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APERCEPTION DE LA MORT (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2022




APERCEPTION DE LA MORT

Quand les maisons se penchent un peu
des filles aux fenêtres se montrent
tandis qu’au fond d’une pièce noire
luit le peu d’or d’une montre
suspendue au clou rouillé
et les vengeances au faubourg
font jaser ;
la marâtre arrive
et sourit tenant des lilas
chacun a fortement prédit
que bientôt enfin elle sera
prête pour la fosse commune.
Savates à la crasse cirée
vous serez sur le carreau rouge
dépossédées de ses pieds noirs,
prises de l’hirsute chiffonnier
ou jeu de quelque chat sauvage,
savates vous irez rejoindre
un amas de vieux étendards
tandis qu’elle ne sera plus là
cachant des lettres en son corsage
dans le quartier qu’an reconstruit
épiant les démolitions
dans le quartier qu’on reconstruit
et criant un pain sous son bras
à l’entour des mortiers fumants.

(Jean Follain)

Illustration: Salvadore Dali

 

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Noir (Langston Hughes)

Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2020



Langston Hughes
    
Noir

Je suis un Noir:
Aussi noir que la nuit noire,
Aussi noir que les profondeurs de mon Afrique.

J’ai été un esclave:
César m’a ordonné de nettoyer son perron.
J’ai ciré les bottes de Washington.

J’ai été un ouvrier:
Sous ma main les pyramides se sont dressées.
J’ai fait le mortier pour le Woolworth Building.

J’ai été un chanteur:
Sur la route de l’Afrique à la Georgie
J’ai emporté mes chansons tristes.
J’ai inventé le ragtime.

J’ai été une victime:
Les Belges m’ont coupé les mains au Congo.
On me lynche encore au Mississippi.

Je suis un Noir:
Aussi noir que la nuit noire,
Aussi noir que les profondeurs de mon Afrique.

(Langston Hughes)

Traduit de l’anglais par Thierry Gillybceuf

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Qu’elle est plaisante (Kokyû)

Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2020




    
Qu’elle est plaisante
dans la fente du mortier
la fleur de tussilage

(Kokyû)

 

Recueil: Friches
Traduction: René Sieffert
Editions: Verdier poche

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Maison de papier (Luis Mizón)

Posted by arbrealettres sur 15 février 2018



Maison de papier
découpée par des ciseaux de feu
donne-moi ta table
ton assise
et ton lit
laisse-moi vivre
sur ta racine de pierre.

Donne-moi ta poussière de lumière
des fleurs et des jours
le temps
dans son mortier
transparent
figuier
donne-moi ton jardin sonore
cachette des enfants
persécutés
par des anges
et par des chats.

(Luis Mizón)


Illustration

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Averse dans la nuit (Yaba)

Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2015


 

Averse dans la nuit
le mortier du voisin
a cessé de battre

(Yaba)

 

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