Posts Tagged ‘mangeur’
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2021

Illustration
N’ÉTRANGLEZ PAS LES SINGES
N’étranglez pas les singes
Ils me regardent
Leurs bras sont maigres comme les miens
Leur souffrance jumelle
Je suis gibbon de mot en mot
Chimpanzé, orang-outang, gorille
Macaque, babouin electrodisé
Bonobo
Pauvre poilu au cul pelé
Je suis l’encagé vif
Le mangeur de bananes
Le branleur grimaçant
Qui singe sa mort
Qui singe sa vie
Qui ne vaut pas une cacahuète
Pas un pet de ouistiti…
Homme noir
Homme blanc
N’étranglez pas les singes aux yeux verts
Ça m’arrache les poils du coeur
Ça m’arrache le sang du ventre
(Gérard Mordillat)
Recueil: Le linceul du vieux monde
Traduction:
Editions: Le temps qu’il fait
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Posted in poésie | Tagué: (Gérard Mordillat), arracher, étrangler, babouin, banane, blanc, bonobo, branleur, bras, cacahuète, chimpanzé, coeur, cul, encager, gibbon, gorille, grimacer, homme, jumeau, macaque, maigre, mangeur, mort, mot, noir, orang-outang, ouistiti, peler, pet, poil, poilu, regarder, sang, singe, souffrance, ventre, vert, vie, vif, yaux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 avril 2020

Appelé mangeur de pierre
un petit ver se repaît de l’ardoise
où il se cache
de minute en minute se resserre
l’étau du temps
les bijoux remués font leur bruit
des fourmis habitent une ruine
toujours se passe
quelque chose.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018

Mer de Sulu
Mousson aux voiles de paille
ô immémoriale
fuyante moisson du vent.
*
Prahos caïques sampans
… vos chauds noms de fruits
dangereux comme des lames.
*
Coque à balancier, écorce
qui pèse le rêve
égal à l’immensité.
*
Antiques navigations
Savoir inconnu
de poissons mangeurs d’étoiles.
(Claude Michel Cluny)
Illustration: Don Hong-Oai
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Michel Cluny), étoile, coque, fruit, immensité, inconnu, mangeur, moisson, mousson, navigation, paille, poisson, sampan, savoir, vent, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2018

Illustration: Dena Cardwell
Puisqu’à mon fauve amour tu voulus te soumettre,
Il faudra désormais le nourrir comme un maître;
Et tu sais qu’il est plein d’appétits exigeants.
Un féroce mangeur ! Il n’est pas de ces gens
Qu’un morceau de pain sec rassasie et contente.
Ce qu’il demande, lui, c’est ta chair palpitante,
C’est ton corps tout entier, c’est ton être absolu;
Et tout le nécessaire et tout le superflu
Seront à peine assez pour notre convoitise.
Madame, il faut nourrir le feu, quand on l’attise.
(Jean Richepin)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Richepin), absolu, amour, appétit, attiser, chair, convoitise, corps, entier, exigeant, fauve, féroce, feu, maître, mangeur, morceau, nourrir, pain, rassasier, soumettre, superflu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2018

Illustration
FAIM
La machine débraye. Une poussière lourde
En sort comme un brouillard d’automne qui s’attarde.
Tous ces hommes courbés dont les nuques se tordent
Ils mangent maintenant. Poisseux, fleurant la merde,
Leur linge refroidit, la sueur l’entrelarde.
Midi. Bâfrez du pain, allons passez la gourde !
Pas de mie et pas de minute qui se perde,
Et pas plutôt mordu, la faim veut qu’on remorde.
On ne sait déjà plus rien du temps qui passe outre,
Chaque morsure n’attend pas et mord sur l’autre,
Mais ils mâchent à fond chaque morceau. Leurs rouges
Poumons de paysans boivent, encore valides,
Les miasmes noirs. Mâchant tout ce charbon malade,
Ils mangent. Ces mangeurs ne parlent pas. Ils mangent.
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), ba^frer, boire, brouillard, charbon, courbe, débrayer, faim, fleurer, gourde, linge, lourd, machine, malade, mangeur, mâcher, merde, miasme, mordre, morsure, noir, nuque, pain, parler, poisser, poumon, poussière, refroidir, sueur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2018

LE SIGNE
Signe, étoile au creux de ma main
Que je cache et que je retiens.
Pour quelle profonde aventure
Quel navire diriges-tu?
Verrai-je un jour son équipage
Et toucherai-je ses cordages?
Donnez-moi vite ces hublots
Pour que j’y passe un peu la tête,
Timon, filins et matelots,
Tout ce qu’il faut dans la tempête
Aveugle étoile, chaude et douce,
Par un clin d’oeil ou quelque mousse
Descendu d’un mât dans les nues
Réponds-moi que tu m’as compris,
Étoile, larcin que je fis
Un jour, au plus fort du sommeil,
Aux nuits mangeuses de soleil.
(Jules Supervielle)
Recueil: Le forçat innocent suivi de Les amis inconnus
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), aventure, aveuglé, équipage, étoile, cacher, chaud, clin d'oeil, comprendre, cordage, creux, descendre, diriger, doux, filin, hublot, larcin, main, mangeur, matelot, mât, mousse, navire, nue, nuit, profond, répondre, retenir, signe, soleil, sommeil, tempête, timon, toucher | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2017

Les Mangeurs d’herbe
C’EST l’heure où l’âme famélique des repus
Agonise, parmi les festins corrompus.
Et les Mangeurs d’herbe ont aiguisé leurs dents vertes
Sur les prés d’octobre aux corolles larges ouvertes,
Les prés d’un ton de bois où se rouillent les clous…
Ils boivent la rosée avec de longs glous-glous.
L’été brun s’abandonne en des langueurs jalouses,
Et les Mangeurs d’herbe ont défleuri les pelouses.
Ils mastiquent le trèfle à la saveur du miel
Et les bleuets des champs plus profonds que le ciel.
Innocents, et pareils à la brebis naïve,
Ils ruminent, en des sifflements de salive.
Indifférents au vol serré des hannetons,
Nul ne les vit jamais lever leurs yeux gloutons.
Et, plus dominateur qu’un fracas de victoires,
S’élève grassement le bruit de leurs mâchoires.
(Renée Vivien)
Illustration: Ernest Biéler
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), agoniser, aiguiser, bleuet, bruit, corolle, dent, festin, fracas, glou-glou, herbe, mangeur, mastiquer, mâchoire, pelouse, pré, repus, rosée, rouiller, ruminer, sifflement, victoire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 août 2017

LE CORBEAU VOULANT IMITER L’AIGLE
L’Oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
Un Corbeau témoin de l’affaire,
Et plus faible de reins, mais non pas moins glouton,
En voulut sur l’heure autant faire.
Il tourne à l’entour du troupeau,
Marque entre cent Moutons le plus gras, le plus beau,
Un vrai Mouton de sacrifice :
On l’avait réservé pour la bouche des Dieux.
Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux :
« Je ne sais qui fut ta nourrice ;
Mais ton corps me paraît en merveilleux état :
Tu me serviras de pâture. »
Sur l’animal bêlant à ces mots il s’abat.
La Moutonnière créature
Pesait plus qu’un fromage, outre que sa toison
Etait d’une épaisseur extrême,
Et mêlée à peu près de la même façon
Que la barbe de Polyphème.
Elle empêtra si bien les serres du Corbeau
Que le pauvre animal ne put faire retraite.
Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau,
Le donne à ses enfants pour servir d’amusette.
Il faut se mesurer, la conséquence est nette :
Mal prend aux Volereaux de faire les Voleurs.
L’exemple est un dangereux leurre :
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands Seigneurs ;
Où la Guêpe a passé, le Moucheron demeure.
(Jean de la Fontaine)
Illustration: Marc Chagall
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Posted in poésie | Tagué: (Jean de La Fontaine), aigle, amusette, épaisseur, bêler, beau, berger, conséquence, corbeau, demeurer, encager, enlever, fromage, glouton, gras, guêpe, imiter, mangeur, moucheron, mouton, nourrice, oiseau, passer, troupeau, voleur | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 août 2017

LE LOUP, LA MÈRE ET L’ENFANT
Ce Loup me remet en mémoire
Un de ses compagnons qui fut encor mieux pris.
Il y périt ; voici l’histoire.
Un Villageois avait à l’écart son logis.
Messer Loup attendait chape-chute à la porte.
Il avait vu sortir gibier de toute sorte :
Veaux de lait, Agneaux et Brebis,
Régiments de Dindons, enfin bonne Provende.
Le larron commençait pourtant à s’ennuyer.
Il entend un enfant crier.
La mère aussitôt le gourmande,
Le menace, s’il ne se tait,
De le donner au Loup. L’animal se tient prêt,
Remerciant les Dieux d’une telle aventure,
Quand la Mère, apaisant sa chère géniture,
Lui dit : « Ne criez point ; s’il vient, nous le tuerons.
– Qu’est ceci ? s’écria le mangeur de Moutons.
Dire d’un, puis d’un autre ? Est-ce ainsi que l’on traite
Les gens faits comme moi ? me prend-on pour un sot ?
Que quelque jour ce beau marmot
Vienne au bois cueillir la noisette ! »
Comme il disait ces mots, on sort de la maison :
Un chien de cour l’arrête. Epieux et fourches-fières
L’ajustent de toutes manières.
« Que veniez-vous chercher en ce lieu ? » lui dit-on.
Aussitôt il conta l’affaire.
« Merci de moi, lui dit la Mère,
Tu mangeras mon Fils ! L’ai-je fait à dessein
Qu’il assouvisse un jour ta faim ? »
On assomma la pauvre bête.
Un manant lui coupa le pied droit et la tête :
Le Seigneur du Village à sa porte les mit,
Et ce dicton picard à l’entour fut écrit :
« Biaux chires Leups, n’écoutez mie
Mère tenchent chen fieux qui crie. »
(Jean de la Fontaine)
Illustration: Marc Chagall
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Posted in poésie | Tagué: (Jean de La Fontaine), animal, assommer, épieux, chien, compagnon, crier, cueillir, dicton, dindon, enfant, gibier, larron, loup, mangeur, mère, menace, mouton, noisette, périr, prêt, s'ennuyer, sot, villageois | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2015

Berceuse bruyante
Sommeil, sommeil
Tu n’appartiens pas à tout le monde.
Tu verras comme c’est beau de dormir.
Tu verras comme c’est beau de rêver.
Tu verras, tu ne verras rien du tout.
Tu verras comme c’est bon de se réveiller après avoir bien dormi.
Sommeil, sommeil
Tu n’appartiens pas à tout le monde.
Non je ne vous plains pas
Vous qui souffrez d’insomnie
Mangeurs de véronal !
Je plains ceux qui ont envie de dormir et qui ne dorment pas.
Je réclame le droit au sommeil pour tous.
Pour tous mes camarades,
Pour tous les hommes.
(Robert Desnos)
Illustration: Helen Masacz
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