Posts Tagged ‘mercure’
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2020

EXIL
Dans tes yeux,
Mon enfant,
J’ai lu l’exil.
Toi, qui es né
Loin du pays,
Tes cheveux ont la couleur de l’olive
A laquelle nous n’avons plus
Le droit de toucher.
Dans l’éclat de tes dents serrées,
Mon enfant,
Je regarde
Des milliers d’étoiles calcinées,
Nos terres volées,
Nos maisons bombardées,
Des bouquets de poings
Tombant sous les orangers.
Dans le mercure de tes larmes,
Mon enfant,
J’ai lu l’exil,
L’exil d’un peuple.
© Mokhtar El Amraoui in « Arpèges sur les ailes de mes ans »
(Mokhtar El Amraoui)
son site https://mokhtarivesenpoemesetautresvoyages.blogspot.com/
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Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2020
repas de fleur et fleur de farine
fête de rien mais du rien l’éclair
sur l’autel se repose le jour
olivier tel de mercure et d’ambre
(Bernard Manciet)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020
Le coup d’oeil
belles filles sans fin
avec une rue qui tombe du soleil
une fenêtre aussi vive que du mercure
un train qui sans effort emporte la terre
taillées dans le marbre d’un instant
(Daniel Boulanger)
Illustration: Paul Delvaux
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Posted by arbrealettres sur 2 avril 2020
Apprendre à voir
Les champs de blés mauves et les près rouge sang
Le tronc des arbres bleu le feuillage ocre ou brun
Les agneaux verts les chèvres jaunes et les vaches argentées
Le ruisseau de mercure et la mare de plomb
La ferme en sucre roux l’étable en chocolat
Pourquoi pas pourquoi pas pourquoi pas pourquoi pas
(Raymond Queneau)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 18 août 2019

Illustration: Gilbert Garcin
La voix du miroir
Ainsi passe la vie, comme un bizarre mirage.
La rose azur qui enfante et donne le jour au chardon!
À côté du dogme du fardeau
fatal, le sophisme du Bien et de la Raison!
On a saisi, au hasard, ce que la main a frôlé;
les parfums se sont envolés, et parmi eux on a senti
la moisissure qui à mi-chemin a poussé
sur le pommier sec de la morte Illusion.
Ainsi passe la vie,
avec les cantiques trompeurs d’une bacchante fanée.
J’avance tout effaré, en avant… en avant,
faisant gronder ma marche funèbre.
Avancent au pied de brahmaniques éléphants royaux,
au son du sordide bourdonnement d’une ardeur mercurielle,
des amants qui lèvent leurs coupes sculptées dans la roche,
et des crépuscules oubliés, une croix sur la bouche.
Ainsi passe la vie, vaste orchestre de Sphinx
qui jettent dans le Vide leur marche funèbre.
(César Vallejo)
Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019

Hommage aux anges
[33]
Hermès emprunta son attribut
de guide-des-morts à Toth
et la croix-T devient caducée ;
l’ancienne église invoque
saint Michel et Notre Dame
sur le lit de mort ; Hermès Trismégiste
transperce, avec saint Michel,
les ténèbres de l’ignorance,
jette le Vieux Dragon
dans l’abîme.
[34]
Ainsi saint Michel
régent de la planète Mercure,
n’est pas absent
quand nous convoquons les autres Anges,
une autre bougie apparaît
sur le grand-autel,
elle brûle d’une flamme puissante
mais frémit
et s’avive et s’assombrit
et s’avive à nouveau ;
souviens-toi, c’était Thot
avec une plume
qui pesait les âmes
des morts.
***
Hermes took his attribute
of Leader-of-the-dead from Thoth
and the T-cross becomes caduceus ;
the old-church makes its invocation
to Saint Michael and Our Lady
at the death-bed; Hermes Trismegistus
spears, with Saint Michael,
the darkness of ignorance,
casts the Old Dragon
into the abyss.
So Saint Michael,
regent of the planet Mercury,
is not absent
when we summon the other Angels,
another candle appears
on the high-altar,
it burns with a potent flame
but quivers
and quickens and darkens
and quickens again;
remember, it was Thoth
with a feather
who weighed the souls
of the dead.
(Hilda Doolittle)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 23 août 2018
CINABRE
Soleil emprisonné dans les macles du soir,
blessure d’où suinte le mercure,
tu dis l’ultime cri du sang avant qu’il ne se fige
la grande paix des cicatrices et la convalescence
de la terre.
(Jacques Lacarrière)
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Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2016
Le chant s’était tu
ou quelque chose dans le chant
on ne sait pas
quelque chose
qui n’avait plus sa place
et faisait du silence
une paupière sur une absence d’oeil
C’était sans importance
pour le commerce ou les rapports
de force
c’était sans importance
dites-vous bien qu’on pouvait
s’en passer : la parole sans miracle
avait encore de beaux jours
Sauf chez quelques-uns peut-être
pour qui les mots
restaient insupportablement vides
et l’âme
la partie la plus fine du corps
comme un drapeau
qu’on avait oublié au balcon
Sauf peut-être pour quelques-uns
plus mal en point
dans le grand lit des solitudes
où le coeur
est une goutte de mercure
ou de la gomme de résine
lentement sur l’écorce d’un tronc
Et l’univers qu’on croit indifférent
parce qu’il est loin
alors qu’on est dedans
l’univers qu’on croit connaître
parce qu’on y est né
alors qu’on sait si peu de soi
et du silence en soi
L’univers attendait sans rien dire
car le chant s’était tu
ou quelque chose dans le chant
on ne sait pas
mais quelques-uns pensaient
à ces oiseaux qu’un seul hiver
rendait muets pour toujours
*
C’était sans importance
on écrirait là-dessus
comme sur le reste et cela suffit
sauf peut-être pour certains
qui eux non plus ne savaient plus
et restaient sans rien dire
lorsque le chant ne chantait pas
L’univers attendait
la voix qui entrerait en lui
comme la lumière dans un fruit
ou l’eau
dans le pis des racines
et comme de l’air
dans les poumons d’un nouveau-né
L’univers attendait
le danseur immobile de l’âme
le rêveur d’interdits
derrière les barbelés du verbe
des camps de la peur
et cette folie entre deux corps
encordés par leurs souffles
(Werner Lambersy)
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Posted by arbrealettres sur 14 juin 2016

La mémoire
Nous sommes plus mêlés l’un à l’autre aujourd’hui
Que le mercure et l’or réduits en amalgame;
Et l’on ne peut pas plus me séparer de lui
Que l’arbre de l’écorce et que l’air de la flamme.
La mort sournoise a fait en fait le sombre jeu
De laisser retomber sur lui la morne porte.
J’ai prolongé sa vie avec la mienne un peu…
Il ne sera bien mort que quand je serai morte.
…Je suis le lin du drap dont on fit son linceul,
Le bois de son cercueil, la dalle de sa tombe
Où j’ai muré mon âme afin qu’il soit moins seul
Dans ce définitif silence où tout retombe…
Son coeur mort et le mien tiennent au même fil,
Il est ma longue nuit, ma ténébreuse aurore…
Mon cerveau défaillant même l’oubliât-il
Que mon sang et ma chair s’en souviendraient encore…
(Marie Nizet)
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Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2015
ABSENCE
Mon corps te quitte goutte à goutte.
Te quitte mon visage comme une huile sourde ;
te quittent mes mains comme un mercure épandu,
te quittent mes pieds en deux temps de poussière.
Oui, tout te quitte, tout nous quitte !
Te quitte ma voix qui te muait en cloche
fermée à tout ce qui n’est pas ce que nous sommes.
Et te quittent mes gestes que je dévidais
de ma navette tisserande sous tes yeux.
Te quitte le regard qui, lorsqu’il te regarde,
au tien apporte l’orme et le genévrier.
Je te quitte et m’en vais avec ta propre haleine ;
je suis la moiteur de ton corps qui s’évapore.
Je te quitte et m’en vais avec sommeil et veille,
et dans ton souvenir le plus clair je m’efface.
Et je deviens dans ta mémoire comme ceux
qui dans les plaines et les bois ne sont pas nés.
Serais-je sang et je m’en irais dans les paumes
de tes mains au travail, dans ta bouche de moût.
Serais-je tes entrailles, je serais brûlée
dans tes pas que jamais, plus jamais, je n’entends,
et dans ta passion qui tonitrue dans la nuit
comme dans leur démence les mers esseulées.
Oui, tout nous quitte, tout nous quitte !
***
AUSENCIA
Se va de ti mi cuerpo gota a gota.
Se va mi cara en un óleo sordo ;
se van mis manos en azogue suelto ;
se van mis pies en dos tiempos de polvo.
¡Se te va todo, se nos va todo!
Se va mi voz, que te hacía campana
cerrada a cuanto no somos nosotros.
Se van mis gestos que se devanaban,
en lanzaderas, debajo tus ojos.
Y se te va la mirada que entrega,
cuando te mira, el enebro y el olmo.
Me voy de ti con tus mismos alientos :
Como humedad de tu cuerpo evaporo.
Me voy de ti con vigilia y con sueño,
y en tu recuerdo más fiel ya me borro.
Y en tu memoria me vuelvo con esos
que no nacieron en llanos ni en sotos.
Sangre sería y me fuese en las palmas
de tu labor, y en tu boca de mosto.
Tu entraña fuese, y sería quemada
en marchas tuyas que nunca más oigo,
¡y en tu pasión que retumba en la noche
como demencia de mares solos!
¡Se nos va todo, se nos va todo!
(Gabriela Mistral)
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