Posts Tagged ‘maçon’
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2021

Maman ne cesse de rire…
Maman ne connaît pas
Le nom du Premier ministre
Elle n’a jamais entendu parler
Du Gouverneur
Maman ne sait rien non plus
Du Commonwealth, de la 2G
Et des concessions de charbon
Elle ne sait pas lire
Pas même les gros titres des scandales
Imprimés dans les journaux
Il est également difficile de lui faire comprendre
Combien représente en réalité
La somme de plusieurs dizaines de milliards, en pièces de 50 centimes
Maman ne sait que ceci
Si un père maçon reçoit au travail
Un billet à l’effigie de Gandhi
Alors on obtient
250 grammes de gros sel
Deux kilos de pommes de terre
Deux morceaux de mélasse
Deux doses de médicament pour l’asthme
Et du tabac pour une semaine
Là-dessus elle peut encore économiser
Quelques piécettes
Maman sait très bien
Ce que signifie ne plus avoir de grain dans la jarre
Le docteur de la ville prend
Beaucoup, beaucoup de billets à l’effigie de Gandhi
C’est pourquoi elle ne parle jamais
De ses yeux troubles
Et ses poumons malades
Maman s’échine sans relâche avec le bétail
Et ne cesse jamais de rire.
(Krishnakânt)
Recueil: Pour une poignée de ciel Poèmes au nom des femmes dalit (Intouchable)
Traduction: Traduit du Hindi par Jiliane Cardey
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Krishnakânt), asthme, économiser, bétail, billet, centime, cesser, charbon, comprendre, concession, connaître, difficile, docteur, dose, effigie, entendre, Gandhi, gouverneur, grain, gramme, imprimer, jamais, jamaismélasse, jarre, journal, lire, maçon, malade, maman, médicament, milliard, ministre, nom, obtenir, parler, pièce, piècette, pomme de terre, prendre, réalité, recevoir, relâché, représenter, rire, s'échiner, savoir, scandale, sel, semaine, signifier, tabac, titre, travail, trouble, ville, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

UN NOM FAUFILÉ DE SILENCES
avec le bout de ma langue j’allaitais les fautes.
ZEYNEP KOYLU
I
Le hennissement d’un cheval
déchire la housse du sommeil,
réajuste les images
et le tilleul bréhaigne frémit.
Le maçon, un homme sans visage,
décharge des briques crues et des pierres
devant la porte branlante.
Le muret et le four ancien
reviennent à leurs places
et moi, fillette de cinq ans,
je cours autour de la claie et je pleure
pendant que le cochon mord à belles dents
ma poupée de chiffon,
l’unique,
comme toutes les amours uniques
que le temps disjoint,
comme s’il voulait vérifier
l’endurance du cœur.
Personne ne m’entend.
Les araignées tissent des voiles de mariée
sur le poirier en fleur,
le maçon, impassible, taille
des pierres pour une nouvelle maison
dans laquelle il n’entrera pas.
Si je l’avais appelé,
si j’avais dit grand-père,
aurait-il entendu le sang ?
II
Je n’ai jamais prononcé à haute voix
son nom
que j’apprenais d’une photo,
clouée sur une poutre au grenier.
Les silences de mon père,
les oiseaux de l’accusation
dans les yeux de maman
à cause d’un péché d’autrui
rongeant le sang de la descendance.
Le sommeil rend des mots oubliés
et m’apprend les mantras de la nuit
que la vie passe sous silence.
Son nom est un chaton apeuré
enfoui sous le lit de ma langue.
Je l’épelle en sourdine
avec la persistance de quelqu’un
qui ne veut pas se réveiller
avant de réécrire le songe
de sa vie.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), accusation, amour, ancien, apeuré, appeler, apprendre, araignée, épelée, branler, brique, chaton, cheval, chiffon, claie, clouer, coeur, courir, cru, décharger, déchirer, descendance, disjoindre, endurance, enfouir, entendre, entrer, faufiler, fillette, four, frémir, grand-père, grenier, haut, hennir, housse, image, langue, lit, maçon, maison, maman, Marie, mot, muret, nom, nuit, oiseau, pêche, persistance, photo, pierre, place, pleurer, porte, poupée, poutre, prononcer, réajuster, réécrire, revenir, sang, se réveiller, silence, sommeil, songer, sourdine, temps, tilleul, tisser, unique, vérifier, vie, visage, voile, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020

Illustration: Irina Vitalievna Karkabi
À CLAIRETTE.
Croyez-moi, mignonne, avec l’amourette
Que nous gaspillons à deux, chaque jour
(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),
On pourrait encore faire un peu d’amour.
On fait de l’amour avec l’amourette.
Qui sait ? connaissons un peu mieux nos cœurs.
Qui sait ? cherchons bien…pardon, je m’arrête ;
Vous avez la bouche et l’œil trop moqueurs
(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette) :
Qui sait ? connaissons un peu mieux nos cœurs.
Voyons, si j’avais dans quelque retraite
Le nid que je rêve et que j’ai cherché,
(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),
On aime bien mieux quand on est caché.
Si j’avais un nid dans quelque retraite !
Un nid ! des vallons bien creux, bien perdus.
Plus de falbalas, plus de cigarette ;
Champagne et mâcon seraient défendus,
(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette)…
Un nid, des vallons bien creux, bien perdus.
Quel bonheur de vivre en anachorète,
Des fleurs et vos yeux pour tout horizon,
(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette) !
Par le dieu Plutus, j’ai quelque raison
Pour désirer vivre en anachorète.
Eh bien ! cher amour, la nature est prête,
Le nid vous attend… Comment ! vous riez ?
(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),
C’était pour savoir ce que vous diriez.
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet), aimé, amour, amourette, anachorète, attendre, bonheur, bouche, cacher, champagne, chercher, cigarette, coeur, connaître, défendu, désirer, dire, falbala, fleur, gaspiller, horizon, maçon, mignon, moqueur, nature, nid, oeil, pardon, perdu, prêt, rêver, retraite, rire, s'arrêter, savoir, se mosuer, vallon, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020

Illustration: Christophe Saccard
UN HOMME ATTEND L’AUBE
Le livret militaire, le diplôme de docteur
Et quelques lyriques tourmentes.
Sur la colline,
Tranquille,
Le moulin à vent.
Le miroir du lac
S’assombrit dans le soir.
Sur une maison abandonnée
La chouette chuinte.
Les étoiles sont loin.
De la fraîcheur.
Il fait bon maintenant
Etre avec les siens
Autour de la table
Sous la lampe à pétrole.
Un chien aboie
Sur l’étranger qui passe.
Seul.
Les chemins vont dans les ténèbres.
Silence.
Des diamants — les étoiles —
Ecorchent le verre bleu de la nuit.
Déserte, la plaine.
Un mur inachevé.
Ruines. Odeur de ciguë.
Ici, dans les fondations,
Le maître-maçon
N’a pas emmuré son amour.
Demain
Sur les pierres chaudes, au soleil,
Sortiront les lézards.
Demain !
Soleil !
Ici il y a du feu dans l’âtre.
Sous les cendres, la braise.
Des vieilles ramures
Jaillit la flamme.
Le passé est une souche
Sur laquelle est assis un homme,
Le visage éclairé
Par la flambée.
Le visage éclairé,
Un homme
Attend l’aube.
(Mihai Beniuc)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), abandonner, aboyer, amour, assis, attendre, aube, autour, âtre, éclairer, écorcher, étoile, étranger, bleu, bon, braise, cendre, chaud, chemin, chien, chouette, chuinter, ciguë, colline, désert, demain, diamant, diplômé, docteur, emmurer, feu, flambée, fondation, fraîcheur, homme, ici, inachevé, lac, lampe, lézard, livret, loin, lyrique, maçon, maintenant, maison, militaire, miroir, moulin, mur, nuit, odeur, passé, passer, pétrole, pierre, plaine, ruine, s'assombrir, seul, silence, soir, soleil, sortir, souche, table, ténèbres, tourmenté, tranquille, vent, verre, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 février 2020

Un songe
Le laboureur m’a dit en songe : « Fais ton pain,
Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème. »
Le tisserand m’a dit : « Fais tes habits toi-même. »
Et le maçon m’a dit : « Prends ta truelle en main. »
Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont je traînais partout l’implacable anathème,
Quand j’implorais du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout dans mon chemin.
J’ouvris les yeux, doutant si l’aube était réelle :
De hardis compagnons sifflaient sur leur échelle,
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.
Je connus mon bonheur et qu’au monde où nous sommes
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes ;
Et depuis ce jour-là je les ai tous aimés.
(René-François Sully Prudhomme)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (René-François Sully Prudhomme), abandonner, aimer, anathème, aube, bonheur, bourdonner, champ, chemin, ciel, compagnon, connaître, debout, douter, faire, gratter, habit, hardi, homme, implacable, implorer, laboureur, lion, maçon, métier, nourrir, ouvrir, pain, pitié, réel, se passer, se vanter, semer, siffler, songe, suprême, terre, tisserand, traîner, truelle, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019
Sous ma sonnette
Nettoyez vos semelles
Usez mon paillasson
Plus vous les faites belles
Plus joyeux parquets sont
Mais ils pleurent sous pied maçon
(Pierre Albert-Birot)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Albert-Birot), belle, joyeux, maçon, nettoyer, paillasson, parquet, pied, pleurer, semelle, user | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2019

Les maçons de la nuit ont muré portes et fenêtres
Yeux sans lumières nuit sans trou quel amour ouvrira la bouche
pour laisser voler quelques étoiles
(Guy Lévis Mano)
Illustration: Misha Gordin
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guy Lévis Mano), amour, étoile, bouche, fenêtre, lumière, maçon, murer, nuit, ouvrir, porte, trou, voler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 février 2019

UNE BRIQUE
Encore une infusion de soleil
alors que tout est si noir dans l’âme
las, souffrant et comme à bout.
Alors mieux vaut peut-être ne rien faire
rester comme une brique qui attend:
les souffles de l’air sont sur elle de toutes parts
le soleil parfois, et le froid aussi.
Elle est seule dans son coin.
Mais un jour le maçon, d’un seul coup
lui trouvera sa place au sein du mur.
(Paul de Roux)
Recueil: Les pas
Traduction:
Editions: L’Alphée
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Paul de Roux), air, attendre, à bout, âme, brique, faire, froid, infusion, las, maçon, mur, noir, parfois, place, rester, rien, sein, seul, soleil, souffle, souffrant, trouver | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019
![osiris [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/11/osiris-800x600.jpg?w=703&h=687)
Les murs ne tombent pas
[40]
Par exemple :
Osiris égale O-sir-is ou O-sire-is ;
Osiris,
l’étoile Sirius,
rattache le mythe de la résurrection
à la réalité de la résurrection
à travers les âges ;
plâtrier, maçon grossier,
assez mal outillé, ma pensée
comblerait des brèches déplorables
dans le temps, révélerait le schisme regrettable,
comblerait ce schisme avant-et-après,
(avant qu’Abraham fût, je suis)
découvrirait des croissances cancéreuses
dans la philosophie de notre temps,
en tentant de préparer,
pour ainsi dire, le patient pour le Guérisseur ;
corrélerait foi avec foi,
recouvrerait le secret d’Isis,
qui est : il y avait Un
au commencement, Créateur,
Nourricier, Concepteur, Même-à-jamais
dans le marais de papyrus
dans la prairie de Judée.
***
For example:
Osiris equates 0-sir-is or 0-Sire-is;
Osiris,
the star Sirius,
relates resurrection myth
and resurrection reality
through the ages;
plasterer, crude mason,
not too well equipped, my thought
would cover deplorable gaps
in time, reveal the regrettable chasm,
bridge that before-and-after schism,
(before Abraham was I am)
uncover cankerous growths
in present-day philosophy,
in an endeavour to make ready,
as it were, the patient for the Healer;
correlate faith with faith,
recover the seoret of Isis,
which is: there was One
in the beginning, Creator,
Fosterer, Begetter, the Same-forever
in the papyrus-swamp
in the Judean meadow.
(Hilda Doolittle)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), étoile, brèche, cancéreux, créateur, découvrir, foi, guérisseur, Isis, maçon, marais, mythe, nourricier, Osiris, papyrus, pensée, prairie, préparer, résurrection, révéler, regrettable, secret, Sirius | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2018

LE LIMAÇON MAÇON
Le limaçon maçon
A un fils poltron
Une femme laideron
Un beau-père sans façon
Mais une fille mais une fille
Belle comme un liseron.
Si tu la veux si tu la veux
Dit le maçon au pinson
Faudra avec prendre la maison
Poltron belle-mère et limaçon
(Andrée Chedid)
Illustration: William Charles John Pitcher
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in humour, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), belle, belle-mère, femme, fille, laideron, limaçon, liseron, maçon, maison, pinson, poltron | Leave a Comment »