L’éternité naît d’un regard
d’un quai
d’une herbe folle ivre de lunes
d’un vent d’oiseaux
ramant leur retour
d’une vague qui te caresse
de ses récits et cieux
cherchant à se réchauffer
dans tes yeux
pour allumer les étincelles
d’un nouveau feu
Les fibres des heures tissent
Les livres des jours
S’envolent en étincelles
Les sillons rêveurs des labours
S’ouvrent aux cris les dédales sourds
Et de nouvelles portes invitent les bras lourds
De tant de désespoirs à s’envoler
Telles des ailes fleurissant d’amour
Dans tes yeux,
Mon enfant,
J’ai lu l’exil.
Toi, qui es né
Loin du pays,
Tes cheveux ont la couleur de l’olive
A laquelle nous n’avons plus
Le droit de toucher.
Dans l’éclat de tes dents serrées,
Mon enfant,
Je regarde
Des milliers d’étoiles calcinées,
Nos terres volées,
Nos maisons bombardées,
Des bouquets de poings
Tombant sous les orangers.
Dans le mercure de tes larmes,
Mon enfant,
J’ai lu l’exil,
L’exil d’un peuple.