Posts Tagged ‘mine’
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Le Petit Chat
C’est un petit chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois il s’assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge ;
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu’on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s’amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m’accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d’abord de son nez délicat il le flaire,
La frôle, puis, à coups de langue très petits,
Il le happe ; et dès lors il est à son affaire
Et l’on entend, pendant qu’il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu’il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Alors il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l’air étonné d’avoir déjà fini.
Et comme il s’aperçoit qu’il s’est fait quelques taches,
Il se lisse à nouveau, lustre son poil terni.
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates ;
Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Mais le voilà qui sort de cette nonchalance,
Et, faisant le gros dos, il a l’air d’un manchon ;
Alors, pour l’intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d’une ficelle invisible, un bouchon.
Il fuit en galopant et la mine effrayée,
Puis revient au bouchon, le regarde, et d’abord
Tient suspendue en l’air sa patte repliée,
Puis l’abat, et saisit le bouchon, et le mord.
Je tire la ficelle, alors, sans qu’il le voie,
Et le bouchon s’éloigne, et le chat noir le suit,
Faisant des ronds avec sa patte qu’il envoie,
Puis saute de côté, puis revient, puis refuit.
Mais dès que je lui dis : « Il faut que je travaille,
Venez vous asseoir là, sans faire le méchant ! »
Il s’assied… Et j’entends, pendant que j’écrivaille,
Le petit bruit mouillé qu’il fait en se léchant.
(Edmond Rostand)
Recueil: Les Musardises
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Edmond Rostand), abattre, agate, écrivailler, étendu, étonné, balancer, bleu, boire, bouchon, bouger, bruit, chat, clapotis, comique, débarbouiller, délicat, drap, drôlet, effrayer, effronté, entendre, envoyer, essuyer, extrême, fermer, feuillet, ficelle, flairer, flanc, frôler, fuir, galoper, gracieux, gros dos, happer, intriguer, invisible, jaune, joli, jouer, laisser, lait, langue, longtemps, lustrer, manchon, méchant, mimique, mine, minet, mordre, mouillé, moustache, museau, nez, noir, nonchalance, ourson, page, pataud, patte, pause, petit, plume, poil, propre, queue, rêche, regarder, relever, renifler, replier, ressembler, rester, revenir, rond, rose, rouge, s'accroupir, s'amuser, s'apercevoir, s'asseoir, saisir, sauter, se lécher, se lisser, se pourlécher, se renverser, soucoupe, suivre, suspendu, table, tache, tapage, ternir, tigre, tirer, travailler, velours, vivant, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022

Enfant unijambiste à cause d’une mine explosée,
enfant qui sautille sans crier gare,
sans crier guerre.
Guerre aux adultes
qui ont deux jambes.
(Jacques Biolley)
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Biolley), adulte, crier, enfant, exploser, guerre, jambe, mine, sautiller, unijambiste | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2022

Sous la feuille blanche,
il y a une feuille noire qu’on ne voit pas.
On appuie avec une mine
et les mots racontent une histoire.
(Jacques Biolley)
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Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2021

Illustration: Théodore Chassériau
Ô femme tu n’es pas seulement le chef-d’oeuvre de Dieu,
tu es aussi celui des hommes : ceux-ci te parent de la beauté de leurs coeurs.
Les poètes tissent tes voiles avec les fils d’or de leur fantaisie;
les peintres immortalisent la forme de ton corps.
La mer donne ses perles, les mines leur or,
les jardins d’été leurs fleurs pour t’embellir et te rendre plus précieuse.
Le désir de l’homme couvre de gloire ta jeunesse.
Tu es mi-femme et mi-rêve.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Le jardinier d’amour La jeune Lune
Traduction: Mme Sturge Moore
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), été, beauté, chef-d'oeuvre, coeur, corps, couvrir, Dieu, donner, embellir, Fantaisie, femme, fil, fleur, forme, gloire, homme, immortaliser, jardin, jeunesse, mer, mine, or, parer, peintre, perle, poète, précieux, rêve, rendre, tisser, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 avril 2021

Illustration: Ivan Puni
Roulette russe
depuis que je vis en moi à plein temps
j’ai compris que le cœur était un organe
charrié dans un sac à provisions
et déposé à la porte des voisins
ou une meute de chiens errants qui s’acharne
contre l’ennemi caché dans les poumons
une ancre employée pour faire rentrer au port
les jours égarés ou la galère d’un proche
le cœur – notre ceinture de sûreté
toujours prêt à sauter sur une mine
pour donner un coup de main
ou pour retrouver son chemin
en l’an de grâce 2020
nous jouons tout au va-et-vient :
certains s’en vont en séries
certains reviennent à la vie
(Roxana Sicoe-Tirea)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Le blues roumain
Traduction: Traduit du roumain par Radu Bata
Editions: Unicité
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Posted in poésie | Tagué: (Roxana Sicoe-Tirea), ancre, égarer, cacher, ceinture, charrier, chemin, chien, coeur, comprendre, coup de main, déposer, donner, employer, ennemi, galère, jouer, jour, meute, mine, organe, plein temps, port, porte, poumon, prêt, proche, provision, rentrer, retrouver, revenir, roulette, russe, s'acharner, s'en aller, sac, sauter, série, sûreté, va-et-vient, vie, vivre, voisin | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2021

Illustration: Daria Nelson
FÉE ÉLECTRICITÉ
Tu m’es tombée sur le coin du coeur.
Il était coupant, couvert de mines et de volcans
mais tu es entrée quand même.
À l’intérieur, tu as découvert un champ de bataille,
une décharge privée d’électricité.
Tout un village d’ombres et de fantômes abandonnés.
Il faisait sombre, il faisait froid.
Mais tu es restée quand même.
Tu as branché ton électricité.
Tu as allumé une flamme qui n’existait plus.
Âme illuminée façon ciel étoilé,
je t’explore de jour en nuit.
Fée électricité, tu as rallumé ma vie.
(Mathias Malzieu)
Recueil: Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse
Traduction:
Editions: L’ICONOPOP
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Posted in poésie | Tagué: (Mathias Malzieu), abandonner, allumer, âme, électricité, étoiler, bataille, brancher, champ, ciel, coeur, coin, couper, couvrir, décharge, découvrir, entrer, exister, explorer, façon, fantôme, fée, flamme, froid, illuminer, intérieur, jour, mine, nuit, ombre, priver, quand même, rallumer, rester, sombre, tomber, vie, village, volcan | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

immobile yeux clos
reclus au plus intime
m’épuisant à mourir
me préparant à naître
scrutant l’invisible
jusqu’à l’hébétude
ou je déambule par les rues
aussi vivant qu’une pierre
le regard vitreux
miné par l’à quoi bon
de tant d’heures inutiles
(Charles Juliet)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), clos, déambuler, hébétude, heure, immobile, intime, inutile, invisible, mine, mourir, pierre, reclus, regard, s'épuiser, scruter, se préparer, vitreux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

CHOSES ILLICITES
L’EAU continue de couler—
La grive de chanter
pourtant
au bord du ciel
au fin fond
du lointain
se mêlent…
… les échos du canon !
Dont le silence rappelle
de vallée
en vallée à la paix
de même que les poèmes conservent
le langage
d’anciennes extases.
les éclairs et les bruits de la guerre ;
demeures dont les chambres
sont les plus froides que l’on puisse imaginer,
ils sont partis tous ceux que nous aimions,
les lits restent vides, les divans
moites, les chaises inutiles —
Allez cacher tout cela quelque part
hors de l’esprit, que cela s’enracine
et pousse, à l’écart
des oreilles et des yeux jaloux — pour soi-même.
Dans cette mine, ils viennent tous creuser.
Est-ce la souche de la plus douce
musique ? La source de la poésie qui
voyant la pendule arrêtée, dit
La pendule s’est arrêtée
qui hier encore marchait si bien ?
et elle entend le clapotis de l’eau du lac
— qui maintenant est devenue de pierre.
***
ILLEGITIMATE THINGS
WATER still flows —
The thrush still stings
though in
the skirts of the sky
at the bottom of
the distance
huddle…
…echoing cannon !
Whose silence revives
valley after
valley to peace
as poems still conserve
the language
of old ecstasies.
the flashes and booms of war ;
houses of whose rooms
the cold is greater than can be thought,
the people gone that we loved,
the beds lying empty, the couches
damp, the chairs unused —
Hide it away somewhere
out of the mind, let it get roots
and grow, unrelated to jealous
ears and eyes — for itself.
In this mine they come to dig — all.
Is this the counterfoil to sweetest
music ? The source of poetry that
seeing the clock stopped, says,
The clock has stopped
that ticked yersterday so well ?
and hears the sound of lakewater
splashing — that is now stone.
(William Carlos Williams)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (William carlos Williams), aimer, arrêté, écart, écho, cacher, canon, chanter, ciel, clapotis, couler, creuser, eau, entendre, esprit, extase, grive, illicite, inutile, jaloux, lac, langage, lit, mine, moite, musique, oreille, parti, pendule, pierre, poésie, pousser, s'enraciner, silence, source, vallée, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2020
Je te vois mieux — dans la Nuit —
Nul besoin de Lumière —
Mon Amour pour Toi — est un Prisme —
Plus vif que le Violet —
Je te vois mieux avec les Ans
Qui dressent leur monticule —
Brille — la Lampe du Mineur —
Et la Mine s’annule —
Mieux que partout je Te vois — dans la Tombe —
Ses Panneaux étroits
S’illuminent — Tout vermeils — de la Lampe
Que je tins si haut, pour Toi —
Qu’ont-ils besoin de Jour —
Ceux dont la Nuit — possède — un Soleil si splendide —
Qu’il s’estime être — Sans cesse –
À son Zénith?
***
I see thee better — in the Dark —
I do not need a Light —
The Love of Thee — a Prism be —
Excelling Violet —
I see thee better for the Years
That hunch themselves between —
The Miner’s Lamp — sufficient be —
To nullify the Mine —
And in the Grave — I see Thee best —
It’s little Panels be
Aglow —All ruddy — with the Light
I held so high, for Thee —
What need of Day —
To Those whose Dark — hath so — surpassing Sun —
It deem it be — Continually —
At the Meridian ?
(Emily Dickinson)
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Posted in poésie | Tagué: (Emily Dickinson), briller, lampe, mine, nuit, s'annuler, tombe, vermeil, voir, zénith | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2020

Seul le désir est resté jeune
Sans réfléchir
Ni au comment ni au pourquoi
Mais il descend de plus en plus
Dans la mine
Du corps où épuiser à coups de
Pic le filon d’anthracite
Dont la salamandre des chairs
A tant besoin
Comme aux confins
De l’espace ces constellations
Dont nous n’avons plus
Que la lumière froide
Et la courbe pure de l’horizon
(Werner Lambersy)
Illustration: Dina Goldstein
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Werner Lambersy), épuiser, confins, constellation, courbe, désir, horizon, jeune, lumière, mine, pic, réfléchir, salamandre | Leave a Comment »