Posts Tagged ‘maladroit’
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2023

Illustration: Marcel Mangin
IL FAUDRAIT…
Il faudrait de ma nuit atteindre les écluses
Les ouvrir et traquer les muses dévêtues
L’injurier de feux jusqu’à ce que ces muses
Perdissent leur dégaine antique de statues.
Je vivrais enfin calme et ce serait leur tour
De trébucher d’aller s’aveugler aux lumières
Entre elles de se battre et de mettre en plein jour
Leur visage de torche où flambe une crinière.
Je vivrais calme enfin et je regarderais
Un cheval maladroit à déployer ses ailes
Les neuf soeurs de ma nuit se déchirer entre elles
Et ces dames criant leurs augustes secrets.
(Jean Cocteau)
Recueil: Clair-obscur
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), aile, aller, antique, atteindre, auguste, écluse, calme, cheval, crier, crinière, dame, dégaine, déployer, dévêtu, enfin, falloir, feu, flamber, injurier, jour, lumière, maladroit, muse, neuf, nuit, ouvrir, perdre, regarder, s'aveugler, se battre, se déchirer, secret, soeur, statue, torche, tour, traquer, trébucher, visage, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 août 2022

je tente d’arranger mes jours
en bouquet maladroit en
jardin capricieux
et parfois entre les ronces
une floraison survient
un miracle
et je ne sais pourquoi
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
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Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2020
![christine-chevieux rl [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/05/christine-chevieux-rl-800x600.jpg?w=765&h=650)
Une aube encore nocturne
Viole les rêves assemblés
D’une famille ouvrière,
Quelques mots rapides
Un peu d’eau froide
Des morceaux de pain trempés
Dans un bol de café chaud ;
Yves qui sort d’un lit mouillé
Marie qui commence une grippe
Le père qui prépare un repas,
Au goût métallique
La mère qui rallume le fourneau
De ses mains maladroites et fatiguées.
(Yvon Le Men)
Illustration: Christine Chevieux
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Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2020

Je ne savais pas trop quoi dire.
Je me sentais très maladroit.
Je ne savais comment l’atteindre, où le rejoindre.
C’est tellement mystérieux,
le pays des larmes.
(Antoine de Saint-Exupéry)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2019

Quand un gros nuage maladroit
d’ici
rencontre une petite nuée duveteuse
de là-bas,
il ondule vers elle.
Elle s’enfuit
mais il file droit sur elle.
Elle pleure un peu et là,
vous avez
une petite douche.
Il la console.
Ils s’allument l’un l’autre,
ce sont les éclairs.
Ils s’embrassent,
c’est le tonnerre !
(Fred Astaire)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2018

Trouver les mots pour appeler le soleil
Et moi qui m’étais cru poète,
je ne savais pas trouver les mots pour appeler le soleil. Je lui disais :
Soleil ! sors de ton trou,
casse le couvercle,
frappe les brouillards,
mange la nuit, dissous le noir, montre-toi,
montre-nous le monde,
montre-nous au monde,
parle, Soleil, sors de ton trou,
parle, montre que tu es, montre qui tu es !
C’était trop maladroit. Je jetais du bois au feu et j’essayais un autre ton.
Sors donc de là, si tu peux !
Montre-toi, si tu l’oses !
Mais tu as bien trop peur de l’ombre,
tu crèves de peur dans ton trou, petit trou toi-même, petite absence ronde!
Je n’avais pas plus de succès. Après avoir donné au feu quelques planches d’une vieille armoire, je reprenais:
Viens, Soleil, la table est servie pour toi.
Tous les arbres, toutes les herbes,
toutes les bêtes et tous les hommes,
toutes les mers et tous les fleuves
attendent que tu viennes les saisir de tes bras brûlants,
les élever jusqu’à ta gueule, dévorante bouche du ciel ;
viens boire et manger,
la table est servie de l’Est à l’Ouest.
C’était aussi peu efficace. Bientôt, il n’y eut plus rien à brûler dans la salle.
J’allai chercher la literie qui était dans la soupente et la donnai peu à peu aux flammes.
Soleil,
toi le plus vieux, toi le plus jeune,
toi le plus sage et le plus fou,
toi qui n’es jamais diminué, jamais partagé,
toujours seul, et pourtant contenu tout entier dans chaque oeil vivant,
toi le plus grand qui peux emplir l’espace,
toi le plus petit, qui passes par le trou d’une aiguille,
toi le plus libre, que rien n’atteint, mais aussi le plus enchaîné à la loi,
toi
qui ne peux pas
ne pas te lever tout à l’heure
(René Daumal)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
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Posted in poésie | Tagué: (René Daumal), absence, armoire, bête, bouche, brûlant, couvercle, dévorer, dissoudre, efficace, flamme, fleuve, herbe, homme, libre, Loi, maladroit, manger, mer, noir, poète, soleil, sortir, table, trou | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2018

Déchiffrements d’une harmonie
que tente une main maladroite.
Vague à l’âme. Cacophonie
du sempiternel piano
que j’écoutais, enfant,
en rêvant… de je ne sais quoi,
d’une chose qui ne venait pas,
de tout ce qui déjà s’en est allé.
(Antonio Machado)
Recueil: Champs de Castille précédé de Solitudes, Galeries et autres poèmes et suivi de Poésies de la guerre
Traduction: Sylvie Léger et Bernard Sesé
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 2 août 2018

Illustration: René Baumer
Parabole
Le poète imite les voix des oiseaux
il étire son long cou
et sa pomme d’adam saillante
est comme un doigt maladroit sur l’aile de la mélodie
en chantant il croit vraiment
hâter le lever du soleil
la chaleur de son chant en dépend
et la pureté de ses aigus
le poète imite le sommeil des pierres
la tête dans les épaules
il est comme un fragment de sculpture
à la respiration rare et pénible
en dormant il croit que lui seul
percera le secret de l’existence
et que sans l’aide des théologiens
il happera l’éternité de sa bouche assoiffée
que serait le monde
s’il n’était plein
de l’incessant va-et-vient du poète
parmi les pierres et les oiseaux
(Herbert Zbigniew)
Recueil: Corde de lumières oeuvres poétiques complètes
Traduction: Brigitte Gautier
Editions: LE BRUIT DU TEMPS
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Herbert Zbigniew), aide, aigu, aile, assoiffé, épaule, éternité, étirer, bouche, chaleur, chant, chanter, cou, croire, dépendre, doigt, dormir, existence, fragment, happer, hâter, imiter, incessant, maladroit, mélodie, monde, oiseau, parabole, pénible, percer, pierre, plein, poète, pureté, rare, respiration, sculpture, secret, soleil, sommeil, tête, théologien, va-et-vient, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018

Les murs ne tombent pas
[14]
Et nous, les deux fois nés d’aujourd’hui,
avons pourtant nos mauvais moments quand
traînant la vaine
bogue du moi derrière nous,
nous sommes obligés d’avouer
malaise et embarras ;
nous tirons sur cette coquille morte,
luttons mais il nous faut attendre
que le nouveau Soleil sèche
les humeurs de l’ancien corps ;
maladroits, nous traînons cette vieille
volonté, vieille volition, vieille habitude
partout avec nous ;
nous sommes ces gens,
nostalgiques, entêtés, ironiques,
qui ne veulent rien savoir
de la reconstruction d’un monde neuf,
dans la confédération du travail,
des questions de pratique en art
et du catalogage des utilités :
ô, ne regardez pas
dans l’air,
vous qui êtes pris
dans l’amas labyrinthique
de sable déroutant
des efforts de notre temps ;
vous serez, moins effrayés
que paralysés par l’inaction,
et d’ailleurs,
nous n’avons pas rampé bien haut
sur notre brin d’herbe individuel
vers notre étoile individuelle.
***
Yet we, the latter-day twice-born,
have our bad moments when
dragging the forlorn
husk of self after us,
we are forced to confess to
malaise and embarrassment;
we pull at this dead shell,
struggle but we must wait
till the new Sun dries off
the old-body humours;
awkwardly, we drag this stale
old will, old volition, old habit
about with us;
we are these people,
wistful, ironical, wilful,
who have no part in
new-world reconstruction,
in the confederacy of labour,
the practical issues of art
and the cataloguing of utilities:
O, do not look up
into the air,
you who are occupied
in the bewildering
sand-heap maze
of present-day endeavour;
you will be, not so much frightened
as paralysed with inaction,
and anyhow,
we have not crawled so very far
up our individual grass-blade
toward our individual star.
(Hilda Doolittle)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), amas, art, attendre, aujourd'hui, avouer, étoile, corps, déroutant, embarras, entêté, labyrinthique, lutter, maladroit, né, ramper, reconstruction, regarder, sable, sécher, soleil, traîner | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2018

Illustration: John William Waterhouse
LA ROBE DÉCHIRÉE
« Holà! par les deux déesses, qui est l’insolent qui a mis le pied sur ma robe?
— C’est un amoureux.
— C’est un sot.
— J’ai été maladroit, pardonne-moi.
— L’imbécile! ma robe jaune est toute déchirée par derrière,
et si je marche ainsi dans la rue,
on va me prendre pour une fille pauvre qui sert la Kypris inverse.
— Ne t’arrêteras-tu pas ?
— Je crois qu’il me parle encore !
— Me quitteras-tu ainsi fâchée ?… Tu ne réponds pas ? Hélas ! je n’ose plus parler.
— Il faut bien que je rentre chez moi pour changer de robe.
— Et je ne puis te suivre ?
— Qui est ton père ?
— C’est le riche armateur Nikias.
— Tu as de beaux yeux, je te pardonne. »
(Pierre Louÿs)
Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), amoureux, armateur, beau, changer, déchiré, déesse, fâché, fille, imbécile, insolent, maladroit, oser, pardonner, parler, pauvre, père, pied, quitter, riche, robe, s'arrêter, sot, suivre, yeux | 1 Comment »