Caresses
Le vieux marronnier
N’aime
Ni les vacances
Ni les jours fériés
Il préfère
Les caresses
Des petites mains d’écoliers.
(Chantal Couliou)
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022
Caresses
Le vieux marronnier
N’aime
Ni les vacances
Ni les jours fériés
Il préfère
Les caresses
Des petites mains d’écoliers.
(Chantal Couliou)
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2022
C’est comme le vent aussi
dans les grands marronniers, c’est
le balancement muet
et la mémoire du bleu.
Le corps plus léger soudain
flotte seul dans le courant
de l’air. Rien d’autre. Le cri
d’un oiseau blesse le jour.
Le silence est si profond
qu’on écoute l’invisible.
Sans cesse ça te traverse
ça te blesse. Comme un vent
qui n’arrêterait jamais,
qui soufflerait sans souffler,
sans que rien ne le révèle
qu’une absence dans le jour,
dans les feuilles, dans les gestes
et tu te tais, tu écoutes,
et plus tu écoutes moins
tu entends et moins tu sais.
(Jacques Ancet)
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Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2021
Revenu sur la crête, le château n’y était plus.
Mais tu étais là, toi. Tu es donc là,
debout dans les pierres.
Le réseau de rubis brille à travers la blancheur.
La houle figée ne s’épandra pas.
Durs regards qui dévorez l’ombre et le jour.
Ecoute la végétation de la rivière,
que lisse chaque flot calme
dans la patience vie du fond,
la bergamote et les grands marronniers.
Si je ne t’attends plus, n’aie pas peur de ton visage.
(André Frénaud)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
CONTE DU SOLEIL ET DE LA ROUTE
(À une petite fille)
— Un peu plus d’ombre sous les marronniers des places,
Un peu plus de soleil sur la grande route lasse…
Des noces passeront, aux « beaux jours » étouffants,
sur la grand’route, au grand soleil, et sur deux rangs.
De très longs cortèges de noces campagnardes
avec de beaux habits dont tout le monde parle
Et de petits enfants, dans la noce, effarés,
auront de très petits « gros chagrins » ignorés…
— Je songe à l’Un, petit garçon, qui me ressemble
et, les matins légers de printemps, sous les trembles,
à cause du ciel tiède et des haies d’églantiers,
parce qu’il était seul, qu’on l’avait invité,
se prenait à rêver à la noce d’Été :
« … On me mettra peut-être – on l’a dit – avec Elle
qui me fait pleurer dans mon lit, et qui est belle…
(Si vous saviez – les soirs, quelquefois – ô mamans,
les pleurs de tristesse et d’amour de vos enfants !)
« … J’aurai mon grand chapeau de paille neuve et blanche ;
sur mon bras la dentelle envolée de sa manche… »
— Et je rêve son rêve aux habits de Dimanche.
« … Oh ! le beau temps d’amour et d’Été qu’il fera,
Et qu’elle sera douce et penchée, à mon bras.
J’irai à petits pas. Je tiendrai son ombrelle.
Très doucement, je lui dirai « Mademoiselle »
d’abord – Et puis, le soir, peut-être, j’oserai,
si l’étape est très longue, et si le soir est frais,
serrer si fort son bras, et lui dire si près,
à perdre haleine, et sans chercher, des mots si vrais
qu’elle en aura « ses » yeux mouillés – des mots si tendres
qu’elle me répondra, sans que personne entende… »
— Et je songe, à présent, aux mariées pas jolies
qu’on voit, les matins chauds, descendre des mairies
Sur la route aveuglante, en musique, et traîner
des couples en cortège, aux habits étrennés.
Et je songe, dans la poussière de leurs traînes
où passent, deux à deux, les fillettes hautaines
les fillettes en blanc, aux manches de dentelles,
Et les garçons venus des grandes Villes – laids,
avec de laids bouquets de fleurs artificielles,
— je songe aux petits gars oubliés, affolés
qu’on n’a mis, « au dernier moment », avec personne
— aux petits gars des bourgs, amoureux bousculés
par le cortège au pas ridicule et rythmé
— aux petits gars qui ne s’en vont avec personne
dans le cortège qui s’en va, fier et traîné
vers l’allégresse sans raison, là-bas, qui sonne.
— Et tout petits, tout éperdus, le long des rangs,
ne peuvent même plus retrouver leurs mamans.
— Un surtout… qui me ressemble de plus en plus !
un surtout, que je vois – un surtout… a perdu
au grand vent poussiéreux, au grand soleil de joie,
son beau chapeau tout neuf, blanc de paille et de soie
et je le vois… sur la route… qui court après
– et perd le défilé des « Messieurs » et des « Dames » –
court après – et fait rire de lui – court après,
aveuglé de soleil, de poussière et de larmes…
(Alain Fournier)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020
l’immense marronnier
que l’hiver a dénudé
obscur travail
des racines
puissance
du tronc
atteindre
ce dépouillement
(Charles Juliet)
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Posted by arbrealettres sur 23 mai 2020
Illustration: Brad Kunkle
L’AUTOMNE A DES RAISINS…
L’automne a des raisins et de tardives fleurs,
Il a des pommes rouges, des pommes dorées,
Et, depuis quelque temps, je le vois, plus rêveur,
Porter toute une quantité de chrysanthèmes.
Même il a réuni son peuple d’hirondelles
Et les cigognes et les grives et les grues
Et les a fait toutes partir, en vols épais,
Pour des lieux où s’en vont en troupeaux les nuages.
Les marronniers pleuraient, les peupliers, les ormes,
Tout comme j’ai pleuré sur un sommet désert,
Car l’automne m’a pris, m’a pris à tout jamais
La jeune fille que j’aimais et qui m’aimait.
(Mihai Beniuc)
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), aimer, aller, automne, à tout jamais, épais, chrysanthèmes, cigogne, désert, dorer, fleur, grive, grue, hirondelle, jeune fille, lieu, marronnier, nuage, orme, partir, peupler, peuplier, pleurer, pomme, porter, prendre, quantité, raisin, réunir, rêveur, rouge, sommet, tardif, troupeau, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019
Illustration: Marc Chagall
DE TOI…
De toi je suis trempée comme la terre l’est d’une pluie printanière,
Mon jour le plus blond se suspend
Au pouls battant de tes paroles tues
Comme l’abeille aux fleurs du marronnier.
Je suis vers toi comme promesse des moissons
Dans le temps,
Quand le blé dans les champs se mesure au froment
Et se déploie avec l’espoir de tout ce qui verdit
Sur le plancher net des greniers.
Sourd à la pointe de mes doigts la fidélité sur ta tête lasse,
Et toutes mes années
Sont des champs que foulent tes pas
Et qui se gonflent
De la douleur
De t’aimer, ô mon bien-aimé.
(Rachel Korn)
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Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2019
J’écrirai ce poème
pour qu’il me donne
un fleuve doux
comme les ailes du toucan
j’écrirai ce poème
pour qu’il t’offre une aurore
quand il fait nuit
entre ta gorge et ton aisselle
j’écrirai ce poème
pour que dix mille marronniers
prolongent leurs vacances
pour que sur chaque toit
vienne s’asseoir une comète
j’écrirai ce poème
pour que le doute de ce vieux loup
parte en exil
pour que tous les objets reprennent
leurs leçons de musique
j’écrirai ce poème
pour aimer comme on aime par surprise
pour respecter comme on respecte en oubliant
pour être digne
de l’inconnu de l’impalpable
j’écrirai ce poème
mammifère ou de bois
il ne me coûte rien
il m’est si cher
il vaut plus que ma vie
(Alain Bosquet)
Posted in poésie | Tagué: (Alain Bosquet), aile, aisselle, aurore, écrire, cher, comète, doute, doux, fleuve, impalpable, loup, mammifère, marronnier, offrir, oublier, poème, surprise, toucan, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2019
AU BONHEUR DU JOUR
Doyenne de gourmandise
je vous laissais parler
votre sourire était sucré
Mais votre arbre était si loin
si ténébreux sans entaille
qu’il déchaînait autour de nous
les marronniers bleus du désir
J’étais chaste en ce temps de grives
je mettais si haut l’amour
comment m’auriez-vous choisi
moi qui n’étais que plaie vive
Vous êtes partie
vous avez semé
des chardons épais
Et le soleil a jauni.
(Jean Sénac)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Sénac), amour, arbre, épais, bleu, bonheur, chardon, chaste, choisir, déchaîner, désir, doyen, entaille, gourmandise, grive, haut, jaunir, jour, laisser, loin, marronnier, mettre, parler, partir, plaie, semer, soleil, sourire, sucre, ténébreux, temps, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2019
Illustration
En compagnie des géraniums
Grosses têtes de chou
Penchées vers le boulevard
J’écoute le dimanche qui pétarade
Impatiences d’autos
Clameurs de gosses
Le ciel est si joyeux
Et le vent s’amuse dans les marronniers
Un beau dimanche
Dans l’ambulance qui crie
Quelqu’un peut-être
Ne le sait déjà plus
(Josée Tripodi)
Posted in poésie | Tagué: (Josée Tripodi), ambulance, auto, écouter, beau, boulevard, chou, ciel, clameur, compagnie, crier, dimanche, géranium, gosse, gros, impatience, joyeux, marronnier, pétarader, pencher, s'amuser, savoir, tête, vent | Leave a Comment »