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Poésie

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LE DIT D’OLIVIER DE SERRES (Jean-Marie Barnaud)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
LE DIT D’OLIVIER DE SERRES

Il faudra bien un jour percer ce brouillard
Sur les choses
Nous
Devenus si myopes
À présent que la hache
De l’aube
Ne siffle plus à nos épaules
Le même éclair tout à fait

Cependant les heures sont comptées

(Jean-Marie Barnaud)

Recueil: Sous l’imperturbable clarté Choix de poèmes 1983-2014
Traduction:
Editions: Gallimard

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Faites confiance (Jean-Pierre Siméon)

Posted by arbrealettres sur 7 juin 2022




    
Faites confiance :
il y a quelque part, qui n’attend que vous,
le poème de Darwich, de Bashô, de Whitman, de Barnaud,
de Villon, de Mandelstam, d’Hikmet,
de Prigent, de Hafiz, de Chedid,
je ne sais pas …

… Mais je sais que ce poème
vous comprendra comme
on vous a rarement compris,
qu’il vous mènera vers les autres,
et désormais
vous ne pourrez plus
vous passez de poésie
qu’un myope de lunettes.

(Jean-Pierre Siméon)

 

Recueil: Aïe un poète
Traduction:
Editions: Seuil

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LA STATUE ET LE VISITEUR (Jean Brilman)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021




LA STATUE ET LE VISITEUR

Lovée dans une robe de pierre dorée
Transparente comme un déshabillé
Laissant passer une cuisse rosée
Ferme et dodue
La statue
Fait du charme sans retenue
A un homme, qui passe
Et le dévisage avec audace.
Elle paraît vive et gaie
Frémissante de jeunesse
Lui est myope, laid
Rongé par la vieillesse
Elle a deux mille ans
Et lui déjà trente ans !

(Jean Brilman)

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La vie a noué sa cravate (Moshe Nadir)

Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2019




    
La vie a noué sa cravate,
s’est aspergée d’eau de Cologne
et s’en est allée au théâtre.

Elle a chaussé ses lunettes
– la vie est un peu myope –
et s’est mise à observer la scène.

Au premier acte, sur le plateau,
c’était une fête exceptionnelle,
une fête comme elle n’en avait jamais vu.

Des amoureux apparaissaient
qui parlaient un langage tel que la vie, depuis qu’elle vit,
n’en avait jamais entendu.

Dieu, la vie ouït-elle jamais de pareils propos !
Au deuxième et au troisième acte survinrent des malheurs
si originaux que la vie dut ôter ses lunettes pour les essuyer.

Jamais, en nul lieu, en nul temps,
la vie n’avait vu des gens se comporter de cette façon.
Le rideau est tombé sur le dernier acte
et la vie a applaudi, crié bravo.

Quand la vie a quitté la représentation, il était déjà tard.
Elle a comparé ce qu’elle avait vu au théâtre
et en a conclu que la vie ne sait pas du tout vivre.
Qu’il lui faudrait, de temps à autre, faire un saut au théâtre
pour apprendre comment les gens se comportent,
afin de savoir quoi faire en des circonstances analogues.

Et, depuis lors, la vie va régulièrement au théâtre,
et la vie devient chaque jour plus intéressante,
meilleure, plus raffinée, plus dramatique.

(Moshe Nadir)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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