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Poésie

Posts Tagged ‘mental’

La Nature (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
La Nature n’est pas
seulement ce qui
est visible par l’oeil
— c’est aussi les images
mentales de l’âme —
les images sur
l’envers de l’oeil

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Harvieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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L’HÔTE (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022



    

L’HÔTE

J’ai découvert mon être profond, sans-mort ;
masqué par la façade mentale, immense, serein
il affronte le monde avec le regard des Immortels,
dieu-spectateur de la scène humaine.

Ni douleur ni tourment du coeur et de la chair
ne peut violer ce sanctuaire silencieux et pur.
Le danger et la peur, lévriers du Destin, rompant leur laisse
déchirent le corps et les nerfs — l’Esprit intemporel est libre.

Éveille-toi, rayon de Dieu et son témoin en ma poitrine,
dans la substance impérissable de mon âme
Hôte tout-puissant, de flamme, impénétrable.
La Mort approche et la Destinée prend son dû ;

Il entend les coups qui fracassent la maison de la Nature :
calme Il se tient, puissant et lumineux.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Et là, soudain (Bernard Noël)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021



Et là, soudain, le mental coule.
Qu’est-ce qu’une pensée ?
Cri silencieux dans la bouche blanche.
Cela unit, cela déchire.
Viol et puis la douceur.
La contradiction est le foyer de l’identité.
Etats du corps, états de la veille:
mêmes tranches de vif.
Entre les choses, entre nos dents, le vide :
ici et là, quel besoin de langue !
Il y a battement et manque.
Il y a présence et absence.
Désir, désir — désir. Les mots, les images :
où est le positif et où le négatif?

(Bernard Noël)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

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Âme dans l’Ignorance (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2021



    

Âme dans l’Ignorance

Âme dans l’Ignorance, éveille-toi de sa stupeur.
Flammèche du feu-du-monde, étincelle de Divinité,
exalte ton mental et ton coeur dans la splendeur.
Soleil dans l’obscurité, recouvre ton éclat.
Une, universelle, embrassant la création,
cesse de tourner sur la roue avec l’inconsciente Nature,
sens-toi née de Dieu, connais-toi immortelle.
Hors du temps, recouvre ton existence éternelle.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Nirvâna (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2021



Illustration
    
Nirvâna

Tout est aboli, hormis le Seul muet.
Le mental affranchi de la pensée et le coeur de la peine
deviennent dès lors étonnamment inexistants ;
il n’y a plus ni Je, ni Nature, connu-inconnu.
La ville, théâtre d’ombres sans couleur,
flotte et tremble, irréelle ; des formes sans relief
passent comme de vagues silhouettes dans un film ; tel un récif
sombrant dans les abysses sans rivage, le monde n’existe plus.

Le Permanent illimitable, seul,
est ici. Une Paix prodigieuse, sans visage, immobile
remplace tout — ce qui naguère était Je, est en Elle
un vide sans nom, silencieux, satisfait
de disparaître dans l’Inconnaissable
ou de plonger dans l’extase des mers lumineuses de l’Infini.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Un corps d’arc-en-ciel (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020



enfoui
sous l’orchestration du mental
un corps d’arc-en-ciel
apprit d’innombrables mémoires
et comprit que le monde
était une superstition

(Zéno Bianu)


Illustration

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Renaissance (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2020



Illustration: Nicholas Roerich

    

Renaissance

La félicité divine n’atteint pas si tôt sa plénitude en nous,
tout ne finit pas pour nous en une vie ;
il n’est pas de terme à notre esprit
ni à la joie qu’il recherche.

Nos âmes et le ciel sont d’égale stature
et de naissance immémoriale ;
impérissable semence, moule infini de la Nature,
ils ne furent point façonnés sur terre,

ni à la terre ne lèguent-ils leurs cendres,
mais en eux-mêmes ils perdurent.
Un avenir sans fin affleure sous tes paupières,
enfant d’un passé sans fin.

De vieux souvenirs nous reviennent, de vieux rêves nous submergent,
êtres disparus que nous avons connus,
fictions et portraits ; cadres insaisissables –
ils se détachent, austères et solitaires.

Tous nos espoirs, tous nos rêves, trésors du souvenir,
sont prévisions mal déchiffrées,
mais de quelle vie, de quel lieu? Seul peut le dire
qui mesura les cieux illimités.

Le Temps est une convention tenace ; avenir et présent
vivaient dans le passé ;
ils sont une même image que nos volontés complaisantes
en trois plans ont projetée.

Le passé oublié est en nous immortel,
nos naissances et la fin proche
déjà accomplies. Vers une cime, à bout de souffle,
parfois nos âmes s’élèvent,

d’où notre pensée revient fortifiée ; car en surgit
l’immense océan du Temps
dont la houle infinie s’étend devant nos yeux,
et ses sublimes symphonies ;

et parfois, levant ce voile du mental
l’esprit regarde et voit
les âges disparus dont héritent nos vies
et les siècles à venir :

il voit des royaumes labourés par les vagues refouler l’océan –
là où surgi des troubles profondeurs
se dresse maintenant Himâlaya, il voit la marche formidable
des flots mesurer la moitié du monde ;

ou bien derrière nous, la trame se dénoue
et sur ses fils nous contemplons –
courses anciennes des étoiles, lieux jadis parcourus
dans un temps dont le souvenir s’est effacé.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Un savoir infini (Lionel Ray)

Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2019



Illustration: Gabriel Gebka
    
Un savoir infini coule entre les rives,
tu regardes l’eau chargée du sang des hommes,
tu es uni au fleuve et au ciel.

Et le temps qui te semblait passer
n’est plus du temps.

Tu te souviens de la présence
sans nom des choses comme d’une musique
mentale et proche et presque lisible.

(Lionel Ray)

 

Recueil: Comme un château défait suivi de Syllabes de sable
Traduction:
Editions: Gallimard

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CASA DE LA MENTE (Alejandra Pizarnik)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2018



Illustration: Tom Fruin
    
« CASA DE LA MENTE »
À A. G.

la maison mentale
reconstruite lettre à lettre
mot à mot
dans ma double figure de papier

traverse la mer d’encre
pour donner une nouvelle forme
à un nouveau sentiment

il ouvre la bouche
vert de sans racines
le mot sans son corps

un nouvel ordre musical
de couleurs de corps d’excédents
de formes petites
qui bougent crient disent jamais
la nuit dit jamais
la nuit me prononce
dans un poème

(Alejandra Pizarnik)

 

Recueil: Approximations
Traduction: Etienne Dobenesque
Editions: Ypfilon

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QUE N’AI-JE CONNU UNE FEMME ? (David Herbert Lawrence)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2018



Illustration: Freydoon Rassouli  
    
QUE N’AI-JE CONNU UNE FEMME ?

Que n’ai-je connu une femme
qui serait comme un feu rouge dans l’âtre
rayonnante après les agitations du jour?

Ainsi l’on pourrait s’approcher d’elle
dans la rouge quiétude du crépuscule
et trouver sa joie en elle
sans avoir à faire l’effort poli de l’aimer
ou l’effort mental de faire sa connaissance.
Sans avoir à prendre froid en lui parlant.

***

I WISH I KNEW A WOMAN –

I wish I knew a woman
who was like a red fire on the hearth
glowing after the day’s restless draughts.

So Mat one could draw near ber
in the red stillness of the dusk
and really take delight in her
witbout having to make Me polite effort of loving her
or the mental effort of making her acquaintance.
Without having to take a chill, talking to her.

(David Herbert Lawrence)

 

Recueil: Poèmes
Traduction: Lorand Gaspar et Sarah Clair
Editions: Gallimard

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