Elle n’est jamais
vraiment heureuse
Comme si elle nageait
dans le bonheur
tout habillée
(Guillaume Siaudeau)
Traduction:
Editions: Alma
Posted by arbrealettres sur 5 février 2019
Elle n’est jamais
vraiment heureuse
Comme si elle nageait
dans le bonheur
tout habillée
(Guillaume Siaudeau)
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Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.
(Baudelaire)
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Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
La Chevelure
Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure!
Ô boucles! Ô parfum chargé de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir!
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!
Comme d’autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.
J’irai là-bas où l’arbre et l’homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l’ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m’enlève!
Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:
Un port retentissant où mon âme peut boire
À grands flots le parfum, le son et la couleur
Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur.
Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse
Dans ce noir océan où l’autre est enfermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé!
Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues
Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m’enivre ardemment des senteurs confondues
De l’huile de coco, du musc et du goudron.
Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?
(Charles Baudelaire)
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Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
Illustration: Tarsila do Amaral
La géante
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.
J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandit librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son coeur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne.
(Charles Baudelaire)
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Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2018
Tu passes derrière la vie traînant sans effort l’invisible tapis de diamants
fine sur tes aiguilles tu t’avances
et la rue tangue et bascule et disparaît dans le fracas des volets de fer
dans le parfum de l’enfance à la recherche des étoiles perdues
dans le flux des visages rendus à la nuit
Tes yeux sont des lièvres à l’heure de la rosée
tes mains sont de sable d’été
Je tombe dans ton souffle je nage dans tes murmures
mais tu passes comme une torche
(Maurice Henry)
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018
Illustration
Je parle
Je parle
non je nage dans le sang
non je marche sur les toits
non je siffle dans la mer
non je joue de la raison
c’est la neige qui m’enroule
c’est la glace qui me griffe
des lueurs et des lumières
non je souffle sur mes manches
tant de craie qui nous salit
tant de bleu qui m’envahit
non je dors dans la prairie
non je branche des rêves
non je parle
devant des têtes qui s’alignent
devant du sable qui m’écoute
qui me file entre les doigts
des galets qui ont compris
des filets qui s’en balancent
devant la mer qui me regarde
oui je parle
je souffle du vent je siffle du chant
six étoiles qui sommeillent
j’ouvre ma cosse adieu les graines
c’est l’heure
rangez vos livres.
(Jean Pérol)
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Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2018
Oder blues
Le poisson de lune
le poisson du désespoir
l’ami des brumes
le sale petit poisson maudit
le douanier des dunes
qui file entre deux eaux
dans les herbiers du lac noir
ne doit être vu ni tard
ni tôt
par les fils de l’Oder
par les simples fils de l’Oder
marins sincères
comme le houblon.
Marika ne laisse pas Hans
pêcher les ondines qui dansent
quand est tombé le soir
sous la lune.
S’il en voit une
Hans ne t’aimerait plus
Hans se moquerait de toi.
Les poissons de lune
se changent en ondines.
Quand il a plu
les ondines dînent
sur la dune
– en robe d’écaille et de soie
pour cacher leur queue –
d’une soupe de poisson
avec des sardines
et des oeufs
de saumon.
Les ondines de fortune
volent les maris aux filles
pour les faire mourir dans l’année
quand la feuille du bouleau est fanée.
Les ondines pillent
leurs soeurs de la terre
en les torturant une à une
au bord de l’Oder.
Le vent du sud le vent bulgare
le vent frôleur de jarres
endort Marika aux berges du lac noir.
Hans se baigne. Une écaille luit
sous la lune
à minuit.
-J’en ai vu une!
-Hans ferme les yeux !
Hans ne te retourne pas !
Hans les anciens dieux
du Walhalla
ne pardonnent pas !
Hans hélas Hans hélas…
Dans la nuit hanséatique
les pieds dans les sables baltiques
semés d’ambre
devant Marika si lasse
et qui tremble
Hans est un roi de pierre déjà
roi surpris
tiré de l’onde
par les sirènes blondes
comme un grand esturgeon
de granit gris.
Tous les soirs
et tous les matins
image facile du destin
dans le port de Stettin
l’Oder où nagent les ondines
l’Oder meurt dans la haute mer.
(Armand Lanoux)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2018
Obscure nuit, laisse ton noir manteau,
Va réveiller la gracieuse aurore,
Chasse bien loin le soin qui me dévore,
Et le discours qui trouble mon cerveau.
Voici le jour gracieux, clair et beau,
Et le soleil qui la terre décore,
Et je n’ai point fermé les yeux encore,
Qui font nager ma couche tout en eau.
Ombreuse nuit, paisible et sommeillante,
Qui sais les pleurs de l’âme travaillante,
J’ai ma douleur cachée dans ton sein,
Ne voulant point que le monde le sache,
Mais toutefois, je te prie sans relâche,
De l’apporter aux pieds du Souverain.
(Gabrielle de Coignard)
Posted in poésie | Tagué: (Gabrielle de Coignard), aurore, âme, beau, cerveau, dévore, discours, douleur, gracieuse, manteau, nager, noir, nuit, obscur, ombreuse, paisible, pied, réveiller, sein, troubler | 2 Comments »