Tu me poursuis où que j’aille,
Force ardente
Qui m’éprouve maille par maille
Dans la tourmente.
Tu m’attaques pour que je vaille
Parmi les choses,
On se décide pour la médaille
Ou pour les roses.
(Rainer-Maria Rilke)
Posted by arbrealettres sur 20 février 2023
Tu me poursuis où que j’aille,
Force ardente
Qui m’éprouve maille par maille
Dans la tourmente.
Tu m’attaques pour que je vaille
Parmi les choses,
On se décide pour la médaille
Ou pour les roses.
(Rainer-Maria Rilke)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), aller, ardent, attaquer, éprouver, chose, force, maille, médaille, poursuivre, rose, se décider, tourmenté, valoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 février 2023
Quittant ses genêts et sa lande
Quand le Breton se fait marin
En allant aux pêches d’Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas
J’aime Paimpol et sa falaise
Son église et son Grand Pardon
J’aime surtout la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Le brave Islandais, sans murmure
Jette la ligne et le harpon
Puis, dans un relent de saumure
Il se glisse dans l’entrepont
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas
Je serais bien mieux à mon aise
Devant mon joli feu d’ajonc
À côté de la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Mais souvent l’océan qu’il dompte
Se réveillant lâche et cruel
Et lorsque que le soir on se compte
Bien des noms manquent à l’appel
Et le pauvre gars
Soupire tout bas
Pour trotter la flotte irlandaise
Puisqu’il faut plus d’un moussaillon
J’épouserons ma petite Paimpolaise
En rentrant au pays breton !
Puis, quand la vague le désigne
L’appelant de sa grosse voix
Le brave Islandais se résigne
En faisant un signe de croix
Et le pauvre gars
Quand vient le trépas
Serrant la médaille qu’il baise
Glisse dans l’océan sans fond
En songeant à sa Paimpolaise
Qui l’attend au pays breton!
(Théodore Botrel)
Posted in poésie | Tagué: (Théodore Botrel), aller, appel, attendre, église, épouser, baiser, brave, breton, compter, croix, cruel, désigner, dompter, doux, entrepont, falaise, flotté, fond, fredonner, gars, genêt, gros, harpon, Islande, jeter, laché, lande, ligne, manquer, marin, médaille, moussaillon, murmuré, océan, Paimpol, pardon, pauvre, pays, pêche, quitter, refrain, relent, rentrer, saumure, se glisser, se résigner, se réveiller, serrer, signe, soir, soupirer, trépas, vague, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mai 2021
Une arabesque de soleil,
Un corps fluet qui étincelle,
L’acrobatie d’une hirondelle,
Petite fille en gymnastique,
Médaille d’or des Olympiques.
(Pierre Günst Horn)
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Posted by arbrealettres sur 15 avril 2020
Aux âmes citoyens
Que nos baisers donnent le ton
Aux âmes citoyens
Que les armées désertent nos chansons
Allons enfants de toutes les patries
Le jour de croire est enfin arrivé
Si alentour, nous semions l’harmonie
L’étendard sanglant serait lavé
Entendez vous dans les campagnes
S’unir nos précoces petits gars
Ils viennent jusque dans vos bras
Vous serrer fort et soulever des montagnes
Aux âmes citoyens
Que nos baisers donnent le ton
Aux âmes citoyens
Que les armées désertent nos chansons
Amour sacré de la fratrie
Conduis soutiens nos bras enjôleurs
De la liberté, liberté chérie
Nous voilà les ambassadeurs
Militants du parti des étoiles et du vent
Des tireurs de sonnette et puis des cerfs-volants
Bambins et marmots, gardiens de l’espoir
Sans nos drapeaux que de victoires
Aux âmes citoyens
Que nos baisers donnent le ton
Aux âmes citoyens
Que les armées désertent nos chansons
Quand la haine s’élève
Nous allons bienveillants
Sur le sentier de la trêve
Désarmés jusqu’aux dents
Nous livrerons bataille
Sentiments en jalons
Nos sourires pour médailles
La tendresse comme canon
Aux âmes citoyens
Que nos baisers donnent le ton
Aux âmes citoyens
Que les armées désertent nos chansons
(Aldebert)
Posted in poésie | Tagué: (Aldebert), alentour, amour, armée, arriver, âme, étendard, étoile, baiser, bambin, bienveillant, bras, campagne, canon, cerf-volant, chanson, chéri, citoyen, conduire, croire, désarmé, déserter, dent, donner, drapeau, enfant, enjôleur, entendre, espoir, fratrie, gardien, gars, haine, harmonie, jalon, jour, laver, liberté, marmot, médaille, militant, montagne, parti, patrie, précoce, s'élever, s'unir, sacré, sanglant, semer, sentier, sentiment, serrer, sonnette, soulever, sourire, soutenir, tendresse, tireur, ton, trêve, venir, vent, victoire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2018
Le suicidaire
Il ne restera dans la nuit aucune étoile
Il ne restera pas la nuit.
Je mourrai et avec moi la somme
De l’intolérable univers.
J’effacerai les pyramides, les médailles
Les continents et les visages.
J’effacerai l’accumulation du passé.
De l’histoire, je ferai poussière, poussière la poussière.
Je regarde le dernier crépuscule.
J’écoute le dernier oiseau.
Je lègue le rien à personne.
(Jorge Luis Borges)
Illustration: Albert Pinkham Ryder
Posted in poésie | Tagué: (Jorge-Luis Borges), écouter, étoile, continent, crépuscule, effacer, histoire, intolérable, léguer, médaille, mourir, nuit, oiseau, passé, poussière, pyramide, suicidaire, univers, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 août 2018
Je garde une médaille d’elle où sont gravés
une date et les mots : prier, croire, espérer.
Mais moi, je vois surtout que la médaille est sombre :
son argent a noirci sur son col de colombe.
(Francis Jammes)
Posted in poésie | Tagué: (Francis Jammes), argent, col, colombe, croire, date, elfe, espérer, grave, médaille, noirci, prier, sombre | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 août 2018
Hommage aux anges
[37]
Ceci est un symbole de beauté (poursuis-tu),
elle est Notre Dame universellement,
je la vois comme tu la projettes,
pas du tout déplacée
flanquée de colonnes corinthiennes,
ou dans une nef copte,
ou figée au-dessus de la porte centrale
d’une cathédrale gothique ;
tu t’es montré généreux envers elle
(pour répéter ta propre expression),
tu l’as sculptée haute et on ne peut s’y tromper,
une figure hiératique, la Déesse voilée,
que ce soit des sept délices,
que ce soit des sept fers de lance.
[38]
Oh oui — tu comprends, dis-je,
tout cela est des plus satisfaisants,
mais elle n’était pas hiératique, elle n’était pas figée,
elle n’était pas de grande taille ;
elle est la Vestale
de l’époque de Numa,
elle transporte le culte
de la Bona Dea,
elle porte un livre mais ce n’est pas
le tome de la sagesse ancienne,
les pages, j’imagine, en sont les pages blanches
du volume non écrit de la nouvelle sagesse ;
tout ce que tu dis, est implicite,
tout cela et bien davantage ;
mais elle n’est pas enfermée dans une grotte
comme une Sibylle ; elle n’est pas
emprisonnée dans les barreaux de plomb
d’une vitre colorée ;
elle est Psyché, le papillon,
sortie du cocon.
[39]
Mais plus proche de l’Ange Gardien
ou bon Démon,
elle est le verso de la médaille
de la terreur primitive ;
elle est non-peur, elle est non-guerre,
mais elle n’est pas une figure symbolique
de paix, charité, chasteté, bonté,
foi, espoir, récompense ;
elle n’est pas Justice aux yeux
bandés comme ceux de l’Amour ;
je t’accorde la pureté symbolique de la colombe,
je t’accorde que son visage était innocent
et immaculé et ses voiles
tels ceux de l’Épouse de l’Agneau,
mais l’Agneau n’était pas avec elle,
ni futur Époux ni Enfant ;
son attention est pleine et entière,
nous sommes son époux et agneau ;
son livre est notre livre ; écrit
ou non écrit, ses pages révéleront
une histoire de Pêcheur,
une histoire de jarre ou de jarres,
les mêmes — différents — les mêmes attributs,
différents et pourtant les mêmes qu’auparavant.
***
This is a symbol of beauty (you continue),
she is Our Lady universally,
I see her as you project her,
not out of place
flanked by Corinthian capitals,
or in a Coptic nave,
or frozen above the centre door
of a Gothic cathedral ;
you have done very well by her
(to repeat your own phrase),
you have carved her tall and unmistakable,
a hieratic figure, the veiled Goddess,
whether of the seven delights,
whether of the seven spear-points.
O yes—you understand, I say,
this is all most satisfactory,
but she wasn’t hieratic, she wasn’t frozen,
she wasn’t very tall;
she is the Vestal
from the days of Numa,
she carries over the cult
of the Bona Dea,
she carries a book but it is not
the tome of the ancient wisdom,
the pages, I imagine, are the blank pages
of the unwritten volume of the new;
all you say, is implicit,
all that and much more;
but she is not shut up in a cave
like a Sibyl; she is not
imprisoned in leaden bars
in a coloured window;
she is Psyche, the butterfly,
out of the cocoon.
But nearer than Guardian Angel
or good Daemon,
she is the counter-coin-side
of primitive terror;
she is not-fear, she is not-war,
but she is no symbolic figure
of peace, charity, chastity, goodness,
faith, hope, reward;
she is not Justice with eyes
blindfolded like Love’s;
I grant you the dove’s symbolic purity,
I grant you her face was innocent
and immaculate and her veils
like the Lamb’s Bride,
but the Lamb was not with her,
either as Bridegroom or Child;
her attention is undivided,
we are her bridegroom and lamb;
her book is our book; written
or unwritten, its pages will reveal
a tale of a Fisherman,
a tale of a jar or jars,
the same—different—the same attributes,
different yet the same as before.
(Hilda Doolittle)
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), agneau, amour, ange, époux, beauté, bonté, charité, chasteté, colombe, dame, déesse, démon, espoir, foi, guerre, histoire, immaculé, innocent, justice, livre, médaille, nef, paix, papillon, pêcheur, peur, Psyché, pureté, récompense, sagesse, sibylle, symbole, vestale, visage, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 août 2018
A UN MORT
Ou dit que tu as rendu l’âme.
Rendue à quoi, ton âme, dis ?
Je sais : L’eau qui gonfle et grandit
Les jacinthes et les jonquilles,
L’eau des ruisseaux et l’eau des larmes
A l’océan sera rendue,
Rendue avec exactitude.
Mais ces limites adorables ?
Mais ces façons, ah ! sans doute à jamais uniques
De capter, de régir l’immuable trésor,
De prendre part à l’aventure,
De refléter cette lumière en marche ?
Je sais, d’autres viendront, pareils à toi ;
Pareils ? Comme le sont tous les fruits du même arbre :
Il n’y en a pas deux qui aient exactement
Même couleur, même forme et même parfum.
On dit que tu as rendu ton âme…
La médaille au creuset rendue
N’est plus que poids et que métal.
Ton esprit n’est plus que l’Esprit.
Ah ! que l’or brut soit éternel., peu nous importe !
Nous aimions ce lingot frappé
A ton effigie,
Et dont rien ne reste qu’une empreinte
— Déjà changée ! —
Dans nos mémoires.
(Charles Vildrac)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), adorable, aventure, âme, capter, couleur, creuset, eau, effigie, empreinte, exactitude, jacinthe, jonquille, larme, limite, lingot, médaille, mémoire, mort, océan, pareil, parfum, trésor, unique | Leave a Comment »