Posts Tagged ‘mannequin’
Posted by arbrealettres sur 26 mai 2021

Le vent vient en ma maison. Il gratte à ma porte.
Le vent m’emporte, me transporte, me rapporte.
Le vent me perd en chemin. C’est un diable, un requin.
Le vent a de grandes mains de lavandière, de mannequin.
Le vent broie le linge et le pain, boit mon vin,
Le vent courbe la fleur du lin, rameute les embruns.
Le vent convoque le thym. Le vent s’en va, s’en vient.
Le vent met le mal au bien, joue à la petite-main.
Le vent effraie mon chien. Le vent m’appelle :
je viens…
(Hubert Juin)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
UN DUO
(Le duo)
Un couple de mannequins en bois utilisé dans les ateliers de sculpture :
habitants typiques du monde chiriquien.
Qu’attendre des amours d’un tel couple
si ce n’est un rituel d’insectes rigides, une pariade de robots ?
— Étant sans bras pour nous étreindre, rien ne pourra nous séparer.
— Étant sans sexe pour aimer, rien ne pourra nous désunir.
— Sans yeux et sans nez, mon visage. je suis une élégie de cire.
— Sans front; sans bouche, mon partage. je suis un brouillon de sourire.
— Mannequins au torse d’absence ?
— Simulacres que l’éther encense ?
— Appelants du plus grand silence ?
— Aubiers d’être enfantés du tremble ?
Le savez-vous qu’ainsi livrés à la rigidité dorienne des momies,
vous êtes entrelacés à l’énigme du monde?
Le savez-vous qu’en cette terrasse ensoleillée
s’ébauche en vous une théologie des automates ?
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021

Illustration: Giorgio de Chirico
LA LUMIÈRE ÉBLOUIT L’INVISIBLE
(Le Philosophe et le Poète)
Un des états extrêmes qu’atteint l’homme
dans les peintures métaphysiques :
un mannequin d’osier
traversé de songes et d’énigmes.
Le ciel est sans oiseaux et les façades ont des fenêtres aveugles.
Dans la pénombre de la pièce, au premier plan,
deux Figures méditantes, de plâtre et de treillis,
contemplent un tableau posé sur un chevalet
Dehors la lumière éblouit l’invisible.
Sur un fond outremer presque vide,
le tableau dessine le trajet d’astres capricieux
ou bien la chute des Esprits élémentaires de la matière.
On peut y voir, si l’on préfère,
les théorèmes de la Nuit.
Dehors la lumière éblouit l’invisible.
Que se disent les deux Figures ?
—jusqu’où s’étend le bleu du doute ?
demande le Philosophe.
—jusqu’au parloir de l’orage,
répond le Poète.
Dehors la lumière éblouit l’invisible.
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2019

Voile de brume …
les mannequins de la vitrine
murmurent entre-eux
***

(Mayuzumi Madoka)
Recueil: Haikus du temps présent
Traduction: Corinne Atlan
Editions: Philippe Picquier
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Posted by arbrealettres sur 2 août 2019
![Christiane Vleugels - _21 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/06/christiane-vleugels-_21-1280x768.jpg?w=796&h=786)
A l’éternel madame
Mannequin idéal, tête-de-turc du leurre,
Eternel Féminin ! … repasse tes fichus ;
Et viens sur mes genoux, quand je marquerai l’heure,
Me montrer comme on fait chez vous, anges déchus.
Sois pire, et fais pour nous la joie à la malheure,
Piaffe d’un pied léger dans les sentiers ardus.
Damne-toi, pure idole ! et ris ! et chante ! et pleure,
Amante ! Et meurs d’amour !… à nos moments perdus.
Fille de marbre ! en rut ! sois folâtre !… et pensive.
Maîtresse, chair de moi ! fais-toi vierge et lascive…
Féroce, sainte, et bête, en me cherchant un coeur…
Sois femelle de l’homme, et sers de Muse, ô femme,
Quand le poète brame en Ame, en Lame, en Flamme !
Puis – quand il ronflera – viens baiser ton vainqueur !
(Tristan Corbière)
Illustration: Christiane Vleugels
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2019

LE MARTYRE DE SAINTE EULALIE
PANORAMA DE MERIDA
Dans la rue court et bondit
Un cheval à la queue longue
Tandis que jouent où sommeillent
Quelques vieux soldats de Rome.
Une futaie de Minerves
Ouvre mille bras sans feuilles.
De l’eau suspendue redore
Les arêtes de rochers.
Une nuit faite de torses,
D’étoiles au nez cassé,
Attend les fentes de l’aube
Pour s’écrouler toute entière.
De temps à autre résonnent
Des jurons à crête rouge.
Les soupirs de l’enfant sainte
brisent le cristal des coupes.
La roue aiguise ses lames
et ses crochets suraigus.
Le taureau des forges brame
Et Mérida se couronne
De nards presque réveillés
et de mûres sur leurs tiges.
LE MARTYRE
Voici Flore nue qui monte
De petits escaliers d’eau. .
Le Consul veut un plateau
Pour les deux seins d’Eulalie.
De la gorge de la sainte
Sort un jet de veines vertes.
Son sexe tremble, embrouillé
Comme un oiseau dans les ronces
Sur le sol, déjà sans norme,
Sautent ses deux mains coupées
Pouvant encore se .croiser
Dans une prière ténue,
Ténue mais décapitée.
Et par les trous purpurins
Où naguère étaient ses seins
On voit des ciels tout petits
Ét des ruisseaux de lait blanc.
Mille petits arbres de sang
Opposent leurs troncs humides
Aux mille bistouris du feu.
De jaunes centurions,
Chair grise ayant mal dormi,
Vont au ciel entrechoquant
Leurs armures en argent.
Pendant que vibre confuse
Une passion de crinières
Et d’épées longues et courtes
Le Consul sur son plateau
Tient les seins fumés d’Eulalie.
ENFER ET GLOIRE
La neige ondulée repose.
Éulalie pend à son arbre.
Sa nudité de charbon
Charbonne les airs glacés.
La nuit tendre brille haut.
Eulalie morte dans l’arbre.
Tous les encriers des villes
Versent l’encre doucement.
Noirs mannequins de tailleurs
Vous couvrez la neige au loin.
Vos longues files gémissent
Un silence mutilé.
La neige vient à tomber.
Eulalie blanche dans l’arbre.
Des escadrons de nickel
Joignent à son flanc leurs lances.
On voit luire un ostensoir
Sur un fond de ciels brûlés
Entre des gorges d’eau douce,
Des bouquets de rossignols.
Sautez, vitres de couleurs !
Eulalie blanche sur neiges.
Des anges, des séraphins
Disent : Sainte, sainte, sainte.
(Federico Garcia Lorca)
Illustration: Bernardo Martorell
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Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2017

Je rêve en criant dans la maison des feuilles…
Et que je m’en aille en emportant
Le mannequin de perles
(Georges Schehadé)
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Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2017

Fouilles d’enfance
Les enfants qui vont fouiller dans les greniers
où sont les mannequins noirs
les oignons, les issues
le sac de papier brun où reste de l’anis étoilé
connaîtront un jour les tracas et sauront
ce qu’il en coûte de rechercher les voluptés
et d’épouser la courbe délicieuse.
(Jean Follain)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 21 avril 2017

Placez un mannequin devant un miroir
et vous aurez l’idée de la conscience,
son regret, qui brillera dans ses yeux.
(Laurent Albarracin)
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Posted by arbrealettres sur 27 août 2016

Je rêve en criant dans la maison des feuilles
C’est moi c’est moi disait la chanson fatiguée
Oh qu’on la délivre
Et que je m’en aille en emportant
Le mannequin de perles
Les bois sont morts
Et par la plaie les feuilles s’envolent
(Georges Schehadé)
Illustration: Remedios Varo Uranga
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