Narines impuissantes
Pourtant à mon chevet
Des narcisses s’élève la senteur
(Sôseki)
Illustration: Narcisses des poètes (Narcissus poeticus) voir lenoeildesophie
Posted by arbrealettres sur 26 septembre 2022
Narines impuissantes
Pourtant à mon chevet
Des narcisses s’élève la senteur
(Sôseki)
Illustration: Narcisses des poètes (Narcissus poeticus) voir lenoeildesophie
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Sôseki), chevet, impuissante, narine, senteur | 10 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 août 2022
Prendre corps
Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m’odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m’enjambes
tu m’insupportable
je t’amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m’absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m’effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t’invente
parfois tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t’épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n’omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m’aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t’aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines
je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t’ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t’iris
je t’écris
tu me penses
(Ghérasim Luca)
Illustration: Margarita Sikorskaia
Posted in poésie | Tagué: (Gherasim Luca), aisselles, écrire, ballerine, bouche, caresse, cerner, certitude, chevelure, cheville, cil, corps, corsage, crocodile, cuisse, découvrir, effleurer, fasciner, flûte, frôler, frissonner, hanche, inventer, iris, jarretelle, joue, langue, main, nager, narine, naviguer, nuque, odeur, paupières, penser, phoque, poitrine, pupille, rétine, respirer, sang, se livrer, sein, slip, souffle, sueur, tourbillonner, vertèbre, vertige, visage, vulve | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022
LORSQUE TU ME TOURNAS LE DOS
Lorsque tu me tournas le dos tu
as pris mes mains
des enfants le sentirent
et des fleurs
je me suis pris femme ensuite et
je n’avais pas de mains
saurais-tu ce qu’est une femme
sans mains à sa rencontre
à présent tu m’as rendu la voix et
je manque de mots
saurais-tu ce qu’est une femme
sans paroles à son seuil
les nuits condamnent mon mutisme la
journée est trop pesante
à présent que tu m’as rendu les mains et la
voix je touche avec le bout de tes doigts et
respire avec le souffle de tes narines.
(T. Carmi)
Posted in poésie | Tagué: (T. Carmi), à présent, condamner, doigt, dos, enfant, femme, fleur, journée, main, manquer, mot, mutisme, narine, nuit, parole, pesant, prendre, rencontre, rendre, respirer, savoir, sentir, seuil, souffle, toucher, tourner, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mars 2022
SYMPHONIE
Mes yeux ne cessent de chercher ta présence
dans cette opaque nuée
ne parvenant à te révéler qu’à moitié
mêlant sa substance primordiale
à la vérité de ton souffle
le secret et le chuchotement de tes signes
au parfum de tes sphères
J’en prends plein les narines
au coeur de cette effusion divine
Je tourbillonne dans les dédales de mes pensées
sans savoir si elles m’appartiennent réellement
ou si je te les emprunte par allusion
du moins voudrais-je te les prêter
pour qu’ensemble nous les habitions
Quelles pensées!
Autant de couleurs incarnant l’arc-en-ciel
dont elles épousent la composition
plus subtiles encore
car exhalant une gamme de transparences
se déclinant comme une symphonie
comme une dévotion
une caresse
la céleste sensation…
(Touria Iqbal)
Posted in poésie | Tagué: (Touria Iqbal), allusion, appartenir, arc-en-ciel, épouser, caresse, céleste, chercher, chuchotement, coeur, composition, couleur, dédale, dévotion, divin, effusion, emprunter, ensemble, exhaler, gamme, habiter, incarner, mêler, moitié, narine, nuée, opaque, parfum, parvenir, pensée, plein, présence, prêter, prendre, primordial, réel, révéler, savoir, se décliner, secret, sensation, signe, souffle, sphère, substance, subtile, symphonie, tourbillonner, transparence, vérité, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2021
J’aime ta lettre, plus douce que l’après-midi du Samedi
Et les vacances, ta parole de songe bleu.
La fragrance des mangues me monte à la nuque
Et comme un vin de palme un soir d’orage, l’arôme féminin des goyaves.
Les tempêtes suscitent les humeurs, le palais blanc s’ébranle dans ses assises de basalte
L’on est long à dormir, allongé sous la lampe sous la violette du Cap.
La saison s’est annoncée sur les toits aux vents violents du Sud-Ouest
Tendue de tornades, pétrie de passions.
Les roses altières les lauriers-roses délacent leurs derniers parfums
Signares à la fin du bal
Les fleurs se fanent délicates des bauhinias tigrées
Quand les tamariniers aux senteurs de citron allument leurs étoiles d’or.
Du ravin monte, assaillant mes narines, l’odeur des serpents noirs
Qui intronise l’hivernage.
Dans le parc les paons pavoisent, en la saison des amours.
Rutilent dessus les pelouses, pourpres princiers, les flamboyants
Aux coeurs splendides, et les grands canas d’écarlate et d’or.
M’assaillent toutes les odeurs de l’humidité primor-diale, et les pourritures opimes.
Ce sont noces de la chair et du sang — si seulement noces de l’âme, quand dans mes bras
Tu serais, mangue mûre et goyave ouverte, souffle inspirant ah ! haleine fraîche fervente…
J’aime ta lettre bleue, plus douce que l’hysope
Et sa tendresse, qui me dit que tu es m’amie.
(Léopold Sédar Senghor)
Posted in poésie | Tagué: (Léopold Sédar Senghor), aimer, allonger, allumer, altier, amie, amour, annoncer, après-midi, arome, assaillir, assise, âme, étoile, bal, basalte, blanc, bleu, bras, chair, citron, coeur, délacer, délicat, dormir, doux, féminin, flamboyant, fleur, fragrance, frais, goyaves, haleine, hivernage, humeur, humidité, hysope, introniser, lampe, laurier, lettre, mangue, monter, mur, narine, noce, noir, nuque, odeur, or, orage, palais, palme, paon, parc, parfum, parole, passion, pavoiser, pétrir, pourpre, pourriture, princier, ravin, rose, s'ébranler, saison, samedi, sang, se faner, senteur, serpent, soir, songe, splendide, susciter, tamarinier, tempête, tendre, tendresse, toit, tornade, vacances, vent, vin, violent, violet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 août 2020
Chanson de la côte
Voici rentrer l’officier de marine,
Il a des favoris noirs.
Le vent de mer a gonflé sa narine,
Il dit combien de vaisseaux il a pris.
Voici rentrer l’officier de marine,
Il a deux beaux galons d’or.
Il veut surprendre, au logis, Mathurine
Sa femme, son plus précieux trésor.
Voici rentrer l’officier de marine,
Il veut revoir sa maison,
Son lard qui sèche et ses sacs de farine,
Ses pommiers lourds de pommes à foison.
Repars bien vite, officier de marine,
Tes pommiers on a coupé,
Tes sacs vidés, ton lard frit. Mathurine,
Avec des gens de la terre, t’a trompé.
Repars bien vite, officier de marine,
Pour un voyage bien long.
Tes favoris seront blancs, ta narine
Sera ridée au troisième galon.
(Charles Cros)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), côte, chanson, coupe, farine, femme, galon, lard, logis, marine, mer, narine, pomme, pommier, surprendre, trésor, tromper, vaisseau, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2019
Illustration: ArbreaPhotos
La mer, pour moi, impression des narines et des poumons,
espace, dressement des vagues, boisson aérienne,
grandeur, odeur immense et hérissée, arbre
odorant et gros, aéré.
Air hérissé.
(Paul Valéry)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Valéry), aérer, aérien, arbre, boisson, dresser, espace, grandeur, gros, hérisser, immense, impression, mer, narine, odeur, odorer, poumon, vague | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
Le Désir de peindre
Malheureux peut-être l’homme, mais heureux l’artiste que le désir déchire!
Je brûle de peindre celle qui m’est apparue si rarement et qui a fui si vite,
comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit.
Comme il y a longtemps déjà qu’elle a disparu!
Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante.
En elle le noir abonde: et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond.
Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère,
et son regard illumine comme l’éclair:
c’est une explosion dans les ténèbres.
Je la comparerais à un soleil noir,
si l’on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur.
Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l’a marquée de sa redoutable influence;
non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée,
mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d’une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent;
non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs,
mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée,
que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l’herbe terrifiée!
Dans son petit front habitent la volonté tenace et l’amour de la proie.
Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l’inconnu et l’impossible,
éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d’une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse,
qui fait rêver au miracle d’une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.
Il y a des femmes qui inspirent l’envie de les vaincre et de jouir d’elles;
mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard.
(Charles Baudelaire)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), amour, astre, belle, déchirer, délicieuse, désir, disparu, emporté, femme, fleur, froide, habiter, homme, inspirer, lentement, lumière, lune, malheureux, mariée, mourir, mystère, narine, nocturne, nuit, peindre, profond, regard, regrettable;voyageur, rire, superbe, surprenante, tenace, yeux | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2018
Le Principal
Je me rappelle très bien que Platon l’avait dit
et que moi je me plaisais à le penser aussi.
Tralala! Mais je ne retrouve pas cette idée-là.
J’ai encore son odeur dans la narine
et sa chaleur dans les poumons.
(Norge)
Posted in poésie | Tagué: (Norge), (Platon), chaleur, idée, narine, odeur, poumon, principal, retrouver, se rappeler, tralala | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 août 2018
Chant du merle
La roue en avait assez
De trimballer la charrette.
Le poivre en avait assez
D’assaisonner la blanquette.
Assez que l’eau chaude avait
De cuire à point les navets,
Le feu d’exciter l’eau chaude,
Le four d’enfler la farine
Et le poète ses odes.
La rose était écceurée
De caresser les narines.
Un dormant raz de marée
Couvrit toute la machine.
Assez ! assez, plus qu’assez
Geignaient mille pots cassés.
Le coeur lui-même était las,
Oh ! las de voler si bas.
Tout dormait, dorma, dormut
Dans les vieux pays fourbus.
Et tout dormirait encore,
Tout dormirait à jamais,
Si, tout â coup dans l’aurore
D’un joli mai qui germait,
Perlant, fusant i la ronde,
Le chant d’un merle jeunet
N’avait réveillé le monde.
(Norge)
Posted in poésie | Tagué: (Norge), assez, aurore, blanquette, caresser, chant, charrette, coeur, dormir, enfler, exciter, feu, geindre, mai, merle, monde, narine, navet, ode, poète, poivre, raz de marée, réveiller, roue, voler | Leave a Comment »