Posts Tagged ‘miette’
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2022

Rouge-gorge mon ami
Rouge-gorge mon ami
mendiant trois miettes
dans les hivers de ta vie de braise
je hais comme toi
les remerciements
et les réceptions froides
comme la neige
comme toi
je cogne aux vitres
je cogne contre les murs
et j’appelle
mon cœur aussi chaud
que ton cœur sous les plumes
et donne sans détours
tout ce que je suis
en rougissant.
(Jean-Hughes Malineau)
Recueil: Plumes de poèmes
Traduction:
Editions: Rue du Monde
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Hughes Malineau), ami, appeler, braise, chaud, coeur, cogner, détour, donner, froid, haïr, hiver, mendiant, miette, mur, neige, plume, réception, remerciement, rouge-gorge, rougir, vie, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2021

Illustration
J’AI ENTENDU DIRE
J’ai entendu dire : il y a
dans l’eau une pierre et un cercle
et au-dessus de l’eau un mot
qui met le cercle autour de la pierre.
J’ai vu mon peuplier descendre à l’eau,
j’ai vu son bras aller s’accrocher dans la profondeur,
j’ai vu ses racines supplier le ciel que vienne une nuit.
Je n’ai pas couru derrière lui,
j’ai seulement ramassé par terre la miette
qui de ton oeil a la forme et noblesse,
j’ai ôté à ton cou la chaîne des formules
et j’en ai ourlé la table où la miette se trouvait maintenant.
Et je n’ai pas revu mon peuplier.
(Paul Celan)
Recueil: Choix de poèmes
Traduction: Jean-Pierre Lefebvre
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021
Entre ses cartilages,
quinze milliards d’années
lancent des miettes
à des fourmis aveugles
(Bernard Montini)
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Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2021

LES MATINS SONT DES MAINS…
Les matins sont des mains creusées comme les vagues
Des bassins d’autrefois
Nos bateaux y faisaient de fabuleux voyages
Qui ne s’achèvent pas
Les visages ouverts par les dents du soleil
Viennent entre deux eaux sourire à la poussière
Des voix sous la fenêtre épèlent une histoire
Personnages de mes féeries
Avec l’odeur de vertige du foin qu’on rentre
Dans la grange remplie de mort
Des enfants dans la cour
Miettes de poignards croisés dans les vertèbres
Alors des larmes gonflent les paupières du jour
Et les paroles s’usent
À effacer la différence.
(Georges Jean)
Les Mots du ressac, 1975
Recueil: Je est un autre Anthologie des plus beaux poèmes sur l’étranger en soi
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2020

Illustration (cette photo a une histoire)
Entre inattendu et inespéré, affleure
Une vie cachée que le temps a mise en miettes.
Clapotis et chuchotis nous restituent
Les jades de jadis, parmi maintes lunes, égarés.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

CHANSON D’AMOUR
BALAIE la maison,
suspends de frais rideaux
aux fenêtres
mets une robe neuve
et viens avec moi !
L’orme éparpille
ses miettes
d’odeurs douces
du haut d’un ciel blanc !
Qui entendra parler de nous
dans les temps à venir ?
Que l’on dise qu’il y eut
un éclat de parfum
émané de branches noires.
***
LOVE SONG
SWEEP the house clean,
hang fresh curtains
in the windows
put on a new dress
and come with me !
The elm is scattering
its little loaves
of sweet smells
from a white sky !
Who shall hear of us
in the time to come ?
Let him say there was
a burst of fragrance
from black branches.
(William Carlos Williams)
Illustration
http://www.livegalerie.com/Peinture,l_orme_de_St-Rodrigue,fortin_paysagiste,105181.html
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Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2020

Voici mon âme, son essence nue,
ses miettes d’éternité
que seuls peuvent exhaler les baisers,
avec des larmes
qui ne coulent plus
J’aime et je chéris
la pauvreté
du simple amour.
(Nicole Barrière)
Illustration: Tamara Lunginovic
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Posted by arbrealettres sur 9 avril 2020

Illustration: Claude Monet
Ce n’est pas au moment où elle tomba sur toi,
ta mort, qu’elle fut la mort, ni lorsqu’on
t’emporta, comme un paquet, hors de chez nous,
dans une housse grise dont le gris de la nuit,
lui-même fut troublé, non, ce n’est pas à ce
moment-là qu’elle fut la mort, mais bien après
ton départ, lorsqu’elle explosa dans la vie,
vivante dans la cuisine, en chaque ustensile
sorti d’un placard, sur la nappe débarrassée
de ses miettes, après les repas, vivante dans
le jour accroché aux rideaux, dans le jeu des
mésanges que rassemble le pin, vivante dans
le jardin où les rhododendrons se souviennent
des regards attendris que tu portais sur eux.
(Richard Rognet)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Dans les méandres des saisons
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 27 mars 2020

LES RUINES DE MEXICO
(ÉLÉGIE DU RETOUR)
1
Absurde est la matière qui s’écroule,
la matière pénétrée de vide, la creuse.
Non : la matière ne se détruit pas,
la forme que nous lui donnons se désagrège,
nos oeuvres se réduisent en miettes.
2
La terre tourne, entretenue par le feu.
Elle dort sur une poudrière.
Elle porte en son sein un bûcher
un enfer solide
qui soudain se transforme en abîme.
3
La pierre profonde bat dans son gouffre.
En se dépétrifiant, elle rompt son pacte
avec l’immobilité et se transforme
en bélier de la mort.
4
De l’intérieur vient le coup,
la morne cavalcade,
l’éclatement de l’invisible, l’explosion
de ce que nous supposons immobile
et qui pourtant bouillonne sans cesse.
5
L’enfer se dresse pour noyer la terre.
Le Vésuve éclate de l’intérieur.
La bombe monte au lieu de descendre.
L’éclair jaillit d’un puits de ténèbres.
6
Il monte du fond, le vent de la mort.
Le monde tressaille en fracas de mort.
La terre sort de ses gonds de mort.
Comme une fumée secrète avance la mort.
De sa prison profonde s’échappe la mort.
Du plus profond et du plus trouble jaillit la mort.
7
Le jour devient nuit,
la poussière est soleil
et le fracas remplit tout.
8
Ainsi soudain se casse ce qui est ferme,
béton et fer deviennent mouvants,
l’asphalte se déchire, la ville et la vie
s’écroulent. La planète triomphe
contre les projets de ses envahisseurs.
9
La maison qui protégeait contre la nuit et le froid,
la violence et l’intempérie,
le désamour, la faim et la soif
se transforme en gibet et en cercueil.
Le survivant reste emprisonné
dans le sable et les filets de la profonde asphyxie.
10
C’est seulement quand il nous manque, qu’on apprécie l’air.
Seulement quand nous sommes attrapés comme le poisson
dans les filets de l’asphyxie. Il n’y a pas de trous
pour retourner à la mer d’oxygène
où nous nous déplacions en liberté.
Le double poids de l’horreur et de la terreur
nous a sortis
de l’eau de la vie.
Seulement dans le confinement nous comprenons
que vivre c’est avoir de l’espace.
Il fut un temps
heureux où nous pouvions bouger,
sortir, entrer, nous lever, nous asseoir.
Maintenant tout s’est écroulé. Le monde
a fermé ses accès, ses fenêtres.
Aujourd’hui nous comprenons ce que signifie
cette terrible expression : enterrés vivants.
11
Le séisme arrive et devant lui plus rien
ne valent les prières et les supplications.
Il naît de son sein pour détruire
tout ce que nous avons mis à sa portée.
Il jaillit et se fait reconnaître à son oeuvre atroce.
La destruction est son unique langage.
Il veut être vénéré parmi les ruines.
12
Cosmos est chaos, mais nous ne le savions pas
ou nous n’arrivions pas à le comprendre.
La planète descend-elle en tournant
dans les abîmes de feu glacé ?
Tourne-t-elle ou tombe-t-elle cette terre ?
Le destin de la matière est-il dans cette chute infinie ?
Nous sommes nature et rêve. C’est pourquoi
nous sommes ce qui descend toujours :
poussière dans les airs.
(José Emilio Pacheco)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 février 2020

Illustration
Rondeau des moineaux qui prennent leur bain
Pendant qu’elles prennent leur bain
Dans leurs baignoires de poussière
Les dames moineaux font les fières
La poussière ça va au teint
Les messieurs moineaux pour leur plaire
Leur offrent mes miettes de pain
Pendant qu’elles prennent leur bain
Certaines, des aventurières
Viennent picorer dans ma main
Aux pigeons je ne donne rien
Réservant ma tartine entière
Aux moineaux qui prennent leur bain
(Jacques Roubaud)
Recueil: Rondeaux poésies
Traduction:
Editions: Gallimard
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