Posts Tagged ‘menhir’
Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2020

Carnac
Mer au bord du néant
Qui se mêle au néant
Pour mieux savoir le ciel,
Les plages, les rochers,
Pour mieux les recevoir.
Femme vêtue de peau
Qui façonne nos mains,
Sans la mer dans tes yeux,
Sans ce goût de la mer que nous prenons en toi,
Tu n’excéderais pas
Le volume des chambres.
J’ai joué sur la pierre
De mes regards et de mes doigts
Et mêlées à la mer,
S’en allant sur la mer,
Revenant par la mer,
J’ai cru à des réponses de la pierre.
Ne jouerons-nous jamais
Ne serait-ce qu’une heure,
Rien que quelques minutes,
Océan solennel,
Sans que tu aies cet air
De t’occuper ailleurs ?
Je veux te préférer,
Incernable océan,
Les bassins que tu fais
Jusqu’aux marais salants.
Là je t’ai vu dormir
Avec d’autres remords.
Mer sans vieillesse,
Sans plaie à refermer,
Sans ventre apparemment
De la mer aux menhirs,
Des menhirs à la mer,
La même route avec deux vents contraire
Et celui de la mer
Plein du meurtre de l’autre.
Le soleil, la mer,
Lequel de vous deux
Prétend calmer l’autre
Au moyen de quoi ?
Toujours les mêmes terres
A caresser toujours
Jamais un corps nouveau
Pour t’essayer à lui.
Pour garder tes nuits,
As-tu supplié
Parfois les rochers ?
Ton père :
Le silence.
Ton devoir :
Le mouvement.
Ton refus :
La brume.
Tes rêves.
Alignés, les menhirs,
Comme si d’être en ligne
Devait donner des droits.
Toi, ce creux
Et définitif
Moi qui rêvais
De faire équilibre.
(Eugène Guillevic)
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Posted in poésie | Tagué: (Eugène Guillevic), aligné, équilibre, bord, brume, calme, calmer, Carnac, chambre, ciel, contraire, corps, creux, croire, définitif, devoir, garder, goût, jouer, main, menhir, mouvement, néant, nuit, océan, père, peau, pierre, plage, plaie, préférer, prendre, réponse, rêver, refus, rocher, silence, soleil, solennel, supplier, vent, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020

MENHIR
Tout est bien de ce qui est
Tout est bien de ce qui sera
J’ai vécu mes journées
Viendra ma nuit
La mort ailleurs continue les songes de la vie
Le soleil ne se lasse de caresser la stèle funéraire
Sans que la terre en tire ombrage
Et les pluies adoucissent la rigueur ossuaire
Tout ce qu’il est possible d’aimer
Je l’ai aimé
J’ai fait aller le mythe avec la théologie
Et le rêve toujours épousa ma raison
Ainsi par les chemins d’Argol
La pierraille chante avec l’ancolie
Menhir
Je veux une mort verticale
Parmi les ronces paysannes
Que nul féalement ne grave mon nom
Nulle épitaphe sur la pierre
Nulle dédicace au granit
Menhir
Je veux seulement des vocables de lichen
Et la jaune écriture que silencieusement burinent
Les bruines hivernales et les vents d’océan.
(Xavier Grall)
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Posted in poésie | Tagué: (Xavier Grall), adoucir, aimer, ancolie, écriture, épitaphe, bruine, buriner, chanter, chemin, graver, jaune, journée, lichen, menhir, mort, mythe, nom, nuit, océan, pierraille, pluie, rigueur, silencieusement, songe, stèle, vent, vertical, vivre, vocable | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2020
![menhir [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/menhir-1280x768.jpg?w=731&h=974)
MENHIR DE LUSSAN
Au détour d’un chemin d’enfer
en dénudation de garrigues
exulte la pierre levée
D’un charroi titanesque nulle
trace qu’un plateau raboteux
sur un espace d’arc-en-ciel
Audace inouïe pour quels dieux
à la face d’éternité
innomée de la création ?
Orages et séismes passent
sur les idoles renversées
sans même érafler le garnit
Menhir qui ne répond de rien
sinon de cette démesure
— pure exclamation du néant —
(Jean-Claude Xuereb)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Xuereb), érafler, éternité, charroi, chemin, création, enfer, exclamation, exulter, garrigue, granit, idole, menhir, néant, orage, plateau, pure, répondre, séisme | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 avril 2019

Le soir les menhirs
Se racontent des histoires
A dormir debout
(Jean-Claude Touzeil)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Jean-Claude Touzeil), debout, dormir, histoire, menhir, raconter | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019

Chasse gardée de l’imagination, en toute chose est le Bien et le Mal,
Les alchimistes sont poètes et le soufre à deux têtes le sait.
Cent fois le terril fut battu par l’éclair, mais les molettes sont debout
et tournent pacifiquement pour extraire l’ombre.
Ivoire lisse, ô mon désir, masque la peine d’un pauvre homme.
Serpent bleu : Poésie, love ton plain-chant sur la mer !
Frontière entre gens et bêtes, force magique des mamelles,
menhirs-miroirs du Seul, transmettez-nous les secrets du Monde.
(Georges Libbrecht)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Georges Libbrecht), alchimiste, éclair, battu, bête, bien, bleu, chasse gardée, désir, debout, extraire, force, frontière, gens, imagination, ivoire, lisse, magique, mal, mamelle, menhir, mer, miroir, molette, monde, ombre, peine, plain-chant, poète, secret, serpent, seul, soufre, terril, transmettre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2018

Une maison perdue entre ciel et fumée
Dressée comme un menhir, face à l’hiver qui vient
Une porte de bois qu’on n’a jamais poussée
Depuis le Moyen Âge et la niche du chien
Un chien qui s’est enfui dans la forêt voisine
Depuis cent cinquante ans et qui hurle à la mort
Pour effrayer de loin la bête pharamine
A l’heure où les sorciers mettent leur nez dehors
Une maison qui sent le lard jaune et les pommes
Avec un grand hibou immobile au grenier
Aussi seul qu’un vieux roi qui ne reçoit personne
Trônant sur des bouquins qui perdent leur papier
Photographies de belles au bois décolorées
Par cent ans de silence et qui sourient toujours
Poitrines de soldats fraîchement décorées
Vieilles dames à chignon au regard de vautour
Une maison de pierre au flanc de la montagne
D’où l’on peut voir la mer en montant sur le toit
Où l’on pourrait se croire quelque part en Espagne
Juste entre la Touraine et la Vallée des Rois
Un jardin tout autour où des milliers d’abeilles
Butineraient des fleurs dont j’ignore le nom
Et qui viendraient le soir chanter à mes oreilles
Leurs secrets, sans souci que je comprenne ou non
Une maison sans rien qu’une lampe à pétrole
Qu’on pourrait voir de loin, à trois heures du matin
Quand l’homme que je suis, retournant à l’école
Aux lignes d’un missel apprendrait le latin
Voyageurs inconnus qui ne sauriez qu’en faire
Achetez-la pour moi, je m’installe demain
Si jamais vous trouvez n’importe où sur la Terre
La maison dont je viens de vous faire un dessin
(Bernard Dimey)
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Dimey), chien, dresser, forêt, lampe, lard, maison, menhir, missel, perdu, pomme | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2017

Le soleil d’automne se couche
ayant vu
beaucoup de menhirs
(Fujin Hiraga)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Fujin Hiraga), automne, menhir, se coucher, soleil, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2016

EN NOUS
Des choses de silence
nous habitent.
Des infidélités
des goûts de mort et d’abandon.
Aussi les dieux qu’une rencontre mince nous inspire
Plus qu’un menhir ou une église :
Une chèvre
debout sur ses prunelles.
Un géranium né dans un rien de mur.
Choses
dans notre peau fermée
nous les avons reçues.
De quelle part ?
Elles ont pourtant l’odeur de nous plus que les autres.
(Marie-Claire Bancquart)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Claire Bancquart), abandon, église, chèvre, chose, Dieu, fermé, géranium, goût, habiter, infidélité, inspirer, menhir, mort, mur, odeur, peau, prunelle, reçu, rencontre, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2016
Carnac
Et toujours le vent, le soleil, le sel,
L’humus un peu honteux, le goémon séché,
Tous ensemble et séparément luttent
Avec l’époque des menhirs
Pour être dimension.
(Guillevic)
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Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), Carnac, dimension, goémon, humus, lutter, menhir, sel, soleil, vent | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 février 2016

AUBADE
Suis vers l’aurore fauve et dorée
La sente herbue et qui court à l’orée,
Gai d’une heure remémorée,
Sans rêver la gloire laurée
— (La vie exulte en joie ignorée), —
Ne pense pas à l’avenir;
Nulles volontés n’en sont maîtresses,
Vis, ce lent jour, de souvenir;
La gloire, elle pourra venir,
Mais ne vaudra pas tes détresses
— (La mare luit autour du Menhir). —
Si ton âme déborde et s’épanche,
C’est que ta vie est pleine à jamais;
Si, lourde d’épis, la moisson penche,
Tes douleurs les avaient semés
— (Quelle âme pâlit dans l’aube blanche?) —
L’été te rie, Amour te ceigne
Du manteau léger de ses ailes;
Le frisson auroral t’étreigne
D’un unisson de chanterelles
— (Quel cygne en l’aurore chante et saigne?)
(Francis Vielé-Griffin)
Illustration: Lahitte
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Vielé-Griffin), amour, aubade, aurore, avenir, âme, épi, été, étreindre, chanter, chanterelle, cygne, déborder, détresse, doré, exulter, fauve, frisson, gai, gloire, ignoré, joie, maré, menhir, pâlir, penser, rêver, rire, saigner, semé, souvenir, unisson, vie, volonté | Leave a Comment »