Au détour de nos vies,
Le destin a souri,
En croisant ton regard,
J’ai su que ce n’était pas un hasard .
En te voyant si belle,
Je t’ai appelé mon soleil,
En ouvrant ton coeur,
J’ai trouvé le bonheur .
En puisant tes sentiments,
Je me suis fait un serment,
Celui de t’aimer toujours,
Mon tendre amour …
Nous sommes si bien ensemble,
Qui se ressemble s’assemble .
Lorsque tu navigues entre tristesse et détresse,
Je soigne tes maux par la sagesse .
Au sommet de notre union,
Nos corps sont à l’unisson.
De cette complicité jumelle,
Sachons préserver ces sensations nouvelles .
Notre idylle sera éternelle
Et l’amour durera toujours,
Mon amour …
L’homme souffre
à cause de sa soif de posséder et de garder
ce qui est essentiellement
transitoire
(Alan Watts)
Tous les éléments de l’univers
sont pareils à des nuages emportés par le vent,
une lune décroissante,
des bateaux naviguant sur l’océan,
des rivages mourant dans les vagues
La Grande Voie — si simple soit-elle
Bien peu aperçoivent ses secrets.
Suis le murmure de ses souhaits,
Ils te garderont à la cime du juste.
Toujours le long du réel,
Qui pourrait être encore dans l’erreur ?
Imbroglios et liens du monde,
Mauvais tours et brumes complotantes,
Tout ce lot médiocre des cent soucis
Qu’est-ce que cela ?
Sais-tu garder l’inébranlable
Au coeur caché qui repose ?
Dépose tes malheurs dans le ciel ;
Enfouis tes tourments dans la terre.
Fais fi des Cinq Classiques, débarrasse-t’en !
Et mets un point final aux vers réglementés.
Et tous ces débats de penseurs embrouillés,
Mets-les au feu désormais.
Élève tes ambitions aux collines et à l’Ouest sauvage,
Laisse ton esprit vagabond à l’est des mers.
Chevauche le souffle comme ta seule monture,
Navigue sur le courant de la Haute Pureté,
Réponds à l’appel, élégant et allègre !
(Zhongzhang Tong)
(179-220)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
Le grand homme ne fléchit pas.
Il reste droit au coeur de mille changements ;
Ils ne sont pour lui qu’une même compromission.
L’homme abêti s’enchaîne aveugle à la coutume
Et souffre sans fin comme un prisonnier qui s’engeôle.
Le sage sait plier au bel abandon des choses.
Il lie sa vie au rythme saint du Tao seul.
Mais voici la foule qui s’enténèbre
Dans la soif et la haine qui plombent leur coeur.
Limpide et calme, l’homme véritable
Trouve la paix céleste dans le Tao seul.
Écartant la sagesse, oublieux des formes,
Dégagé, hors du souci de soi, vif et sauvage,
Plein d’une ampleur vide, il vole sur les ailes du Tao.
Porté par le flux, il navigue à la proue du monde.
Il trouve repos sur les îlots du fleuve,
Libérant son corps au destin,
Départie des craintes égoïstes,
Sa vie est flottaison,
Sa mort est grand repos.
Dans le calme tranquille
Qui rappelle au coeur des printemps,
Une barque sans amarre au courant sans objet.
Il regarde la perle de vide que sa vie a sertie.
Son destin ajouré le libère du chagrin d’exister.
(Jia Yi)
(201-169)
(*Fu: poème chinois en prose)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m’odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m’enjambes
tu m’insupportable
je t’amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m’absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m’effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t’invente
parfois tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t’épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n’omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m’aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t’aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines
je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t’ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t’iris