Posts Tagged ‘martyr’
Des os du sacrifice (André Frénaud)
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2021
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), avoir, martyr, os, prendre, raison, sacrifice | 1 Comment »
MASSACRE DES INNOCENTS (Philippe Soupault)
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2020
MASSACRE DES INNOCENTS
Enfants d’Édouard et de Marie
enfants de Louis enfants de Jules
enfants du calendrier
Enfants prodiges et naturels
enfants martyrs et de l’amour
enfants abandonnés
Enfants d’hier et de demain
enfants du soir et de putain
enfants catalogués
Enfants des enfants des enfants
enfants sans tête ni pieds
enfants des bonnes années
Enfin enfants vous respirez
vous sucerez le sirop d’orgeat
et les bonbons des bonnes familles
Sucez léchez puisque tous lèchent
et qu’une paire de claques vous attend
enfants mes petits-enfants
et mes arrière-petits-enfants
(Philippe Soupault)
Traduction:
Editions: Grasset
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), abandonné, amour, attendre, calendrier, cataloguer, claque, demain, hier, innocent, lécher, martyr, massacre, naturel, orgeat, paire, petits-enfants, pied, prodige, putain, respirer, sirop, soir, sucer, tête | Leave a Comment »
Cris d’aveugle (Tristan Corbière)
Posted by arbrealettres sur 1 août 2019
Cris d’aveugle
L’oeil tué n’est pas mort
Un coin le fend encor
Encloué je suis sans cercueil
On m’a planté le clou dans l’oeil
L’oeil cloué n’est pas mort
Et le coin entre encor
Deus misericors
Deus misericors
Le marteau bat ma tête en bois
Le marteau qui ferra la croix
Deus misericors
Deus misericors
Les oiseaux croque-morts
Ont donc peur à mon corps
Mon Golgotha n’est pas fini
Lamma lamna sabacthani
Colombes de la Mort
Soiffez après mon corps
Rouge comme un sabord
La plaie est sur le bord
Comme la gencive bavant
D’une vieille qui rit sans dent
La plaie est sur le bord
Rouge comme un sabord
Je vois des cercles d’or
Le soleil blanc me mord
J’ai deux trous percés par un fer
Rougi dans la forge d’enfer
Je vois un cercle d’or
Le feu d’en haut me mord
Dans la moelle se tord
Une larme qui sort
Je vois dedans le paradis
Miserere, De profundis
Dans mon crâne se tord
Du soufre en pleur qui sort
Bienheureux le bon mort
Le mort sauvé qui dort
Heureux les martyrs, les élus
Avec la Vierge et son Jésus
O bienheureux le mort
Le mort jugé qui dort
Un Chevalier dehors
Repose sans remords
Dans le cimetière bénit
Dans sa sieste de granit
L’homme en pierre dehors
A deux yeux sans remords
Ho je vous sens encor
Landes jaunes d’Armor
Je sens mon rosaire à mes doigts
Et le Christ en os sur le bois
A toi je baye encor
O ciel défunt d’Armor
Pardon de prier fort
Seigneur si c’est le sort
Mes yeux, deux bénitiers ardents
Le diable a mis ses doigts dedans
Pardon de crier fort
Seigneur contre le sort
J’entends le vent du nord
Qui bugle comme un cor
C’est l’hallali des trépassés
J’aboie après mon tour assez
J’entends le vent du nord
J’entends le glas du cor
(Tristan Corbière)
Posted in poésie | Tagué: (Tristan Corbière), ardent, bénitier, bienheureux, cercle, Christ, cimetière, clou, colombe, cor, corps, cri, croix, croque-mort, dehors, diable, feu, gencive, glas, hallali, larme, marteau, martyr, mort, nord, oeil, oiseau, or, paradis, pardon, prier, rosaire, sabord, seigneur, sieste, soleil, sort, trépassé, trou, tue, vent | Leave a Comment »
Orgueil d’aimer (François Coppée)
Posted by arbrealettres sur 2 février 2019
Orgueil d’aimer
Hélas ! la chimère s’envole
Et l’espoir ne m’est plus permis ;
Mais je défends qu’on me console.
Ne me plaignez pas, mes amis.
J’aime ma peine intérieure
Et l’accepte d’un coeur soumis.
Ma part est encor la meilleure,
Puisque mon amour m’est resté ;
Ne me plaignez pas si j’en pleure.
A votre lampe, aux soirs d’été,
Les papillons couleur de soufre
Meurent pour avoir palpité ;
Ainsi mon amour, comme un gouffre,
M’entraîne, et je vais m’engloutir ;
Ne me plaignez pas si j’en souffre.
Car je ne puis me repentir,
Et dans la torture subie
J’ai la volupté du martyr ;
Et s’il faut y laisser ma vie,
Cc sera sans lâches clameurs.
J’aime ! j’aime ! et veux qu’on m’envie !
Ne me plaignez pas si j’en meurs.
(François Coppée)
Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), aimer, amour, chimère, envier, gouffre, hélas, lampe, martyr, mourir, orgueil, palpiter, papillon, peine, plaindre, rester, se repentir, soufre, torture, volupté | Leave a Comment »
Le coucher d’un petit garçon (Marceline Desbordes-Valmore)
Posted by arbrealettres sur 27 janvier 2019
Le coucher d’un petit garçon
Couchez-vous, petit Paul ! Il pleut. C’est nuit : c’est l’heure.
Les loups sont au rempart. Le chien vient d’aboyer.
La cloche a dit : « Dormez ! » et l’ange gardien pleure,
Quand les enfants si tard font du bruit au foyer.
« Je ne veux pas toujours aller dormir ; et j’aime
A faire étinceler mon sabre au feu du soir ;
Et je tuerai les loups ! Je les tuerai moi-même ! »
Et le petit méchant, tout nu ! vint se rasseoir.
Où sommes-nous ? mon Dieu ! donnez-nous patience ;
Et surtout soyez Dieu ! Soyez lent à punir :
L’âme qui vient d’éclore a si peu de science !
Attendez sa raison, mon Dieu ! dans l’avenir.
L’oiseau qui brise l’oeuf est moins près de la terre,
Il vous obéit mieux : au coucher du soleil,
Un par un descendus dans l’arbre solitaire,
Sous le rideau qui tremble ils plongent leur sommeil.
Au colombier fermé nul pigeon ne roucoule ;
Sous le cygne endormi l’eau du lac bleu s’écoule,
Paul ! trois fois la couveuse a compté ses enfants ;
Son aile les enferme ; et moi, je vous défends !
La lune qui s’enfuit, toute pâle et fâchée,
Dit : « Quel est cet enfant qui ne dort pas encor ? »
Sous son lit de nuage elle est déjà couchée ;
Au fond d’un cercle noir la voilà qui s’endort.
Le petit mendiant, perdu seul à cette heure,
Rôdant avec ses pieds las et froids, doux martyrs !
Dans la rue isolée où sa misère pleure,
Mon Dieu ! qu’il aimerait un lit pour s’y blottir ! »
Et Paul, qui regardait encore sa belle épée,
Se coucha doucement en pliant ses habits :
Et sa mère bientôt ne fut plus occupée
Qu’à baiser ses yeux clos par un ange assoupi !
(Marceline Desbordes-Valmore)
Posted in poésie | Tagué: (Marceline Desbordes-Valmore), aimer, ange, assoupi, épée, étinceler, baiser, briser, cercle, coucher, feu, lac, martyr, méchant, misère, nu, oeuf, oiseau, patience, petit garçon, pleurer, plonger, rôder, s'enfuir, se blottir, sommeil | Leave a Comment »
SANS NOUS (Georges Themelis)
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019
SANS NOUS
Que serait la terre sans nous
Anonyme, inexistante déserte.
Et le ciel que serait-il sans nous.
Forme sans lumière et sans voix
Pour le nommer, sans éternité.
Et Dieu que serait-il donc,
Une chose sans nom et sans éclat.
Quelle chair prendrait-il pour apparaître
Sans chair sur la terre, quel visage
Sans le visage humain,
Sans l’habit humain et la forme.
Quelle gifle et quel sang, quel martyr
Sans le martyr humain :
« Ecce homo, ecce Deus… »
Sans la mort humaine,
Sans enterrement et lamentation — sans résurrection
Sans nous la mort que serait-elle.
(Georges Themelis)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (anonyme), (Georges Themelis), éclat, éternité, chair, ciel, déserte, Dieu, enterrement, gifle, lamentation, lumière, martyr, nom, résurrection, sang, terre, visage, voix | Leave a Comment »
Sans Mots Dire (Virginie Greiner)
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019
Illustration: Olivier G. Boiscommun
Sans Mots Dire
Tel un martyr, tu gis dans mes draps, Ies bras en croix.
Toucher, caresser, lécher, sucer…
Tout ce qui peut te contenter serait aisé
Si l’on pouvait oublier que ce péché si décrié
N’existe qu’en vue de te troubler!
Et que c’est juste de l’amour!
Tout court!
(Virginie Greiner)
Traduction:
Editions: Attakus
Posted in poésie | Tagué: (Virginie Greiner), aise, amour, bras, caresser, contenter, croix, décrié, drap, gésir, lécher, martyr, oublier, pêche, sucer, toucher, troubler | Leave a Comment »
L’irréparable (Charles Baudelaire)
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
L’irréparable
Pouvons-nous étouffer le vieux, le long Remords,
Qui vit, s’agite et se tortille,
Et se nourrit de nous comme le ver des morts,
Comme du chêne la chenille ?
Pouvons-nous étouffer l’implacable Remords ?
Dans quel philtre, dans quel vin, dans quelle tisane,
Noierons-nous ce vieil ennemi,
Destructeur et gourmand comme la courtisane,
Patient comme la fourmi ?
Dans quel philtre ? – dans quel vin ? – dans quelle tisane ?
Dis-le, belle sorcière, oh ! dis, si tu le sais,
A cet esprit comblé d’angoisse
Et pareil au mourant qu’écrasent les blessés,
Que le sabot du cheval froisse,
Dis-le, belle sorcière, oh ! dis, si tu le sais,
A cet agonisant que le loup déjà flaire
Et que surveille le corbeau,
A ce soldat brisé ! s’il faut qu’il désespère
D’avoir sa croix et son tombeau ;
Ce pauvre agonisant que déjà le loup flaire !
Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ?
Peut-on déchirer des ténèbres
Plus denses que la poix, sans matin et sans soir,
Sans astres, sans éclairs funèbres ?
Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ?
L’Espérance qui brille aux carreaux de l’Auberge
Est soufflée, est morte à jamais !
Sans lune et sans rayons, trouver où l’on héberge
Les martyrs d’un chemin mauvais !
Le Diable a tout éteint aux carreaux de l’Auberge !
Adorable sorcière, aimes-tu les damnés ?
Dis, connais-tu l’irrémissible ?
Connais-tu le Remords, aux traits empoisonnés,
A qui notre coeur sert de cible ?
Adorable sorcière, aimes-tu les damnés ?
L’Irréparable ronge avec sa dent maudite
Notre âme, piteux monument,
Et souvent il attaque, ainsi que le termite,
Par la base le bâtiment.
L’Irréparable ronge avec sa dent maudite !
– J’ai vu parfois, au fond d’un théâtre banal
Qu’enflammait l’orchestre sonore,
Une fée allumer dans un ciel infernal
Une miraculeuse aurore ;
J’ai vu parfois au fond d’un théâtre banal
Un être, qui n’était que lumière, or et gaze,
Terrasser l’énorme Satan ;
Mais mon coeur, que jamais ne visite l’extase,
Est un théâtre où l’on attend
Toujours, toujours en vain, l’Être aux ailes de gaze !
(Charles Baudelaire)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), adorable, aimer, attaquer, aurore, étouffer, banal, briller, chemin, chenille, clef, coeur, corbeau, courtisan, dent, enflammer, espérance, fée, fourmi, gourmand, illuminer, implacable, infernal, irréparable, loup, martyr, maudit, miraculeux, mourir, orchestre, paix, philtre, remords, ronger, s'agiter, s'écraser, se nourrir, sorcière, surveiller, terrasser, théâtre, tisane, ver | Leave a Comment »
Au passant d’un soir (Emile Verhaeren)
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018
Au passant d’un soir
Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand’routes de l’espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte basse
S’arrêtera ?
Elle est humble, ma porte,
Et pauvre, ma maison.
Mais ces choses n’importent.
Je regarde rentrer chez moi tout l’horizon
A chaque heure du jour, en ouvrant ma fenêtre ;
Et la lumière et l’ombre et le vent des saisons
Sont la joie et la force et l’élan de mon être.
Si je n’ai plus en moi cette angoisse de Dieu
Qui fit mourir les saints et les martyrs dans Rome,
Mon coeur, qui n’a changé que de liens et de voeux,
Eprouve en lui l’amour et l’angoisse de l’homme.
Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand’routes de l’espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte basse
S’arrêtera ?
Je saisirai les mains, dans mes deux mains tendues,
A cet homme qui s’en viendra
Du bout du monde, avec son pas ;
Et devant l’ombre et ses cent flammes suspendues
Là-haut, au firmament,
Nous nous tairons longtemps
Laissant agir le bienveillant silence
Pour apaiser l’émoi et la double cadence
De nos deux coeurs battants.
Il n’importe d’où qu’il me vienne
S’il est quelqu’un qui aime et croit
Et qu’il élève et qu’il soutienne
La même ardeur qui monte en moi.
Alors combien tous deux nous serons émus d’être
Ardents et fraternels, l’un pour l’autre, soudain,
Et combien nos deux coeurs seront fiers d’être humains
Et clairs et confiants sans encor se connaître !
On se dira sa vie avec le désir fou
D’être sincère et d’être vrai jusqu’au fond de son âme,
De confondre en un flux : erreurs, pardons et blâmes,
Et de pleurer ensemble en ployant les genoux.
Oh ! Belle et brusque joie ! Oh ! Rare et âpre ivresse !
Oh ! Partage de force et d’audace et d’émoi,
Oh ! Regards descendus jusques au fond de soi
Qui remontez chargés d’une immense tendresse,
Vous unirez si bien notre double ferveur
D’hommes qui, tout à coup, sont exaltés d’eux-mêmes
Que vous soulèverez jusques au plan suprême
Leur amour pathétique et leur total bonheur !
Et maintenant
Que nous voici à la fenêtre
Devant le firmament,
Ayant appris à nous connaître
Et nous aimant,
Nous regardons, dites, avec quelle attirance,
L’univers qui nous parle à travers son silence.
Nous l’entendons aussi se confesser à nous
Avec ses astres et ses forêts et ses montagnes
Et sa brise qui va et vient par les campagnes
Frôler en même temps et la rose et le houx.
Nous écoutons jaser la source à travers l’herbe
Et les souples rameaux chanter autour des fleurs ;
Nous comprenons leur hymne et surprenons leur verbe
Et notre amour s’emplit de nouvelles ardeurs.
Nous nous changeons l’un l’autre, à nous sentir ensemble
Vivre et brûler d’un feu intensément humain,
Et dans notre être où l’avenir espère et tremble,
Nous ébauchons le coeur de l’homme de demain.
Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand’routes de l’espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte
S’arrêtera ?
(Emile Verhaeren)
Posted in poésie | Tagué: (Emile Verhaeren), agir, aimer, amour, angoisse, ardeur, attirance, ébaucher, battre, bienveillant, campagne, coeur, connaître, désir, espace, espérer, fenêtre, firmament, flamme, fleur, fou, herbe, horizon, houx, humble, hymne, ivresse, joie, jour, main, maison, martyr, noir, pas, passant, passer, pathétique, porte, rose, route, s'arrêter, saint, saisir, silence, taire, tendresse, trembler, venir, verbe, vie, voeu | 2 Comments »