Posts Tagged ‘momie’
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Inscriptions champêtres
Printemps, ô frêle et bleue anémone,
Dans la langueur pâle de tes yeux clairs
L’amour a mis son âme éphémère,
Mais le vent passe et tu frissonnes.
Eté, quand l’orgueil des roseaux sur la rive
Marque le cours du fleuve vers la mer, le soir
On voit dans l’eau des ombres se coucher pensives :
Lents et doux, les bœufs s’en vont à l’abreuvoir.
Automne, il pleut des feuilles, il pleut des âmes,
Il pleut des âmes mortes d’amour, les femmes
Contemplent l’occident avec mélancolie,
Les arbres font dans l’air de grands gestes d’oubli.
Hiver, femme aux yeux verts tombés sous le linceul des neiges,
Tes cheveux sont poudrés de gel, d’amertume et de sel,
O momie, et ton cœur vaincu, docile aux sortilèges,
Dort, escarboucle triste, au fond de ta chair immortelle.
(Remy de Gourmont)
Illustration: ArbreaPhotos
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Rémy de Gourmont), abreuvoir, amertume, âme, chair, champêtre, dormir, escarboucle, femme, feuille, fleuve, hiver, immortel, inscription, langueur, linceul, mélancolie, momie, neige, orgueil, pâle, pensif, pleuvoir, printemps, roseau, se coucher, sortilège, triste | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
UN DUO
(Le duo)
Un couple de mannequins en bois utilisé dans les ateliers de sculpture :
habitants typiques du monde chiriquien.
Qu’attendre des amours d’un tel couple
si ce n’est un rituel d’insectes rigides, une pariade de robots ?
— Étant sans bras pour nous étreindre, rien ne pourra nous séparer.
— Étant sans sexe pour aimer, rien ne pourra nous désunir.
— Sans yeux et sans nez, mon visage. je suis une élégie de cire.
— Sans front; sans bouche, mon partage. je suis un brouillon de sourire.
— Mannequins au torse d’absence ?
— Simulacres que l’éther encense ?
— Appelants du plus grand silence ?
— Aubiers d’être enfantés du tremble ?
Le savez-vous qu’ainsi livrés à la rigidité dorienne des momies,
vous êtes entrelacés à l’énigme du monde?
Le savez-vous qu’en cette terrasse ensoleillée
s’ébauche en vous une théologie des automates ?
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), absence, aimer, amour, appeler, atelier, attendre, aubier, automate, élégie, énigme, éther, étreindre, bois, bouche, bras, brouillon, ciré, couple, désunir, dorien, duo, encenser, enfanter, ensoleiller, entrelacer, front, habitant, insecte, livrer, mannequin, momie, monde, nez, pariade, partage, pouvoir, rigide, rigidité, rituel, robot, s'ébaucher, savoir, séparer, sculpture, sexe, silence, simulacre, sourire, terrasse, théologie, torse, tremble, typique, utiliser, visage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 août 2019

LES QUATRE ÉLÉMENTS
Si je dis Feu mon corps est entouré de flammes
Je dis Eau l’Océan vient mourir à mes pieds
Vaisseau vide immergé dans un cristal solide
Creuse momie aux glaces prises et je dis Air
Terre et le naufragé prend racine et s’endort
Sous les feuilles au vent de l’arbre de son corps
De sa bouche le songe engendre un rameau d’or
De sa bouche terreuse expirant ses poumons
Retournés vers le ciel tonnante frondaison
Moisson rouge au soleil de minuit et de mort
(Roger Gilbert-Lecomte)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Roger Gilbert-Lecomte), air, bouche, ciel, corps, cristal, eau, expirer, feu, feuille, flamme, frondaison, immergé, minuit, moisson, momie, mort, mourir, océan, racine, rameau, rouge, soleil, vent, vide | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 août 2018
LAPIS-LAZULI
Perle brillante et dure qu’on trouve
dans les tombes d’Egypte. Larme bleue
des momies qui ne peuvent oublier le ciel.
(Jacques Lacarrière)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), bleu, brillante, ciel, dure, lapis-lazulli, larme, momie, oublier, perle, tombe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 août 2018
Tristesse d’été
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc Flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux,
« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux! »
Mais ta chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au coeur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
(Stéphane Mallarmé)
Illustration: Giorgione
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Mallarmé), azur, été, baiser, breuvage, cheveux, consumer, désert, encens, endormie, fard, flamboiement, frapper, insensibilité, langoureux, lutteuse, momie, néant, or, pierre, sable, soleil, tristesse | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 octobre 2017

Illustration: Constantin Brancusi
Rien ne m’effraye plus que la fausse accalmie
D’un visage qui dort
Ton rêve est une Égypte et toi c’est la momie
Avec son masque d’or
Où ton regard va-t-il sous cette riche empreinte
D’une reine qui meurt,
Lorsque la nuit d’amour t’a défaite et repeinte
Comme un noir embaumeur?
Abandonne ô ma reine, ô mon canard sauvage,
Les siècles et les mers;
Reviens flotter dessus, regagne ton visage
Qui s’enfonce à l’envers.
(Jean Cocteau)
Recueil: PLAIN-CHANT
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), abandonner, accalmie, amour, canard, défait, dormir, effrayer, embaumeur, empreinte, envers, faux, flotter, masque, mer, momie, mourir, noir, nuit, or, rêve, regagner, regard, reine, repeint, revenir, riche, s'enfoncer, sauvage, siècle, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2017

Tristesse d’été
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux,
« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux ! »
Mais ta chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas !
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
(Stéphane Mallarmé)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Mallarmé), amoureux, azur, été, bain, baiser, blanc, breuvage, chauffer, chevelure, cheveux, coeur, connaître, consumer, désert, donner, encens, endormi, ennemi, fard, flamboiement, frapper, goûter, heureux, insensibilité, joue, langoureux, lutteur, momie, néant, or, paupière, peureux, pierre, pleur, rivière, sable, soleil, tristesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2016
![Edward Alfred Cucuel - Tutt'Art@ (34) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/04/edward-alfred-cucuel-tuttart-34-1280x768.jpg?w=716&h=565)
Rien ne m’effraye plus que la fausse accalmie
D’un visage qui dort ;
Ton rêve est une Egypte et toi c’est la momie
Avec son masque d’or.
Où ton regard va-t-il sous cette riche empreinte
D’une reine qui meurt,
Lorsque la nuit d’amour t’a défaite et repeinte
Comme un noir embaumeur ?
Abandonne, ô ma reine, ô mon canard sauvage,
Les siècles et les mers ;
Reviens flotter dessus, regagne ton visage
Qui s’enfonce à l’envers.
(Jean Cocteau)
Illustration: Edward Alfred Cucuel
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), abandonner, accalmie, amour, canard, dormir, effrayer, embaumeur, empreinte, masque, mer, momie, noir, or, rêve, regard, reine, s'enfoncer, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2016
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jude Stéfan), énigme, inexistence, momie, poème | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2016

Les adieux du coq
Que le coq agite sa crête
(Où l’entendent les girouettes ;
Adieu, maisons aux tuiles rouges,
Il y a des hommes qui bougent.
Ame ni mon corps n’étaient nés
Pour devenir cette momie
Bûche devant la cheminée
Dont la flamme est ma seule amie.
Vénus aurait mieux fait de naître
Sur le monotone bûcher
Devant lequel je suis couché,
La guettant comme á la fenêtre.
Nous ne sommes pas en décembre ;
Je ne serais guère étonné
Pourtant, si dans la cheminée,
Un beau matin je vois descendre
Vénus en pleurs du ciel chassée,
Vénus dans ses petits sabots.
(De Noël les moindres cadeaux
Sont luxueusement chaussés.)
Mais, Echo ! je sais que tu mens.
Par le chemin du ramoneur,
Comme en un miroir déformant,
Divers fantômes du bonheur,
A pas de loup vers moi venus,
Surprirent corps et âme nus,
– Bonheur, je ne t’ai reconnu
Qu’au bruit que tu fis en partant.
Reste étendue, il n’est plus temps,
Car il vole, âme, et toi tu cours,
Et déjà mon oreille avide,
Suspendue au-dessous du vide,
Ne perçoit que la basse-cour.
Coq, dans la gorge le couteau
Du criminel, chantez encor :
Je veux croire qu’il est trop tôt.
(Raymond Radiguet)
Illustration: Pablo Picasso
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Raymond Radiguet), adieux, écho, étendue, étonné, bûche, bûcher, bonheur, bruit, cadeau, chanter, chassée, chemin, cheminée, coq, corps, criminel, fantôme, fenêtre, flamme, girouette, homme, luxueusement, maison, mentir, miroir, momie, nu, oreille, partir, pleur, ramoneur, suspendue, trop tôt, Vénus, vide | 4 Comments »