LE VILLAGE
Le village quadrille le soleil
damier de soufre et de salpêtre
pêcherie des souffrances tues
Le long apprentissage à n’être rien
en nos veines descend monacale brûlure
et l’orgueil se consume
et chaque ombre ferme son poing
sur un vacillement de vie
telle une lampe à jamais sous le vent
s’enferme en sa fragilité
Ô ces longs regards sous la pierre
qu’ouvre tout grand la lourde obscurité
toujours prompte à peser dans les choses
L’absence d’espérer alourdit les paupières
jusqu’au nocturne poids du végétal
Amère finitude
qui restreint l’âme à la chair
la chair à la faim la faim à la nuit
(Roland Brachetto)