La grande fille de religion
Va dans la chaleur conservée
De la terre, du reflet, du mur
Afin de ne vivre qu’à Dieu elle divise la lumière
Et surnaturelle élégance
Le corps lui est supprimé.
(Pierre Jean Jouve)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2021
La grande fille de religion
Va dans la chaleur conservée
De la terre, du reflet, du mur
Afin de ne vivre qu’à Dieu elle divise la lumière
Et surnaturelle élégance
Le corps lui est supprimé.
(Pierre Jean Jouve)
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Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021
Gao, 1975
(Extrait)
Il suffit de rien, vraiment. De rien du tout: la pauvreté d’un mur,
une silhouette, un beau visage, des pirogues sous les branches. Oui,
il suffit d’être là, au bon moment, avec son coeur et les deux yeux
ouverts. C’est le sommet d’une rencontre, un instant de grâce. Un
instant si rare.
[…]
Oui, c’est l’enfance du monde que nous recherchons. Ses premiers
balbutiements. Cet orage en mesure de provoquer un tremblement.
(Joël Vernet)
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Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021
À la recherche du sommeil
J’ai cherché dans l’obscurité le sommeil que j’avais perdu
je l’ai trouvé pendu à la poche de ma chemise accrochée à une patère
— recroquevillé, en quelque sorte.
Pourquoi ne prends-tu pas possession de mes yeux
et me joues-tu des tours ô toi sommeil?
Je reste là à me retourner dans mon lit
torturé par des pensées aussi éloignées que deux continents
Cela te laisse-t-il donc indifférent?
Reprends ton ombre qui glisse sur les murs
Et décampe là où la solitude s’étrangle…
(Lisandri Kola)
Traduit de l’albanais par Évelyne Noygues.
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2021
Illustration: Maximilien Luce
J’adore la banlieue avec ses champs en friche
Et ses vieux murs lépreux, où quelque ancienne affiche
Me parle de quartiers dès longtemps démolis.
Ô vanité ! Le nom du marchand que j’y lis
Doit orner un tombeau dans le Père-Lachaise.
Je m’attarde. Il n’est rien ici qui ne me plaise,
Même les pissenlits frissonnant dans un coin.
Et puis, pour regagner les maisons déjà loin,
Dont le couchant vermeil fait flamboyer les vitres,
Je prends un chemin noir semé d’écailles d’huîtres.
(François Coppée)
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020
Illustration: Pascal Renoux
MÉDITATION
Il me dit
que je suis un ange
et caresse ma tête.
Puis, s’enfonce
dans le premier corps de femme
émergé du mur en liège
de la terrasse
et moi, depuis des années je me demande
laquelle de mes deux moitiés sombres
est la plus angélique.
(Aksinia Mihaylova)
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020
Il faut que tu le dises lentement,
syllabe après syllabe
tout comme tes mains articulent
les formes de mon corps,
longent les longues galeries du désir
et les murs du labyrinthe vacillent.
Maintenant ne parle pas,
enlève juste les nœuds
dans mes cheveux
et ceux de mes pensées
qui me font mal,
coiffe ma tristesse
pour qu’elle soit belle
avant que je parte :
je suis encore cette douceur, mon amour,
mais je suis aussi la sœur têtue d’Ariane
et je ne te donnerai pas la pelote.
Pas encore.
(Aksinia Mihaylova)
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020
Illustration: Francine Van Hove
GENÈSE
I
Déboutonner lentement le corps
quand on manque d’air
comme la châtaigne mûre
desserre ses poings épineux.
Le plus important sont les boutonnières
des veines,
des flottilles fatiguées y sont ensablées
et s’en détachent comme des caillots
des bouquets de coquelicots qui fanent,
se mettent à couler
depuis le cou vers le ventre
et le champ rouge
de ton corps déboutonné
frissonne sous le vent frais du matin.
II
Quand l’air manque
je donne un souffle de vie
au souvenir des eaux utérines.
Des branchies repoussent au cou
des ailerons sur les hanches
du duvet sur le dos,
ni homme ni poisson ni oiseau
je cherche mon sexe.
Après l’ange descend
avec un panier
accroché à son aile gauche
tout au fond mon âme
épouille ses plumes.
III
Il émerge
des eaux utérines,
pousse un sanglot,
la première gorgée d’air
ressuscite la mémoire
de vies précédentes.
On le lange,
on lui attache les mains et les jambes
avec une ganse rouge.
Les souvenirs qu’il a ramenés
s’atrophient avec les années
et chaque partie du corps déboutonné
s’abandonne à un rêve différent :
les plantes des pieds – dans des prairies vertes
des oiseaux de mer – sur les paumes
et je ne comprends vraiment plus
qui coud la chemise
qui déboutonne le corps.
(Aksinia Mihaylova)
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Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2020
Illustration: Erich Heckel
LES DERNIÈRES PIÈCES
à Jacques
Comme ceux qui crurent un jour dépasser l’horizon
et qui, le geste las, ne parlent plus qu’avec leur chien
tu répètes que le bonheur est plein de vide
et qu’on a beau crier contre les murs sournois,
l’herbe demeure le chemin le plus tendre
vers l’abattoir — et le boucher peut encore
caresser sa femme avec des mains de soie.
Et tu cries, oui tu cries, mais de plus en plus bas :
bonheur, bonheur, comme on jette,
couché sur la margelle du ciel,
ses dernières pièces dans le bleu qui bouge :
ces yeux que rien ne comble plus
sinon dans la nuit des amants outragés
la sourde et lente montée des larmes.
(Guy Goffette)
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Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2020
Méditations archéologiques
Entre les lignes entre les vitrines
Entre les strates entre les pages
Entre les règnes entre les révoltes
Entre les migrations les installations
Entre chien et loup entre singe et homme
Entre ville et campagne entre empire et horde
Entre esquisse et ruine entre fugue et foyer
Entre Gaule et France entre mur et crépi
Entre l’arbre et l’écorce entre muscle et peau
Un scalpel de plus un navire en partance
Pour sonder la nuit la veille et l’oubli
(Michel Butor)
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