Posts Tagged ‘nausée’
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021
Laurence printanière
Voici que montent les aubes, d’une blancheur
Eclatante, au-dessus d’un fouillis d’anémones
Lumineuses, dans la matinale fraîcheur…
Pour entrer dans la danse légère d’avril,
Vos yeux ont pris la douceur des clairs de lune,
Et leur lumière brille et joue entre les cils.
Il vaut mieux ne jamais parler de moi, Laurence,
Si vous me permettez, et si divinement,
De goûter avec vous cette aube de printemps.
Je chanterai d’abord votre seule présence,
Puisque nos souvenirs, si merveilleux soient-ils,
Pâlissent à côté de cette aube d’avril;
Il vaut mieux négliger les joies antérieures
Pour jouir pleinement des dons qui sont offerts,
La lumière frôlant votre sein découvert,
Toute l’idéale tempête de six heures…
Voici venir la grande extase des réveils,
Et vous marchez parmi les fleurs printanières,
Heureuse et cueillant des monceaux de primevères
Pour les jeter à pleines mains dans le soleil.
Ne tremblez pas; je veux effleurer vos cheveux,
Les sentir et ne plus les sentir qu’en pensée,
Et puis les ressentir encore à la nausée,
Et puis garder le long des jours tout leur parfum…
Ne tremblez pas : il faut fermer les yeux d’abord,
Il faut vous jeter doucement dans l’herbe haute,
Il faut que je délivre vos cheveux, que j’ôte
L’agrafe qui maintient ce voile sur ce corps,
Offrant à la lumière cette peau si pure,
Cette gorge crépitant d’or et de luxure
Et que caressent les tiges comme des mains,
Ces seins qui sont gonflés de soleil et de sève,
Ces jambes lisses et blanches qui se soulèvent
Pour contenir le flot de volupté qui vient
Hors de l’âcre profusion de la terre
Qui monte soudain comme un raz de marée
Vers l’orgie dionysiaque de la chair
Et le désir bouleversant des mâles
Craquant jusqu’à l’épuisement de l’être,
Pour assouvir tout ce qui brûle et qui déborde,
Cette tempête lumineuse de printemps
Qui déferle sur les aubes de six heures…
(Patrice de La Tour du Pin)
Illustration: John William Godward
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Posted in poésie | Tagué: (Patrice de La Tour du Pin), épuisement, être, caresser, chair, corps, craquer, déborder, déferler, désir, extase, flot, joie, lumineuse, nausée, primevères, printanière, printemps, profusion, réveil, ressentir, rza de marée, sein, tempête, tige, voile, volupté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2020

Illustration: Nea Borgel
PIS ALLER
Ouvrez l’oeil mon ami
ouvrez l’oeil et le bon
et fermez bien la bouche
Souvenez-vous dans vos prières
de toutes les gaffes commises
des injures jetées lancées
Rappelez-vous sans vergogne
des cicatrices de votre coeur
et des nausées de vanité
Ouvrez la bouche l’oeil le nez
si vraiment vous y tenez
et puis allez vous promener
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset
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Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), ami, bon, bouche, cicatrice, commettre, fermer, gaffe, injure, jeter, lancer, nausée, nez, oeil, ouvrir, pis aller, prière, se promener, se rappeler, se souvenir, tenir, vanité, vergogne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2019
A GENOUX
Entremêlées
nos antennes s’effleurent
palpent nos peurs
se communiquent
frénétiquement
désirs haines nausées.
Mais chacun dedans
demeure
unique
douleur durci vacant
de tant d’amour douleur
impartagés.
(Jean Mambrino)
Illustration retirée sur demande de l’artiste
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Mambrino), amour, antenne, à genoux, communiquer, désir, dedans, douleur, durci, haine, impartagé, nausée, palper, peur, s'effleurer, unique, vacant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2019

cette nausée
n’est pas une maladie.
C’est une une réponse.
(Yannis Ritsos)
Recueil: La nuit dans le miroir et autres poèmes
Traduction: Dominique Grandmont
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 4 août 2018
Je divague.
J’erre de vague en vague
et cherche mon amer,
mon aber,
mon havre calfeutré
dans sa cotte de pensées.
La solitude me sied.
Je n’appelle plus personne.
Personne ne m’appelle.
Plus de liens.
Plus de chaleur.
Plus de cœur.
Plus de chair.
Plus de désirs.
Plus d’âme.
Plus de pensées torves
et tourmenteuses.
Donc plus de souffrances ni de nausées.
Plus rien que la mer spacieuse
et silencieuse.
Elle, éternelle, inébranlable,
et moi
qui ne me sentirait jamais aussi vivant
que lorsqu’elle m’accorde
ses plus tendres et sensuels effleurements.
(Alain Jégou)
Illustration: Clark Little
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Posted in poésie | Tagué: (Alain Jégou), accorder, éternelle, chair, chaleur, désir, divaguer, effleurement, errer, havre, inébranlable, lien, mer, nausée, personne, sensuel, solitude, souffrance, tendre, torve | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 août 2018
Enfer
Quand je regarde au ciel, la rage solitaire
De ne pouvoir toucher l’azur indifférent
D’être à jamais perdu dans l’immense mystère
De me dire impuissant et réduit à me taire,
La rage de l’exil à la gorge me prend!
Quand je songe au passé, quand je songe à l’histoire,
A l’immense charnier des siècles engloutis,
Oh! je me sens gonflé d’une tristesse noire
Et je hais le bonheur, car je ne puis plus croire
Au jour réparateur des futurs paradis!
Quand je vois l’Avenir, l’homme des vieilles races
Suçant les maigres flancs de ce globe ennuyé
Qui sous le soleil mort se hérissant de glaces
Va se perdre à jamais sans laisser nulles traces,
Je grelotte d’horreur, d’angoisse et de pitié.
Quand je regarde aller le troupeau de mes frères
Fourmilière emportée à travers le ciel sourd
Devant cette mêlée aux destins éphémères,
Devant ces dieux, ces arts, ces fanges, ces misères,
Je suis pris de nausée et je saigne d’amour!
Mais si repu de tout je descends en moi-même,
Que devant l’Idéal, amèrement moqueur,
Je traîne l’Être impur qui m’écoeure et que j’aime,
Étouffant sous la boue, et sanglote et blasphème,
Un flot de vieux dégoûts me fait lever le coeur.
Mais, comme encor pourtant la musique me verse
Son opium énervant, je vais dans les concerts.
Là, je ferme les yeux, j’écoute, je me berce.
En mille sons lointains mon être se disperse
Et tout n’est plus qu’un rêve, et l’homme et l’univers.
(Jules Laforgue)
Illustration: Jerome Bosch
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Laforgue), amèrement, amour, avenir, azur, écoeurer, écouter, éphémère, bercer, bonheur, charnier, ciel, concert, descendre, destin, enfer, englouti, exil, fange, haïr, idéal, immense, impuissant, indifférent, misère, moqueur, mort, musique, mystère, nausée, opium, paradis, perdu, rage, rêve, regarder, repu, se disperser, se taire, soleil, solitaire, songer, sucer, tristesse, troupeau, univers | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2018

nausée
du ressassement
de l’ennui
de la torpeur des heures grises
sache une bonne fois
leur dire non
et reviens à la vie
sors
va marcher sur les collines
et laisse le vent
te traverser la tête
laisse le vent
emporter tes feuilles mortes
(Charles Juliet)
Recueil: L’Opulence de la nuit
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted by arbrealettres sur 29 juin 2017

NAUSÉE OU C’EST LA MORT QUI VIENT ?
Rends-toi, mon coeur.
Nous avons assez lutté.
Et que ma vie s’arrête.
On n’a pas été des lâches,
On a fait ce qu’on a pu.
Oh! mon âme,
Tu pars ou tu restes,
Il faut te décider.
Ne me tâte pas ainsi les organes,
Tantôt avec attention, tantôt avec égarement,
Tu pars ou tu restes,
Il faut te décider.
Moi, je n’en peux plus.
Seigneurs de la Mort
Je ne vous ai ni blasphémés ni applaudis.
Ayez pitié de moi, voyageur déjà de tant de voyages sans valises,
Sans maître non plus, sans richesse et la gloire s’en fut ailleurs,
Vous êtes puissants assurément et drôles par-dessus tout,
Ayez pitié de cet homme affolé qui avant de franchir la barrière vous crie déjà son nom,
Prenez-le au vol,
Qu’il se fasse, s’il se peut, à vos tempéraments et à vos moeurs,
Et s’il vous plaît de l’aider, aidez-le, je vous prie.
(Henri Michaux)
Illustration: William Blake
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Posted by arbrealettres sur 30 mars 2017

Je te trouve dans l’étoile
je te trouve dans la mort
tu es le gel de ma bouche
tu as l’odeur d’une morte
tes seins s’ouvrent comme la bière
et me rient de l’au-delà
tes deux longues cuisses délirent
ton ventre est nu comme un râle
tu es belle comme la peur
tu es folle comme une morte
Une étoile s’est levée
tu es je suis le vide
une étoile s’est levée
douloureuse comme le cœur
luisante comme une larme
tu siffles c’est la mort
l’étoile emplit le ciel
douloureuse comme une larme
je sais que tu n’aimes pas
mais l’étoile qui se lève
coupante comme la mort
épuise et tord le cœur
tu es le vide et la cendre
oiseau sans tête aux ailes battant la nuit
l’univers est fait de ton peu d’espoir
l’univers est ton cœur malade et le mien
battant à frôler la mort
au cimetière de l’espoir
ma douleur est la joie
et la cendre le feu
Noire mort tu es mon pain
je te mange dans le cœur
l’épouvante est ma douceur
la folie est dans ma main.
Seule tu es ma vie
des sanglots perdus
me séparent de la mort
je te vois à travers les larmes
et je devine ma mort
si je n’aimais pas la mort
la douleur
et le désir de toi
me tueraient
ton absence
ta détresse
me donnent la nausée
temps pour moi d’aimer la mort
temps de lui mordre les mains
(Georges Bataille)
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Bataille), absence, aimer, épuiser, étoile, belle, bière, bouche, cendre, cimetière, coeur, coupant, cuisse, délirer, désir, détresse, douloureux, gel, joie, larme, luisant, malade, mort, nausée, noir, nu, odeur, pain, s'ouvrir, séparer, sein, seul, siffler, tordre, trouver, tuer, univers, ventre, vide, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2016
Enfer
Quand je regarde au ciel, la rage solitaire
De ne pouvoir toucher l’azur indifférent
D’être à jamais perdu dans l’immense mystère
De me dire impuissant et réduit à me taire,
La rage de l’exil à la gorge me prend!
Quand je songe au passé, quand je songe à l’histoire,
À l’immense charnier des siècles engloutis,
Oh! je me sens gonflé d’une tristesse noire
Et je hais le bonheur, car je ne puis plus croire
Au jour réparateur des futurs paradis!
Quand je vois l’Avenir, l’homme des vieilles races
Suçant les maigres flancs de ce globe ennuyé
Qui sous le soleil mort se hérissant de glaces
Va se perdre , à jamais sans laisser nulles traces,
Je grelotte d’horreur, d’angoisse et de pitié.
Quand je regarde aller [le] troupeau de mes frères
Fourmilière emportée à travers le ciel sourd
Devant cette mêlée aux- destins éphémères;
Devant ces dieux, ces arts, ces fanges, ces misères;
Je suis pris de nausée et je saigne d’amour!
Mais si repu de tout je descends en moi-même,
Que devant l’Idéal, amèrement moqueur,
Je traîne l’Être impur qui m’écoeure et que j’aime,
Étouffant sous la boue, et sanglote et blasphème,
Un flot de vieux dégoûts me fait lever le coeur.
Mais, comme encor pourtant la musique me verse
Son opium énervant, je vais dans les concerts.
Là, je ferme les yeux, j’écoute, je me berce.
En mille sons lointains mon être se disperse
Et tout n’est plus qu’un rêve, et l’homme et l’univers.
(Jules Laforgue)
Illustration: Bernard Buffet
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