Posts Tagged ‘minuit’
Posted by arbrealettres sur 8 juin 2023

Illustration: Maureen Wingrove alias Diglee
Je suis nue
Et la mort chante.
Je suis nue sous mes cheveux déployés
Et tes yeux impurs cernés d’émail
Me découvrent.
Je suis nue
Et le noir illimité de minuit
M’épouvante
Car mes rêves enchâssés dans ma tête charnue
Abdiquent
Et la mort chante…
(Joyce Mansour)
Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle
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Posted by arbrealettres sur 8 juin 2023

Illustration: Jeanne Fonseca
L’attente
Angoissante!
Cette chute du coeur en profondeur,
Qui retombe d’une telle hauteur…
Ah ! encor cette mort déçue, en sueur,
Tout ce que l’on devine
En tremblant, s’imagine
Aux minuits, aux matines
De ce Noël sans Dieu !
Nous étions deux
— Oui, deux, car chacun seul.
Ah ! lorsqu’elle viendra.
— Si jamais elle revient! —
Si bien rentrer au fond de ses yeux, de son âme,
Si bien devenir cette femme
Que jamais plus je n’attendrai
Sans la trouver.
Pouvoir me noyer, m’effacer
Jusqu’à la ressemblance sans cercles, En elle,
Et qu’elle m’emporte comme une chose morte
Vers les seuils de toutes les autres portes.
Laquelle s’est refermée sur elle?
J’attends.
(Nathalie Clifford Barney)
Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle
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Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

Illustration: Pablo Picasso
UNE VIE À PAS COMPTÉS
Une vie entière passée en murmures
en une infinité de légers soubresauts
en peu de paroles en moindres gestes
au milieu de hordes criardes et déchaînées
une vie repliée sur quelques visages aimés
sur une paupière qui bat et se ferme à minuit
comme une persienne de bois usée
une vie lente aux roues brisées.
(Roland Giguère)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

Illustration: Edvard Munch
J’ERRE
Je ne vous suis plus
je ne vous suis plus dévoué
je ne vous suis plus fidèle
j’erre à ma guise enfin
hors des sentiers bénis
j’erre aux confins de ma vie
j’aime aussi
comme je n’ai jamais aimé
la ligne courbe du destin
le silence des puits
j’erre
malgré tout ce que je dis
entre le début et la fin
entre vos mains tendues
et vos yeux qui se ferment
sous le poids de minuit
j’erre
parmi mes oiseaux favoris
les herbes fines qui se lèvent
au jour dit
j’erre
parmi les pauvres ormes
et les pins dégarnis
sans voir le sapin qui jaunit
j’erre parmi mes amis les meilleurs
que pourtant je tiens pour vigies
mais j’erre
j’erre toujours entre vos dires
j’erre pour ne pas mourir
(Roland Giguère)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 9 mars 2023

ô homme ! prends garde !
que dit minuit profond ?
« j’ai dormi, j’ai dormi, —
« d’un profond sommeil je me suis éveillé : —
« le monde est profond,
« et plus profond que ne pensait le jour
« profonde est sa douleur, —
« la joie plus profonde que la peine.
« la douleur dit : passe et finis !
« mais toute joie veut l’éternité,
« — veut la profonde éternité ! »
(Frédéric Nietzsche)
Illustration: Alain Chayer
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Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023

CETTE VIE SANS SEL ?
Ce crépuscule
Où le jour se tamise
Où l’éphémère s’alourdit
Et le glas sonne minuit
Cette vie sans sel ?
Où le jour s’affadit
Où l’amour se déterre
Où l’amour se dépèce ?
Ce jour à jour
Qui reprend vie
Et s’empare d’amour
Et reprend souffle
Pour briller en silence
Demain
La lumière
Envahira
Ce monde.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Noël
Trois petits sapins
Se donnaient la main
Car c’était Noël
De la terre au ciel.
Prirent le chemin
Menant au village
Jusqu’à l’étalage
D’un grand magasin.
Là, ils se couvrirent
De tout ce qui brille:
Boules et bougies,
Guirlandes pour luire,
Et s’en retournèrent
La main dans la main
Par le beau chemin
De l’étoile claire
Jusqu’à la forêt
Où minuit sonnait,
Car c’était Noël
De la terre au ciel.
(Jean-Louis Vanham)
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Noël
Du village nocturne naissent les mille tours d’une cité
des paons blancs tristement
parcourent les cours
où l’eau retient le ciel d’étoiles
où la lune s’écoule des seaux
au frisson hésitant du vent.
Le bruit des attelages secoue les granges infinies
les verrous glissent sans bruit
et les portes soupirent
libérant l’ombre des chevaux
Pâles avec une lenteur de songe
du ciel tombent
les pétales des routes de minuit
Qui donc pose aux marguerites de l’hiver
la question d’amour ?
(Alain Borne)
Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Curandera
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Au fond de la nuit, les fermes sommeillent,
Cadenas tirés sur la fleur du vin,
Mais la fleur du feu y fermente et veille
Comme le soleil au creux des moulins.
Aux ruisseaux gelés la pierre est à fendre
Par temps de froidure, il n’est plus de fous,
L’heure de minuit, cette heure où l’on chante
Piquera mon cœur bien mieux que le houx.
J’avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l’été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d’hiver a tout emporté.
Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières,
Il n’est rien venu d’autre que les pleurs,
Je ne mordrai plus dans l’orange amère
Et ton souvenir m’arrache le cœur.
(Luc Bérimont)
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Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Tristes souvenirs
Du temps où tu gagnas ma maison
Jamais je n’ai eu dans tes yeux l’impression d’être pauvre.
Chaque soir, jusqu’à minuit aux travaux de couture ;
Le repas toujours prêt au temps accordé.
Neuf jours sur dix, nous nous contentions de légumes salés.
Mais toujours tu gardais en surprise une belle pièce de viande.
Nous comme l’est et l’ouest unis dix-huit ans durant,
Partageant l’amer et le doux.
Nous comptions alors sur cent ans d’amour.
Mais en une nuit seulement je t’ai perdu.
Ta fin me revient inlassable en mémoire ;
Comme tu tenais ma main, incapable de parler.
Ce corps vieilli qui dure encore,
Te rejoindra vite dans la poussière.
(Mei Yaochen)
(1002-1060)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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