
Quelles tristes confidences peut-il bien faire à la méduse
Le concombre de mer?
(Kuroyanagi Shôha)
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019
Quelles tristes confidences peut-il bien faire à la méduse
Le concombre de mer?
(Kuroyanagi Shôha)
Posted in haïku, méditations, poésie | Tagué: (Kuroyanagi Shôha), concombre, confidence, médusé, mer, triste | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019
BERCEUSE
Mer, parle-moi des galets que tu roules…
N’es-tu jamais lasse ?
Des rochers dont tu fais du sable,
De tes rides, de tes bulles, de tes écumes, de ton odeur ;
Des pins que ta rosée fait jaillir de tes îles
Et que tes vents tourmentent ;
De tes aubes de lait;
Des poissons, des coquilles, des algues, des méduses
Qui naissent, se fécondent, se balancent en toi
Et de tous ceux qui meurent
N’es-tu jamais lasse ?
Parle-moi de la voûte du ciel qui t’attire,
Des étoiles qui voudraient se mirer dans tes eaux
Et dont tes vagues brisent, sans cesse, les images.
Du soleil qui te fuit à l’aurore, qui t’aspire, t’entraîne,
Que, le soir, tu voudrais retenir dans ta couche,
Qui t’échappe toujours
Parle-moi des galets.
N’es-tu jamais lasse
(André Spire)
Posted in poésie | Tagué: (André Spire), algue, aspirer, écume, étoile, berceuse, bulle, ciel, coquille, entraîner, galet, image, lasse, médusé, mer, odeur, pin, retenir, ride, rosée, s'échapper, se balancer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2018
Pourquoi j’écris ?
Pourquoi je sanglote au petit matin
Pourquoi soudain ce goût de chant du cygne
Cette écume verte accumulée dans la gorge
Mon coeur est absurde comme un masque dans la pluie
La frayeur l’assimile à la mer
Mon corps est une invasion de tambours dans le silence de la nuit
Pourquoi ces nuits comme une oasis pour sorcières
Pourquoi cette conjuration d’absences
Cet enlèvement de la fille du vent
Dans la nuit m’entoure une loge exterminatrice
je t’appelle et tu ne viens pas
Je t’aime et tu ne viens pas
Pourquoi tu es venu comme l’éclair
et tu m’as laissée seule dans le dévasté
Si tu écoutais mon bruit de cellule minuscule
peuplée d’agonisants
mon halètement d’asphyxiée
Si soudain tu me voyais à la lisière du réveil,
chanteuse médusée à la cime de son étonnement
Si tu me voyais attachée à ton visage
(Alejandra Pizarnik)
Posted in poésie | Tagué: (Alejandra Pizarnik), absence, absurde, accumuler, agonisant, aimer, appeler, asphyxie, attacher, éclair, écouter, écrire, écume, étonnement, cellule, chant, chanteur, cime, coeur, corps, cygne, dévaster, enlèvement, entourer, fille, frayeur, goût, gorge, halètement, invasion, laisser, lisière, loge, masque, matin, médusé, mer, minuscule, nuit, oasis, pluie, pourquoi, réveil, sangloter, seul, silence, sorcière, tambour, venir, vent, vert, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2018
Illustration: Martin Jarrie
Je te parle
Je te parle dans la colle
au milieu d’une méduse
dans la poche glauque et molle
où les jours m’engluent et m’usent
je te parle à bouche close
sous le sparadrap des mots
je te parle à douleur close
qu’une main maintient sous l’eau
je te parle ne sais d’où
d’un vieux rêve qui s’enkyste
de la cave qui résiste
quand tout croule sous les coups.
(Jean Pérol)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), bouche, cave, clos, colle, coup, crouler, douleur, eau, engluer, glauque, jour, main, maintenir, médusé, mot, mou, parler, poche, résister, rêve, sparadrap, user | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018
Hilaire est à la foire.
Il pense à sa femme
qui garde la ferme.
Alors il achète un cadeau.
Une valise blanche
garnie de linge fin.
Il rentre tôt.
Il pose le présent sur la table.
Sa jeune femme est médusée.
Jamais elle n’a vu de valise blanche.
Elle a une idée.
Vite elle dénoue son tablier,
elle met son manteau
et prend la valise.
Elle se regarde
dans le grand miroir,
elle est élégante,
elle marche,
elle arrive à la ville,
elle monte dans le train pour Paris.
Paris, Hilaire!
Le paysan se tait.
Il attend patiemment
qu’elle revienne.
C’est son premier voyage.
(Georges-L. Godeau)
Posted in poésie | Tagué: (G.L. Godeau), élégante, cadeau, dénouer, femme, fermé, foire, médusé, miroir, paysan, présent, tablier, train, valise, ville, voyage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 avril 2018
L’écho du corps
prête-moi ta cervelle
cède-moi ton cerveau
ta cédille ta certitude
cette cerise
cède-moi cette cerise
ou à peu près une autre
cerne-moi de tes cernes
précipite-toi
dans le centre de mon être
sois le cercle de ce cercle
le triangle de ce cercle
la quadrature de mes ongles
sois ceci ou cela ou à peu près
un autre
mais sois-moi précède-moi
séduction
entre la nuit de ton nu et le jour de tes joues
entre la vie de ton visage et la pie de tes pieds
entre le temps de tempes et l’espace de ton esprit
entre la fronde de ton front et les pierres de tes paupières
entre le bas de tes bras et le haut de tes os
entre le do de ton dos et le la de ta langue
entre les raies de ta rétine et le riz de ton iris
entre le thé de ta tête et les verres de tes vertèbres
entre le vent de ton ventre et les nuages de ton nu
entre le nu de ta nuque et la vue de ta vulve
entre la scie de tes cils et le bois de tes doigts
entre le bout de tes doigts et les bout de ta bouche
entre le pois de tes poils et la poix de ta poitrine
entre le point de tes poings et la ligne de tes ligaments
entre les pôles de tes épaules et le sud-est de ta sueur
entre le cou de tes coudes et le coucou de ton cou
entre le nez de tes nerfs et les fées de tes fesses
entre l’air de ta chair et les lames de ton âme
entre l’eau de ta peau et le seau de tes os
entre la terre de tes artères et le feu de ton souffle
entre le seing de tes seins et le seins de tes mains
entre les villes de ta cheville et la nacelle de tes aisselles
entre la source de tes sourcils et le but de ton buste
entre le musc de tes muscles et le nard de tes narines
entre la muse de tes muscles et la méduse de ton médius
entre le manteau de ton menton et le tulle de ta rotule
entre le tain de ton talon et le ton de ton menton
entre l’œil de ta taille et les dents de ton sang
entre le pulpe de ta pupille et la serre de tes cernes
entre l’oreiller de tes oreilles et la taie de ta tête
entre le lévrier de tes lèvres et le poids de tes poignets
entre les frontières et le visa de ton visage
entre le pouls de tes poumons et le pouls de ton pouce
entre le lait de tes mollets et le pot de ta paume
entre les pommes de tes pommettes et le plat de tes omoplates
entre les plantes de tes plantes et le palais de ton palais
entre les roues de tes joues et les lombes de tes jambes
entre le moi de ta voix et la soie de tes doigts
entre le han de tes hanches et les halo de ton haleine
entre la haine de ton aine et les aines de tes veines
entre les cuisses de tes caresses et l’odeur de ton cœur
entre le génie de tes genoux et le nom du nombre
du nombril de ton ombre
(Gherasim Luca)
Posted in poésie | Tagué: (Gherasim Luca), aisselle, écho, caresse, cédille, centre, cercle, cerise, cerne, certitude, cerveau, corps, cuisse, espace, esprit, fée, fesse, joue, jour, lèvres, main, médusé, nombril, nu, nuit, ombre, omoplate, ongle, oreille, poitrine, rotule, séduction, sein, soie, temps, triangle, ventre, vie, visa, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018
Illustration: Arnold Böcklin
Méduse
Pour venir à moi dans la mosaïque
de verre brisé sur la plage
suivez les volutes autour de mon visage
qui agrippent les homards à la nage
au lasso de cercles concentriques
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), agripper, brise, cercle, concentrique, homard, lasso, médusé, mosaïque, nage, plage, suivre, venir, verre, visage, volute | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2017
Illustration: Joseph Galante
L’herbe : sur l’herbe je n’ai rien à dire
mais encore quels sont ces bruits
ces bruits du jour et de la nuit
Le vent : sur le vent je n’ai rien à dire
Le chêne : sur le chêne je n’ai rien à dire
mais qui donc chantonne à minuit
qui donc grignote un pied du lit
Le rat : sur le rat je n’ai rien à dire
Le sable : sur le sable je n’ai rien à dire
mais qu’est-ce qui grince ? c’est l’huis
qui donc halète ? sinon lui
Le roc : sur le roc je n’ai rien à dire
L’étoile : sur l’étoile je n’ai rien à dire
c’est un son aigre comme un fruit
c’est un murmure qu’on poursuit
La lune : sur la lune je n’ai rien à dire
Le chien : sur le chien je n’ai rien à dire
c’est un soupir et c’est un cri
c’est un spasme un charivari
La ville : sur la ville je n’ai rien à dire
Le coeur : sur le coeur je n’ai rien à dire
du silence à jamais détruit
le sourd balaye les débris
Le soleil : ô monstre, ô Gorgone, ô Méduse
ô soleil.
(Raymond Queneau)
Posted in poésie | Tagué: (Raymond Queneau), balayer, bruit, chantonner, charivari, chêne, chien, cille, coeur, cri, débris, détruit, dire, grignoter, grincer, haleter, herbe, huis, médusé, minuit, monstre, murmuré, poursuivre, rat, rien, roc, sable, silence, soleil, sourd, spasme, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2017
Marine
Les poissons ont de si jolies têtes
qu’on est obligé de les déplacer fréquemment
à cause des ravages qu’ils font dans le cœur des méduses
Les cœurs des méduses ravagés vont s’échouer dans les ports
sous forme de pétroliers ou de charbonniers
Les méduses elles-mêmes ne sont jamais repêchées
un nouveau cœur leur pousse bien plus grand que le premier
bien plus beau et bien plus vert et bien plus dur
car les méduses ne veulent plus aimer les poissons aux nageoires coupantes et
aux ouïes blanches
elles ne veulent plus aimer que le centre de gravité de chaque chose
dans le ciel et sur la terre
Les requins eux ne s’ennuient pas
avec de la toile à matelas
ils fabriquent de jolis draps
pour les noyés astucieux
qui sont accourus vers eux
en mâchant de la verveine
pour se parfumer les veines
non les requins ne s’ennuient pas
ils ont aussi de jolies têtes
pour ravager le cœur des méduses inquiètes
(Raymond Queneau)
Posted in poésie | Tagué: (Raymond Queneau), aimer, beau, ciel, coeur, dur, inquiète, marine, médusé, noyé, parfumer, pétrolier, poisson, ravager, requin, tête, terre, vert, verveine | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 décembre 2017
DÉRIVE
Je n’ouvrirai pas la porte d’écume
Qui scelle les creux bariolés de la mer
Ni les dunes bourdonnantes
Le soleil navigue dans les ramures méduse perdue
Une main se tapit dans l’ombre de mon bras
Ma voix frôle des voix têtues
C’est l’écorce de l’eau qui m’emprisonne
Toutes ses clés rouillées qui ferment ma gorge
Tous ses goémons sur le coeur
Pour me sauver
Je retranche mon enfance de ma vie
Mes premiers pas brodés d’herbe
Mes jeux dociles
Je vis avec lenteur.
(René Guy Cadou)
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), écorce, écume, bourdonner, brodé, coeur, dérive, docile, dune, eau, enfance, goémon, gorge, herbe, jeu, lenteur, médusé, mer, naviguer, ombre, ouvrir, porte, sceller, se sauver, se tapir, soleil, vivre | 2 Comments »