Au loin, mille milans mêlés aux nues;
Plus proche, un sansonnet tout en louange.
Alors, souffle le juste Vide-médian,
Alors, nous traverse, inattendu, l’ange.
(François Cheng)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2018
Au loin, mille milans mêlés aux nues;
Plus proche, un sansonnet tout en louange.
Alors, souffle le juste Vide-médian,
Alors, nous traverse, inattendu, l’ange.
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 24 mai 2018
SEUL
Ils me plaignent :
« Le voilà qui prend son bâton
Et sort tout seul.
Il nous fuit. Voyez ses yeux étranges.
Il n’emporte pas même un livre. Que fait-il ?
Est-ce un méchant ? Un révolté ? Est-ce un malade ? »
Seul, belle route blanche,
Entre tes bas-côtés pleins d’herbes et de fleurs;
Sur tes cailloux qui content de si vieilles histoires!
Seul, forêt, avec l’écorce bleue de tes sapins;
Avec ton vent qui sait parler à tous les arbres;
Avec tes processions de fourmis qui entraînent
Des petits corps de scarabées.
Seul, avec vous, prairies imbibées de soleil,
Pleines de bruits, de cris et de têtes dressées.
Seul parmi vous, mouches, émerillons, milans,
Buses, sources, rochers, crevasses, ronces,
Brumes, nuages, brouillards, aiguilles, cimes, abîmes.
Chaleur, odeurs, ordre, chaos, désordre,
Parmi les dialogues que vos bouches rivales
Ne cessent d’échanger!
Seul avec mon bâton, seul avec ma fatigue,
Ma poussière, mes tempes qui battent, mon vertige,
Et la fière sueur qui colle sur ma peau.
(André Spire)
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Posted by arbrealettres sur 13 novembre 2017
Illustration: Paolo Uccello
SUR LA ROUTE DE SAN ROMANO
La poésie se fait dans un lit comme l’amour
Ses draps défaits sont l’aurore des choses
La poésie se fait dans les bois
Elle a l’espace qu’il lui faut
Pas celui-ci mais l’autre que conditionnent
L’oeil du milan
La rosée sur une prèle
Le souvenir d’une bouteille de Traminer
embuée sur un plateau d’argent
Une haute verge de tourmaline sur la mer
Et la route de l’aventure mentale
Qui monte à pic
Une halte elle s’embroussaille aussitôt
Cela ne se crie pas sur les toits
Il est inconvenant de laisser la porte ouverte
Ou d’appeler des témoins
Les bancs de poissons les haies de mésanges
Les rails à l’entrée d’une grande gare
Les reflets des deux rives
Les sillons dans le pain
Les bulles du ruisseau
Les jours du calendrier
Le millepertuis
L’acte d’amour et l’acte de poésie
Sont incompatibles
Avec la lecture du journal à haute voix
(André Breton)
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Posted by arbrealettres sur 3 août 2016
LAI DE CELLACH
Salut au matin blanc
qui est venu sur le sol comme une flamme,
salut à celui qui l’envoie,
le matin neuf toujours vainqueur.
Orgueilleux matin blanc,
frère du brillant soleil,
je te salue, matin blanc.
qui m’illumine mon livre.
Mon livre tacheté me dit
que ma vie n’est pas sûre
et que je craigne Malcroïn
car c’est lui qui va me frapper.
O corneille, ô corneille,
petit oiseau au manteau gris, au bec pointu,
je sais bien ce que tu veux,
tu n’est pas l’ami de Cellach.
O corbeau, toi qui croasses,
si tu es affamé, ô oiseau,
ne t’en va pas de ce château
que tu n’aies mangé ton content de ma chair.
Le milan de l’if de Cluain Eo,
avide, viendra lui aussi prendre part au combat,
il me prendra dans ses serres bleues
et de moi ne pourra se séparer.
Le renard qui est dans le bois ténébreux
aura tôt fait de les rejoindre,
il mangera de mon sang et de ma chair
dans les confins froids et sans issue.
Le loup qui est dans le château,
à l’est de Druim meic Dair,
viendra à moi dans une heure
pour être le chef de la troupe.
J’ai eu un songe
en la nuit de mercredi,
les chiens sauvages me traînaient,
à l’est, à l’ouest, parmi les bruyères rouges.
J’ai eu un songe,
on me portait dans une vallée,
ils étaient quatre pour me prendre,
il me semble qu’ils ne me ramenèrent point.
J’ai eu un songe,
mes disciples me portaient à leur maison,
ils me versèrent une boisson,
ils burent une boisson à ma santé.
O petit roitelet à la queue maigre,
c’est pitié que tu aies promis ta chanson,
si tu es venu pour me trahir
et m’enlever la vie…
La vie de Cellach de Cillala.
Traductions de JEAN MARKALE.
(Poésie Irlandaise)
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Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2016
Au ciel
Où la neige est muette
La note d’un milan.
(Kawabata Bôsha)
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