Posts Tagged ‘méandre’
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022

Comme un art poétique
Un poème toujours se cherche en toi
Qu’il sorte de ta main
Qu’il sorte de la glaise
Qu’il sorte de ton sang
Qu’il sorte de nos rêves
Un poème toujours trouve son chemin
Qu’il naisse de ta sève
Qu’il naisse de ton pain
Qu’il naisse des vieux temps
Qu’il renaisse demain
Un poème toujours craquèle sa coquille
Qu’il éclate à l’aurore
Qu’il éclate au creux du soir
Qu’il éclate en traîne d’espoir
Qu’il éclate en poussière d’étoiles
Un poème toujours couve sous la cendre
Qu’il brûle comme brindille
Qu’il brûle comme bûcher
Qu’il brûle en ses méandres
Qu’il brûle en gerbe d’or
Nervures de la terre feu ciel amor
Le poème est en marche c’est la fin de la mort
(Claude Haller)
Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Claude Haller), amor, art, aurore, éclater, étoile, bûcher, brûler, cendre, chemin, chercher, ciel, coquille, couver, craqueler, creux, demain, feu, fin, gerbe, glaise, main, marche, méandre, mort, naître, nervure, or, pain, poème, poétique, poussière, rêve, sang, sève, soir, sortir, temps, terre, trouver, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2021

Les Rois Mages
Avancerons-nous aussi vite que l’étoile
La randonnée n’a-t-elle pas assez duré
Réussirons-nous enfin à l’égarer
cette lueur au milieu de la lune et des bêtes
qui ne s’impatiente pas
La neige avait tissé les pays du retour
avec ses fleurs fondues où se perd la mémoire
De nouveaux compagnons se mêlaient à la troupe
qui sortaient des arbres comme les bûcherons
Le Juif errant peinait, aux blessures bafouées
Des fourrures couvraient le roi noir malade à mourir
Le pasteur de la faim est avec nous
Ses yeux bleus éclairent son manteau d’épluchures
et le troupeau rageur des enfants prisonniers
Nous allions voir la joie nous l’avons cru
la joie du monde née dans une maison par ici
C’était au commencement … Maintenant on ne parle pas
Nous allions délivrer un tombeau radieux
marqué d’une croix par les torches dans la forêt
Le pays n’est pas sűr les châteaux se glissent derrière nous
Pas de feu dans l’âtre des relais Les frontières
remuent à l’aube par les coups défendus
Nos paumes qui ont brisé les tempêtes de sable
sont trouées par la charançon et j’ai peur de la nuit
Ceux qui nous attendaient dans le vent de la route
se sont lassés le chœur se tourne contre nous
Par les banlieues fermées à l’aube les pays sans amour
nous avançons mêlés à tous et séparés
Sous les lourdes paupières de l’espérance
La peur haletait comme une haridelle
Nous arriverons trop tard le massacre est commencé
les innocents sont couchés dans l’herbe
Et chaque jour, nous remuons des flaques dans les contrées
Et la rumeur se creuse des morts non secourus
qui avaient espéré en notre diligence
Tout l’encens a pourri dans les boîtes en ivoire
et l’or a caillé nos cœurs comme du lait
La jeune fille s’est donnée aux soldats
que nous gardions dans l’arche pour le rayonnement
pour le sourire de sa face
Nous sommes perdus On nous a fait de faux rapports
C’est depuis le début du voyage
Il n’y avait pas de route il n’y a pas de lumière
Seul un épi d’or surgi du songe
que le poids de nos chutes n’a pas su gonfler
Et nous poursuivons en murmurant contre nous
tous le trois brouillés autant qu’un seul
peut l’être avec lui-même
Et le monde rêve à travers notre marche
dans l’herbe des bas-lieux
et ils espèrent
quand nous nous sommes trompés de chemin
Egarés dans les moires du temps – les durs méandres
qu’anime le sourire de l’Enfant –
chevaliers à la poursuite de la fuyante naissance
du futur qui nous guide comme un toucheur de bœufs
je maudis l’aventure je voudrais retourner
vers la maison et le platane
pour boire l’eau de mon puits que ne trouble pas la lune
et m’accomplir sur mes terrasses toujours égales
dans la fraîcheur immobile de mon ombre…
Mais je ne puis guérir d’un appel insensé.
(André Frénaud)
Illustration: Leopold Kupelwieser
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), appel, arche, avancer, aventure, égaré, égarer, étoile, bête, blessure, boeuf, boire, chute, coeur, commencement, compagnon, eau, encens, enfant, espérance, espérer, forêt, fourrure, fraîcheur, futur, guérir, guider, haleter, immobile, insensé, lait, lueur, lune, malade, méandre, mémoire, mort, mourir, naissance, neige, ombre, paupière, peur, pourri, poursuite, prisonnier, puits, randonnée, rayonnement, retour, roi, roi mage, s'accomplir, s'impatienter, sable, se tromper, soldat, sourire, tempête, tisser, torche, troubler, troupeau | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2021
Egarés dans les moires du temps, les durs méandres
qu’anime le sourire de l’Enfant,
chevaliers à la poursuite de la fuyante naissance
du futur qui nous guide comme un toucheur de boeuf,
je maudis l’aventure, je voudrais retourner
vers la maison et le platane
pour boire l’eau de mon puits que ne trouble pas la lune,
et m’accomplir sur mes terrasses toujours égales,
dans la fraîcheur immobile de mon ombre.
Mais je ne puis guérir d’un appel insensé.
(André Frénaud)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), animer, appel, aventure, égaré, chevalier, enfant, fraîcheur, guérir, immobile, insensé, lune, maison, maudire, méandre, moire, naissance, ombre, platane, puits, retourner, sourire, temps, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020
Un méandre de rivière
Sous un manteau d’ombre
Me renvoie l’image
Des amours perdues
Je m’exile dans ma propre ville
Sous la moisissure du ciel
J’entends de nouveau les musiques colorées
A chaque carrefour
Ou dans un parc troublé
Par un sentiment d’inquiétude
Hanté par des sculptures vivantes
Sous un ciel endommagé
Par l’insolence du soleil
La rue retentit
Et la rivière se blottit
Dans cette ville
A l’horizon la colline opulente
De l’Hautil domine la Seine
Dans la paix des brouillards
Ses pentes ruissellent de verdure
Et un loin de limpidité
Tremble sur un coteau de vigne bleue
J’écoute la musique de la ville.
CONFLANS 1981
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), amours, écouter, brouillard, carrefour, ciel, colline, coteau, image, insolence, méandre, moisissure, musique, ombre, paix, perdu, rivière, ruisseler, s'exiler, sculpture, trouble, vigne, ville | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2020

IL FAIT BEAU
(Chanson)
Dans la prairie diaprée,
La campagne émerveillée,
Chante un tout petit ruisseau…
Il fait beau ! il fait beau !
Dans l’herbette il se prélasse,
Autour des pins il s’enlace
Et fait du charme aux bouleaux.
Il fait beau ! il fait beau !
Il raconte ses méandres
A une source qui chante,
Qui chante à tous les échos,
Il fait beau ! il fait beau !
Il chante avec les mésanges,
Il murmure avec les anges
Qui s’emparent de l’écho
Il fait beau ! il fait beau !
Se pend au cou des fontaines
Qui l’embrassent à perdre haleine ;
Aux fleurs il met des jabots
Il fait beau ! il fait beau !
Quatre moineaux dans les langes
S’apprêtent à quitter dimanche
Le balcon de leur berceau
Il fait beau ! il fait beau !
(Isabelle de Gill)
Recueil: Arpèges
Traduction:
Editions: Les Délices
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Isabelle de Gill), ange, autour, écho, émerveiller, balcon, beau, berceau, bouleau, campagne, chanter, charmé, cou, diapré, dimanche, embrasser, fleur, fontaine, haleine, herbe, jabot, lange, méandre, mésange, moineau, murmurer, perdre, petit, pin, prairie, quitter, raconter, ruisseau, s'apprêter, s'emparer, s'enlacer, se pendre, se prélasser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2019

Illustration: Benoit Colsenet
Quelque chose
Il y a quelque chose en lui
d’un enfant mort
qui se battrait
avec un vieux chat
quelque chose de poussière et de cendre
de murmure et d’oubli
il y a quelque chose en lui
qui chante
comme un Indien qui s’en va
quelque chose
de la bête qui fuit
de l’ironie du ciel
d’une petite brûlure
quelque chose
d’un méandre qui gonfle
d’un complot qui s’ourdit
d’une tempête perdue
dans les yeux d’une fille
quelque chose de tendre
qui crie
(Thomas Vinau)
Recueil: Juste après la pluie
Traduction:
Editions: Alma
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Thomas Vinau), bête, brûlure, cendre, chanter, chat, ciel, complot, crier, enfant, fille, fuir, gonfler, indien, ironie, méandre, mort, murmuré, oubli, ourdir, perdre, poussière, quelque chose, s'en aller, se battre, tempête, tendre, vieux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2019

Je ne sais pas où finit
La rue de Lagny
Elle jaillit d’un coup
Boulevard de Charonne
Et suit son cours
Sans méandres
Canal domestique
Se goinfre de carbone
En sautant le périph
Et va partager ses eaux
Entre Saint-Mandé
Rive droite
Et Montreuil
Rive gauche
Tour à tour elle irrigue
Des immeubles morts
Machines à mouliner
Le fric
Des bâtisses à habiter
En batterie
Des pavillons de banlieue
Avec arbre
Derrière leurs remparts
Je tourne
Dans la rue Robespierre
Aujourd’hui encore
Je ne saurai où finit
La rue de Lagny
(Josée Tripodi)
Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Josée Tripodi), arbre, banlieue, bâtisse, boulevard, canal, carbone, cours, d'un coup, domestique, eau, finir, fric, immeuble, irriguer, jaillir, machine, méandre, mort, mouliner, partager, pavillon, périph, rempart, rive, rue, sauter, savoir, se goinfrer, suivre, tourner | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018

Je dis:
« Lisbonne »
Quand je traverse – venant du Sud – le fleuve
Et la ville où j’arrive s’ouvre comme si elle naissait de son propre nom
Long scintillement de bleu et de fleuve
Corps amoncelé de collines –
Je la vois mieux parce que je la dis
Tout se montre mieux parce que je dis
Tout montre mieux son être et sa carence
Parce que je dis
Lisbonne avec son nom d’être et de non-être
Ses méandres d’insomnie de surprise et de ferraille
Son éclat secret de chose de théâtre
Son sourire complice de masque et d’intrigue
Pendant qu’à l’Occident la vaste mer se dilate
Lisbonne oscillante comme une grande barque
Lisbonne cruellement construite le long de sa propre absence
Je dis le nom de la ville
– je dis pour voir
***
Digo:
«Lisboa»
Quando atravesso — vinda do sul — o rio
E a cidade a que chego abre-se como se do seu nome nascesse
Abre-se e ergue-se em sua extensão nocturna
Em seu longo luzir de azul e rio
Em seu corpo amontoado de colinas —
Vejo-a melhor porque a digo
Tudo se mostra melhor porque digo
Tudo mostra melhor o seu estar e a sua carência
Porque digo
Lisboa com seu nome de ser e de não-ser
Com seus meandros de espanto insónia e lata
E seu secreto rebrilhar de coisa de teatro
Seu conivente sorrir de intriga e máscara
Enquanto o largo mar a Ocidente se dilata
Lisboa oscilando como uma grande barca
Lisboa cruelmente construída ao longo da sua própria ausência
Digo o nome da cidade
— Digo para ver
(Sophia de Mello Breyner Andresen)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Sophia de Mello Breyner Andresen), absence, éclat, barque, carence, construit, cruellement, fleuve, Lisbonne, masque, méandre, mer, nom, oscillant, se dilater, secret, sourire, théâtre, traverser, ville, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2018
AGATE
Sur les yeux clos des ères, les cernes de la terre.
Remords du feu. Pleurs et fleurs des silices aux
calices des laves. Méandres de la mémoire éteinte
des volcans. Ocelles. Ocelles irisés. Du temps
qui nous regarde.
(Jacques Lacarrière)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), agate, ère, calice, cerne, feu, fleur, lave, méandre, mémoire, ocelle, pleur, regarder, remords, silice, temps, volcan, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2018

L’INSINUANT
O Courbes, méandre,
Secrets du menteur,
Est-il art plus tendre
Que cette lenteur?
Je sais où je vais,
Je t’y veux conduire,
Mon dessein mauvais
N’est pas de te nuire…
(Quoique souriante
En pleine fierté,
Tant de liberté
La désoriente!)
O Courbes, méandre,
Secrets du menteur,
Je veux faire attendre
Le mot le plus tendre.
(Paul Valéry)
Illustration: Karine Daisay
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Paul Valéry), attendre, courbe, désorienter, dessein, fierté, insinuant, lenteur, liberté, méandre, menteur, mot, nuire, secret, tendre | 4 Comments »