Posts Tagged ‘marteler’
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

AURORE
LES chants d’oiseaux en extase martèlent
la profonde étendue du ciel
avec de métalliques tintements —
font monter de la couleur
à l’horizon lointain, — la frappent et La frappent
avec une ardeur triomphante —
la mélangent à la chaleur,
avivent en elle une métamorphose qui s’étend —
éclatant sauvagement comme s’il
écartelait l’horizon, un lourd soleil
se lève — s’est levé —
peu à peu sur la crête
des choses, — court enfin librement
à ciel ouvert — ! d’une lourde démarche
en plein essor glorifié —
les chants ont cessé.
***
DAWN
ECSTATIC bird songs pound
the hollow vastness of the sky
with metallic clinkings —
beating color up into it
at a far edge, — beating it, beating it
with rising, triumphant ardor, —
stirring it into warmth,
quickening in it a spreading change, —
bursting wildly against it as
dividing the horizon, a heavy sun
lifts himself — is lifted —
bit by bit above the edge
of things, — runs free at last
out into the open — ! lumbering
glorified in full release upward —
songs cease.
(William Carlos Williams)
Illustration: Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson
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Posted by arbrealettres sur 27 mars 2020
![Otto Dix Painting 032 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/otto-dix-painting-032-1280x768.jpg?w=802&h=768)
A TRAVERS LES RUELLES SOUILLEES
En courant, j’atteignis la porte,
sur mon front et sur ma poitrine,
les perçant de gouttes alertes,
la terreur soudain s’installa.
J’inspectai le ciel et le rauque
aboiement des armes, tout comme
le pas pressé de mes comparses,
martelait mon coeur. Des étoiles
brillaient bien au-dessus de moi.
Temps lointains, temps d’après l’orage
largement enrichis d’ozone,
vous dont je crois à la venue,
gardez-nous en votre mémoire
hommes et filles d’un bonheur
futur, nous qui nous faufilions
à travers les ruelles souillées,
dans la dispersion et la crainte,
tendant une main hésitante
pleine d’amour à la recherche
d’un chaleureux embrassement
pour qu’en naissent vos âmes fortes.
(Gyula Illyès)
Illustration: Otto Dix
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Posted in poésie | Tagué: (Gyula Illyès), aboiement, amour, arme, atteindre, âme, bonheur, briller, chaleureux, ciel, coeur, crainte, dispersion, embrassement, front, goutte, inspecter, marteler, mémoire, naître, orage, ozone, poitrine, porte, recherche, ruelle, se faufiler, temps, terreur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mars 2020

À quels travaux forcés Hitler
est-il condamné en enfer ?
Peint-il des murs ou des cadavres ?
Flaire-t-il le gaz de ses morts ?
Le nourrit-on avec les cendres
de tant d’enfants carbonisés ?
Ou le fait-on, depuis sa mort,
boire du sang à l’entonnoir ?
Ou martèle-t-on dans sa bouche
les dents arrachées pour leur or ?
Ou le couche-t-on pour dormir
sur ses pointes de barbelés ?
Ou, pour les lampes de l’enfer,
couvre-t-on sa peau de tatouages ?
Ou est-il mordu sans pitié
par les dogues noirs du grand feu ?
Ou doit-il sans fin, jour et nuit,
marcher avec ses prisonniers ?
Ou doit-il mourir sans mourir
éternellement sous le gaz ?
(Pablo Neruda)
Illustration: George Grosz
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), arraché, éternellement, barbelés, boire, bouche, cadavre, carbonisé, condamné, coucher, dent, dogue, dormir, enfant, enfer, entonnoir, feu, flairer, gaz, Hitler, jour et nuit, lampe, marcher, marteler, mordu, mort, mourir, mur, or, peau, pitié, prisonnier, sang, sans fin, tatouage, travaux forcés | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019

LE TANAH DIT
(extrait)
Des tuiles, des planches, des vitres,
Et martèle, et façonne, et bats,
Assemble-les, plus vite, vite,
Le jour s’assombrit et s’en va.
Le jour s’assombrit et s’en va,
Et tout à coup surgit la nuit,
Tu restes perdu dans ton champ
Sans avoir fini ton abri.
Des tuiles, des planches, des vitres,
Rien ne peut sortir de cela,
Le vent disperse ta demeure
Avant que monte le soleil.
(Joseph Rolnik)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Joseph Rolnik), abri, assembler, battre, champ, demeure, disperser, façonner, finir, jour, marteler, monter, perdu, planche, rester, s'assombrir, soleil, sortir, surgir, tuile, vent, vite, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2019

Dedans ces prés herbus et spacieux,
Où mille fleurs semblent sourire aux Cieux,
Je viens blessé d’une atteinte mortelle
Pour soulager le mal qui me martèle,
Et divertir mon esprit par mes yeux.
Mais contre moi mon coeur séditieux
Me donne plus de pensers soucieux
Que l’on ne voit de brins d’herbe nouvelle
Dedans ces prés.
De ces tapis le pourpre précieux,
De ces ruisseaux le bruit délicieux,
De ces vallons la grâce naturelle,
Blesse mes sens, me gêne et me bourelle,
Ne voyant pas ce que j’aime le mieux
Dedans ces prés.
(Vincent Voiture)
Illustration: Albert Pinkham Ryder
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Posted by arbrealettres sur 25 février 2019

Illustration: ArbreaPhotos
Qui rêve à qui?
Si je dors longtemps à l’ombre
du grand saule droit au bord de l’étang
le rêve de l’arbre entrera dans mon rêve
Mon corps feuillu frémira pour chasser
un pic-vert en train de marteler mon écorce
pendant que je retourne à l’école
en tablier noir afin d’apprendre à lire
et que la maîtresse ressemble à l’infirmière
dont je ne vois que les yeux
derrière le masque bleu
Est-ce le saule qui se rêve écolier dans la classe enfantine?
Est-ce moi qui me fais tronc branches feuilles agitées?
Ou bien la vie vivante qui mélange nos rêves?
(Claude Roy)
Recueil: À la lisière du temps suivi de Le voyage d’automne
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), agiter, apprendre, arbre, école, écolier, écorce, étang, bleu, branche, chasser, classe, corps, dormir, entrer, feuille, feuillu, frémir, infirmière, lire, maîtresse, marteler, masque, mélanger, ombre, pic-vert, rêve, rêver, ressembler, retourner, saule, tablier, tronc, vie, vivant, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2018

CONTEMPLATION
Avec une peur ancienne se lamentent ou pleurent les voix.
Des formes fugitives venues pour la cérémonie
où elles arracheront de toi le coeur de ta figure lointaine.
La nuit fulgure au dedans de ton masque.
Elles te percent de croassements,
elles te martèlent d’oiseaux noirs.
Des couleurs ennemies s’unissent dans la tragédie.
Quand nous sommes arrivés au centre de l’obscurité
le bois s’est ouvert.
Les formes épouvantées de la nuit sont mortes
et il n’y a plus eu ni dehors ni dedans.
Elles t’ont précipitée,
tu as disparu le masque à la main.
Et plus rien n’a eu l’air d’un coeur.
(Alejandra Pizarnik)
Recueil: Approximations
Traduction: Etienne Dobenesque
Editions: Ypfilon
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018

CONTEMPLATION
Les formes épouvantées moururent et il n’y eut plus
ni au-dehors ni au-dedans. Nul n’écoutait l’endroit
car cet endroit n’existait plus.
A seule fin d’écouter les voici qui écoutent l’endroit.
A l’intérieur de ton masque la nuit lance des éclairs.
On te transperce de croassements.
On te martèle avec des oiseaux noirs.
Des couleurs ennemies s’unissent dans la tragédie.
(Alejandra Pizarnik)
Illustration: Caspar David Friedrich
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Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2018

L’ÉCART
Souvent j’habite mon corps
jusqu’aux creux des aisselles
Je me grave dans ce corps
jusqu’aux limites des doigts
Je déchiffre mon ventre
Je savoure mon souffle
Je navigue dans mes veines
à l’allure du sang
Sur mes pommettes la brise prend appui
Mes mains touchent aux choses
contre ma chair ta chair m’établit
Souvent d’être mon corps
J’ai vécu
Et je vis
…
Souvent d’un point sans lieu
Ce corps je l’entrevois
martelé par les jours
assailli par le temps
Souvent d’un point sans lieu
J’assourdis mon histoire
De l’avant à l’après
je conjugue l’horizon
Souvent d’un point sans lieu
Ce corps je le distance
Et de cet écart même
en alternance
Je vis.
(Andrée Chedid)
Illustration: Aat Verhoog
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), aisselle, alternance, appui, assaillir, assourdir, écart, brise, chair, corps, creux, déchiffrer, distancer, habiter, lieu, limite, marteler, promettre, sang, savourer, souffle, veine, ventre, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2018

Tu fus quelques nuits d’amour en mes bras
et beaucoup de vertige, beaucoup d’insurrection
même après tant d’années de mer entre nous
à chaque aube il est dur de ne plus t’aimer
parfois dans la foule surgit l’éclair d’un visage
blanc comme fut naguère le tien dans ma tourmente
autour de moi l’air est plein de trous bourdonnant
peut-être qu’ailleurs passent sur ta chair désolée
pareillement des éboulis de bruits vides
et fleurissent les mêmes brûlures éblouissantes
si j’ai ma part d’incohérence, il n’empêche
que par moments ton absence fait rage
qu’à travers cette absence je me désoleille
par mauvaise affliction et sale vue malade
j’ai un corps en mottes de braise où griffe
un mal fluide de glace vive en ma substance
ces temps difficiles malmènent nos consciences
et le monde file un mauvais coton, et moi
tel le bec du pivert sur l’écorce des arbres
de déraison en désespoir mon cœur s’acharne
et comme, mitraillette, il martèle
ta lumière n’a pas fini de m’atteindre
ce jour-là, ma nouvellement oubliée
je reprendrai haut bord et destin de poursuivre
en une femme aimée pour elle à cause de toi
(Gaston Miron)
Découvert ici: https://eleonoreb.wordpress.com/
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Gaston Miron), absence, ailleurs, aimé, aimer, amour, arbre, atteindre, aube, éblouissant, éboulis, éclair, écorce, blanc, bourdonner, braise, bras, brûlure, bruit, chair, conscience, désespoir, désolé, destin, difficile, femme, fleurir, fluide, foule, glace, griffe, incohérence, mal, marteler, mer, mitraillette, nuit, pivert, poursuivre, rage, substance, tourmenté, vertige, vide, visage | Leave a Comment »