Posts Tagged ‘mollet’
Posted by arbrealettres sur 27 février 2022

La Rue
Deux vieilles causent à l’angle d’un mur,
elles font des gestes avec leurs mains sèches à mitaines noires,
un petit chat blanc frotte en ronronnant son beau poil luisant
à leurs jupes rêches et on voit branler leurs mentons pointus.
Une femme attend vers la laiterie,
une autre à la fontaine où son seau se remplit;
des laveuses lavent le linge:
elles rient, le seau grince,
on entend leurs rires et grincer le seau
dans le bruit de l’eau;
des hommes entrent boire à La Croix Fédérale,
le pasteur passe, le régent;
et les petites filles rentrent de l’école
avec leurs cheveux moussus de soleil
et leurs mollets maigres.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), angle, attendre, école, blanc, boire, branler, causer, chat, cheveux, entendre, femme, fontaine, frotter, geste, grincer, homme, jupe, laiterie, laver, laveuse, linge, luisant, maigre, main, menton, mitaine, mollet, moussu, mur, noir, passer, pasteur, petite fille, poil, pointu, régent, rêche, rentrer, rire, ronronner, se remplir, seau, sec, soleil, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2019

Illustration: Agost Benkhard
LAURA
Heureusement, elle est partie. Maintenant elle sera
tout à fait et encore plus qu’elle ne le pense
mienne. Maintenant elle se tiendra de nouveau
nue, épanouie et sans vergogne,
devant mes yeux fermés.
Et, lourd de ses parfums, je refais passer
rapidement son sourire et me focalise
sur ses cuisses généreuses, sa peau
neige doucement sur mon grand écran,
déjà, elle prend de la voix, elle cajole,
elle jure, et puis, dernière image,
j’empoigne ses hanches et l’enneige à nouveau.
Heureusement, elle est partie. Mais moi,
je suis son chien, j’agite la queue quand
elle vient. Encore plus qu’elle ne le pense.
***
LAURA
Gelukkig, ze is weg. Nu zal ze
helemaal en meer nog dan ze denkt
de mijne zijn. Nu zal ze nogmaals,
naakt en vol en onbeschaamd,
voor mijn gesloten ogen staan.
En zwanger van haar geuren speel ik
snel haar glimlach af en spits
me op haar gulle dijen, haar huid
sneeuwt zachtjes op mijn witte doek,
ze krijgt al stem, ze fleemt,
ze vloekt, en dan, de laatste still,
yang ik haar schoot en sneeuw haar uit.
Gelukkig, ze is weg. Maar ik,
ik ben haar bond, ik kwispel als
zij komt. Meer nog dan ze denkt.
(Menno Wigman)
Recueil: L’affliction des copyrettes
Traduction: Pierre Gallissaires et Jan H. Mysjkin
Editions: Cheyne
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Posted in poésie | Tagué: (Menno Wigman), agiter, aller, écran, épanoui, boire, bonheur, botte, brouillard, cajoler, chaud, chien, concevoir, coup d'oeil, cuisse, de nouveau, doux, empoigner, enneiger, entendre, existence, fermer, garçon, généreux, gens, hanche, image, inopinément, jurer, lèvres, lourd, mien, mollet, neiger, nu, oublier, ouvert, parfum, partir, passer, peau, penser, percevoir, poissard, queur, rapide, refrain, regard, rue, se focaliser, se tenir, souiller, sourire, vitrine, voix, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2019

Illustration
ELLE TOUJOURS
Là, elle vient d’un brouillard de gens :
la bien-aimée. Une insouciance
qui, le temps d’une passion, conduit aux soucis,
parce qu’elle n’est pas seule et quand,
l’été, elle passe sous les fenêtres ouvertes
et perçoit inopinément la voix d’un garçon,
quand un refrain entendu dans la rue
l’enfonce dans les draps chauds d’amours
oubliées : elle n’est pas seule.
Moi, on ne m’entendra pas. Mon regard souille
les vitrines, boit le bonheur poissard
dans les yeux des filles, lèche tout au long lèvres,
bottes, mollets… Ah, ce seul coup d’oeil chaud
dans lequel je conçois mon existence.
Là, elle va dans un brouillard de gens.
***
ZIJ ALTIJD
Daar komt ze uit een mist van mensen:
de geliefde. Een zorgeloosheid
die een hartstocht lang tot zorgen leidt,
want zij is niet alleen, en ais
zij zomers onder open ramen loopt
en onverhoopt een jongensstem verneemt,
als een op straat gehoord refrain
haar in de warme lakens van vergeten
liefdes drijfit: ze is niet alleen.
Mij hoor je niet. Mijn blik besmeurt
de winkelruiten, drinkt Bargoens geluk
uit meisjesogen, likt langs lippen,
laarzen, kuiten… Ach, die ene warme
oogopslag waarin ik mijn bestaan uitdenk.
Daar gaat ze in een mist van mensen.
(Menno Wigman)
Recueil: L’affliction des copyrettes
Traduction: Pierre Gallissaires et Jan H. Mysjkin
Editions: Cheyne
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Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019

LE RÉVEIL
Le réveil
tri-co-te
du temps
avec ses
mollets maigres.
Le réveil
ra-vau-de
du vent
ventre rond
face d’obèse.
Le réveil
cro-chet-te
ton coeur
à mailles régulières.
Le réveil
ca-chet-te
ta peur
glissée sous
les paupières…
(Lucie Spède)
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Posted in poésie | Tagué: (Lucie Spède), cacheter, crocheter, glissé, maigre, maille, mollet, obèse, paupière, peur, réveil, rond, temps, tricoter, ventre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2018

Illustration
Mayo jaune mollet dur
L oeuf
(Hervé Le Tellier)
Recueil: Zindien
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 21 février 2018

Brune
Sur le terrain de foire, au grand soleil brûlé,
Le cirque des chevaux de bois s’est ébranlé
Et l’orgue attaque l’air connu : » Tant mieux pour elle ! »
Mais la brune grisette a fermé son ombrelle,
Et, bien en selle, avec un petit air vainqueur,
Elle va se payer deux sous de mal de coeur.
Elle rit, car déjà le mouvement rapide
Colle ses frisons noirs sur son front intrépide,
Et le vent fait flotter sa jupe et laisse voir
Un gai petit mollet, en bas rouge à coin noir.
(François Coppée)
Illustration: Igor Galanin
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Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2017

CHARGÉE DE CASCADES
Chargée de cascades
au mollet nerveux et musclé
la ville n’est plus la ville
Une allée d’aubépines
s’enfile comme des chapelles
les unes aux autres
l’emprunterons-nous de nouveau
L’herbe trébuche étouffe
et seule pleure
Vivre sans mot dire
derrière les lourds volets
est-ce vivre
(Claudine Bertrand)
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Posted in poésie | Tagué: (Claudine Bertrand), allée, aubépine, étouffer, cascade, chapelle, chargée, emprunter, herbe, mollet, trébucher, ville, vivre, volet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2017

Illustration
paroles du désir
tu peux dormir
j’ai les yeux ouverts
dans l’ombre
je suis du regard
le mouvement des étoiles
et cette plage déserte
où battent les vagues fraîches
Semblables aux bords d’une jupe
sur un mollet de neige
(Alain Jean-André)
Recueil: Chemins profonds
Editions: Jacques Brémond
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Posted by arbrealettres sur 2 avril 2017

Bien avant d’avoir pu contempler à mon gré
Ta statue en chair toute nue,
J’avais vu tout ton corps, quoiqu’il me fût muré.
Et sa beauté m’était connue.
Des corsages jaloux traversant les rideaux,
Mes yeux touchaient ta gorge blanche ;
Et j’avais deviné la chute de ton dos,
Ta croupe, ton ventre, ta hanche,
Ton mollet rond, ta cuisse au contour ferme et plein,
Rien qu’à voir ta cheville preste.
Le bas de jambe est comme un espion malin
Qui trahit les secrets du reste.
Depuis lors je t’ai tenue
Entre mes doigts curieux.
J’ai vu ta chair toute nue
Sous mes yeux.
J’avais bien deviné juste
Tes invisibles trésors,
Tes flancs, tes reins et ton buste.
Tout ton corps.
Il faudrait un dithyrambe
Pour célébrer tes appas.
Car, sang-dieu ! ton bas de jambe
Ne ment pas.
(Jean Richepin)
Illustration: Charles Amable Lenoir
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Richepin), beauté, blanc, buste, célébrer, chair, cheville, chute, connu, contempler, corps, corsage, croupe, cuisse, curieux, deviner, doigt, dos, fermé, flanc, gorge, gré, hanche, invisible, jambe, malin, mûre, mentir, mollet, nu, rein, reste, rideau, statue, tenir, toucher, trahir, trésor, ventre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2016

Quand j’aurais du vent dans mon crâne
Quand j’aurai du vent dans mon crâne
Quand j’aurai du vert sur mes osses
P’tet qu’on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse
Car il me manquera
Mon élément plastique
Plastique tique tique
Qu’auront bouffé les rats
Ma paire de bidules
Mes mollets mes rotules
Mes cuisses et mon cule
Sur quoi je m’asseyois
Mes cheveux mes fistules
Mes jolis yeux cérules
Mes couvre-mandibules
Dont je vous pourléchois
Mon nez considérable
Mon coeur mon foie mon râble
Tous ces riens admirables
Qui m’ont fait apprécier
Des ducs et des duchesses
Des papes des papesses
Des abbés des ânesses
Et des gens du métier
Et puis je n’aurai plus
Ce phosphore un peu mou
Cerveau qui me servit
A me prévoir sans vie
Les osses tout verts, le crâne venteux
Ah comme j’ai mal de devenir vieux.
(Boris Vian)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Boris Vian), abbé, admirable, bouffer, crâne, duchesse, métier, mollet, os, papesse, phosphore, plastique, pourlécher, rat, ricaner, rotule, vent, vert, vieux | Leave a Comment »