Illustration
paisible la lune
n’ayant à ce monde
aucun compte à rendre
(Pierre Reboul)
Traduction:
Editions: Le Prunier Sully
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022
Illustration
paisible la lune
n’ayant à ce monde
aucun compte à rendre
(Pierre Reboul)
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Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021
Moi, j’aime le music-hall
Moi j´aime le music-hall
Ses jongleurs, ses danseuses légères
Et le public qui rigole
Quand il voit des petits chiens blancs portant faux col
Moi, j´aime tous les samedis
Quand Paris allume ses lumières
Prendre vers huit heures et demie
Un billet pour être assis
Au troisième rang pas trop loin
Et déjà voilà le rideau rouge
Qui bouge, qui bouge, bouge
L´orchestre attaque un air ancien du temps de Mayol
Bravo c´est drôle, c´est très drôle
Ça c´est du bon souvenir
Du muguet qui ne meure pas, cousine
Ah! comme elles poussaient des soupirs
Les jeunes fillettes d´antan
Du monde ou d´l´usine
Qui sont devenues à présent
De vieilles grand-mamans
Ce fut vraiment Félix Mayol
Le bourreau des cœurs de leur music-hall
Mais depuis mille neuf cent
Si les jongleurs n´ont pas changé
Si les petits toutous frémissants
Sont restés bien sages sans bouger
Debout dans une pose peu commode
Les chansons ont connu d´autres modes.
Et s´il y a toujours Maurice Chevalier,
Édith Piaf, Tino Rossi et Charles Trenet
Il y a aussi et Dieu merci,
Patachou, Brassens, Léo Ferré.
Moi, j´aime le music-hall
C´est le refuge des chanteurs poètes
Ceux qui se montent pas du col
Et qui restent pour ça de grandes gentilles vedettes
Moi j´aime Juliette Gréco
Mouloudji, Ulmer, les Frère Jacques
J´aime à tous les échos
Charles Aznavour, Gilbert Bécaud
J´aime les boulevards de Paris
Quand Yves Montand qui sourit
Les chante et ça m´enchante
J´adore aussi ces grands garçons
De la chanson,
Les Compagnons
Ding, ding, dong
Ça c´est du music-hall
On dira tout c´qu´on peut en dire
Mais ça restera toujours toujours l´école
Où l´on apprend à mieux voir,
Entendre, applaudir, à s´émouvoir
En s´fendant de larmes ou de rire.
Voilà pourquoi, la, do, mi, sol,
J´aim´rai toujours le music-hall
J´aim´rai toujours, toujours, toujours,
Toujours, toujours, le music-hall.
(Charles Trenet)
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Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
Laurier
Il sont là tous les deux à se disputer sur leur prééminence,
et pendant ce temps-là le monde les oublie,
le monde se moque de leur système.
Le monde n’en est plus depuis bien longtemps au myrte et au laurier.
La galanterie et la bravoure sont deux qualités passées de mode;
le ridicule en a fait justice.
Pour qui se montrerait-on galant?
pour des femmes qui fument, qui boivent du grog,
qui montent à cheval, qui font de l’escrime et des romans.
A quoi sert la bravoure? il n’y a plus de guerres aujourd’hui;
on ne se bat plus en duel;
un héros n’est plus qu’un être souverainement ridicule.
Le règne du myrte et du laurier est passé.
Le marquis et le colonel ne s’en doutaient pas;
ils s’étaient retirés du monde assez à temps pour cela;
ils devaient emporter leurs illusions dans la tombe.
(J.J. Grandville)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2019
Le savez-vous, chez ce peuple d’oiseaux,
La mode fut qu’on se coupât les ailes;
Pourquoi de l’aile, on ne volait plus guère,
On mangeait trop et l’on marchait si peu
Que pour finir on se coupa les pattes.
Quant à chanter, le fait devint si rare
Que pour finir, on se coupa la gorge.
(Norge)
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2018
Illustration: Marc Chagall
LE SPECTRE INVISIBLE
Que j’apprenne, si je l’ose, l’ordre du vent,
Du feu, de la tempête, et de la mer.
Que j’apprenne si je l’ose dans quel mode de l’être
Tombe la feuille de l’arbre.
Partout
Il y a des brèches dans l’air,
Des tombes ouvertes pour nous recevoir,
Après la septième couleur
Et avant la première
C’est l’obscurité.
Au-delà du son, le silence
Qu’entendent les chauves-souris
Et le poisson des profondeurs qui perçoit le pouls des vagues,
Au-delà des sens, les sphères qui tournent, ces fileuses,
Atomes et étoiles
Qui tissent nos vies.
Les amants cherchent un refuge
Dans l’abîme
D’où ils s’élancent,
Car dans les profondeurs de l’amour nous sondons
Le vide
Derrière la vie mortelle,
Et à travers notre sommeil
Se meuvent des puissances cachées
Étranges comme des nébuleuses,
Les rêves qui ne sont pas les nôtres.
***
THE INVISIBLE SPECTRUM
Learn, if I dare, the order of the wind,
Fire, tempest and the sea.
Learn if I dare into what mode of being
The leaf falls from the tree.
Everywhere
There are bolet in the air,
Graves open to receive us,
After the seventh colour
And before the first
Lies darkness.
Beyond sound, silence
Audible to bats
And deep-sea fish that feel the throb of waves,
Beyond senne, the spinning spheres,
Atoms and stars
That weave our dives
Loyers seek sanctuary
In the abyss
From which they fly,
For in love’s depths we sound
The void
Beyond mortality
And through our sleep
Move latent powers
Strange as nebulae,
Dreams not ours.
(Kathleen Raine)
Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), abîme, air, amant, amour, apprendre, arbre, atome, au-delà, à travers, étoile, étrange, être, brèche, caché, chauve-souris, chercher, couleur, derrière, entendre, feu, feuille, fileuse, invisible, mer, mode, mortel, nébuleuse, obscurité, ordre, oser, ouvert, percevoir, poisson, pouls, première, profondeur, puissance, rêve, recevoir, refuge, s'élancer, se mouvoir, sens, septième, silence, someil, son, sonder, spectre, sphère, tempête, tisser, tombe, tomber, tourner, vague, vent, vide, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2018
Prologue
De la pensée aux mots,
un monde.
Dès qu’ils viennent en gros,
la ronde.
De la phrase à la phrase,
la stance.
Des couplets qui s’embrasent,
la danse.
Du chagrin à l’oubli,
un antre.
Sous toute philosophie,
le ventre.
Des coulisses aux décors,
un voile.
Du trépas à la mort,
un râle.
De la graine à l’épi,
un germe.
Du néant à la vie,
le sperme.
Du mineur au ministre,
un rang.
Et du lord jusqu’au cuistre,
un temps.
Du génie au crétin,
un gène.
Du raté au malin,
la veine.
Du gendarme au voleur,
un rôle.
En tout un, son tricheur,
son drôle.
Du vice à la vertu,
un tour.
De la mode au rebut,
un jour.
De ta main à la mienne,
un choix.
De l’amour à la haine,
un pas.
De la phrase à la phrase,
la stance.
Des couplets qui s’embrasent,
la danse !
(Esther Granek)
Posted in poésie | Tagué: (Esther Granek), antre, épi, chagrin, couplet, crétin, cuistre, danse, décor, génie, gêne, germe, graine, lord, mer, mineur, ministre, mode, mot;monde, oubli, pensée, philosophie, phrase, prologue, râle, ronde, s'embraser, temps, trépas, veine, ventre, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2018
GHAZAL
La douce amie, la compagne fidèle,
Qui ne la souhaite ? et moi comme les autres.
Aimer les belles est coutume ancienne,
Ce n’est pas moi qui l’ai mise à la mode.
Si tu prétends poursuivre la vertu,
Je te croirai, Dieu juge mieux que moi.
Mais si tu dis : d’amour n’ai nulle envie,
Pareil discours n’est pas digne de foi.
Une main douce et aimée est sans doute
Au coeur blessé le seul médicament.
De lèvre en lèvre fais tourner la coupe,
Apprends du ciel l’incessant mouvement.
Tu le sais bien, le monde ne vaut pas
Qu’on s’en soucie, prends ton plaisir d’amour;
Saisis l’instant, sachant que chaque jour
De ton futur c’est un jour qui s’en va.
Ne construis pas ta vie comme Saadi.
Le malheureux l’a bâtie sur du sable.
La mort te guette, plaisir des coeurs, amie,
Ne te mets pas déjà la mort dans l’âme.
(Saadi)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Saadi), aimer, amie, apprendre, âme, belle, blessé, ciel, coeur, compagne, construire, coupe, coutume, croire, Dieu, digne, discours, fidèle, foi, futur, guetter, incessant, juge, lèvre, malheureux, médicament, mode, mort, mouvement, plaisir, poursuivre, prétendre, sable, souhaiter, vertu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018
J’écris toujours avec un masque sur le visage;
Oui, un masque à l’ancienne mode de Venise,
Long, au front déprimé,
Pareil à un grand mufle de satin blanc.
Assis à ma table et relevant la tète,
Je me contemple dans le miroir, en face
Et tourné de trois quarts, je m’y vois
Ce profil enfantin et bestial que j’aime.
Oh, qu’un lecteur, mon frère, à qui je parle
A travers ce masque pâle et brillant,
Y vienne déposer un baiser lourd et lent
Sur ce front déprimé et cette joue si pâle,
Afin d’appuyer plus fortement sur ma figure
Cette autre figure creuse et parfumée.
(Valéry Larbaud)
Posted in poésie | Tagué: (Valery Larbaud), appuyer, assis, écrire, baiser, bestial, brillant, contempler, creux, déposer, déprimé, enfantin, figure, frère, front, lecteur, lent, lourd, masque, miroir, mode, mufle, parfumé, parler, profil, satin, Venise, visage | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018
Illustration: Auguste Rodin
La pensée pense.
Elle ne fait rien de plus quoi qu’on imagine.
Elle ne pénètre pas le réel. Simplement, elle le pense.
Comme d’autres modes d’approche le racontent,
lui font écho sur la toile ou le calculent…
(Roger Munier)
Posted in méditations | Tagué: (Roger Munier), approche, écho, calculer, faire, imaginer, mode, pénétrer, pensée, penser, raconter, réel, rien, toile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 mars 2018
Demandez à un crapaud ce que c’est que la Beauté, le grand beau, le « to kalon » !
Il vous répondra que c’est sa femelle avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête,
une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun.
Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté.
Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes, et une queue.
Consultez enfin les philosophes, ils vous répondront par du galimatias ;
il leur faut quelque chose de conforme à l’archétype du beau en essence3, au « to kalon ».
J’assistais un jour à une tragédie auprès d’un philosophe. « Que cela est beau ! disait-il.
— Que trouvez-vous là de beau ? lui dis-je.
— C’est, dit-il, que l’auteur a atteint son but ».
Le lendemain il prit une médecine qui lui fit du bien.
« Elle a atteint son but, lui dis-je ; voilà une belle médecine » !
Il comprit qu’on ne peut dire qu’une médecine est belle, et que pour donner à quelque chose le nom de beauté,
il faut qu’elle vous cause de l’admiration et du plaisir.
Il convint que cette tragédie lui avait inspiré ces deux sentiments, et que c’était là le « to kalon », le beau.
Nous fîmes un voyage en Angleterre : on y joua la même pièce parfaitement traduite ;
elle fit bâiller tous les spectateurs.
« Oh ! oh, dit-il, le « to kalon » n’est pas le même pour les Anglais et pour les Français.
» Il conclut, après bien des réflexions, que le beau est très relatif,
comme ce qui est décent au Japon est indécent à Rome,
et ce qui est de mode à Paris ne l’est pas à Pékin ;
et il s’épargna la peine de composer un long traité sur le beau.
(Voltaire)
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