Posts Tagged ‘miasme’
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

LE CAVEAU DE LA MÉMOIRE
Qui dit que je vis tristement s’égare.
Ne crois pas que les souvenirs me rongent.
Je rends peu de visites à ma mémoire,
D’autant qu’elle dit beaucoup de mensonges.
Quand, lampe en main, au caveau je descends,
A chaque fois l’avalanche, il me semble,
Dans l’escalier étroit sourdement gronde.
La lampe fume, il n’y a point de retour,
Je descends chez l’ennemi de toujours ;
Alors, comme une grâce je demande…
Mais là — finie la fête. Tout est éteint.
Les dames sont rentrées il y a trente ans,
De vieillesse est mort le boute-en-train…
Malheur à moi — je suis venue trop tard.
Vrai, je ne peux me montrer nulle part.
Mais j’effleure les ornements du mur,
Je me chauffe à l’âtre. Et, enchantement! —
Dans le moisi, les miasmes, la pourriture
Deux émeraudes vont étincelant
Et un chat miaule. À la maison, rentrons!
Mais où est ma maison ? et ma raison ?
(Anna Akhmatova)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), avalanche, âtre, boute-en-train, caveau, chat, descendre, enchantement, ennemi, escalier, gronder, lampe, maison, malheur, mémoire, mensonge, miasme, miauler, nulle part, ornement, pourriture, raison, rentrer, retour, ronger, s'égarer, souvenir, vieillesse | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2018

Illustration
FAIM
La machine débraye. Une poussière lourde
En sort comme un brouillard d’automne qui s’attarde.
Tous ces hommes courbés dont les nuques se tordent
Ils mangent maintenant. Poisseux, fleurant la merde,
Leur linge refroidit, la sueur l’entrelarde.
Midi. Bâfrez du pain, allons passez la gourde !
Pas de mie et pas de minute qui se perde,
Et pas plutôt mordu, la faim veut qu’on remorde.
On ne sait déjà plus rien du temps qui passe outre,
Chaque morsure n’attend pas et mord sur l’autre,
Mais ils mâchent à fond chaque morceau. Leurs rouges
Poumons de paysans boivent, encore valides,
Les miasmes noirs. Mâchant tout ce charbon malade,
Ils mangent. Ces mangeurs ne parlent pas. Ils mangent.
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), ba^frer, boire, brouillard, charbon, courbe, débrayer, faim, fleurer, gourde, linge, lourd, machine, malade, mangeur, mâcher, merde, miasme, mordre, morsure, noir, nuque, pain, parler, poisser, poumon, poussière, refroidir, sueur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 août 2017

Et la montagne
devient un grand épaulement de nuit,
une nuit dans la nuit
pour ceux qui attendent
se taisant, oh, se taisant,
tant que la chair embue de nuit
se mue en de la terre inviolable,
de la matière de silence.
Ce fut une nuit
à l’odeur de terre moisie,
à l’odeur de cachot ;
l’instant d’une seule étoile
indifférente
la nuit
de la Révélation du Rien.
Miasmes de temps
qu’exhalent
les tièdes obscurités végétales.
Dans le chevelu des étoiles
grésillent des « où ? » des « quoi ? »
Un glacis d’effroi
ourle
le champ du guetteur.
(Maurice Benhamou)
Recueil: Tréfonds du Temps
Editions: Unes
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Maurice Benhamou), attendre, épaulement, étoile, cachot, chair, champ, chevelu, effroi, embuer, exhaler, glacis, grand, grésiller, guetteur, indifférent, instant, inviolable, matière, miasme, moisi, montagne, nuit, où, obscurité, odeur, ourler, quoi, révélation, rien, se muer, se taire, silence, temps, terre, tiède, végétal | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2015

Loin des miasmes d’hier et de la mare aux hérésies
Qui saurait mieux que nous respirer, O Parfaite,
le fondu d’astre mûr qu’exhalent en été
les jambrosas du Cap Masoala !
(Jacques Rabemananjara)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Rabemananjara), astre, exhaler, fondu, hérésie, maré, miasme, parfaite, respirer | 1 Comment »