Ah ! l’automne vient aux amours comme aux années !
On a beau n’y pas croire et ne l’attendre pas,
La navrante saison arrive pas à pas
Et se fait un bouquet de nos heures glanées.
Dans sa robe flottante aux nuances fanées,
Faite de velours rouge et de rouge lampas,
Sa chair de fruits trop mûrs garde encor des appas ;
Mais sa bouche a l’odeur des pâles solanées.
Ses grands yeux sont brouillés comme un ciel orageux.
Orgueilleuse, méchante et folle, elle a pour jeux
De tuer les oiseaux et d’arracher les feuilles.
Ô mauvaise saison, semeuse de remords,
Te voilà donc ! Bientôt, pour peu que tu le veuilles,
Tous mes bois seront nus et tous mes oiseaux morts.
Ah ! l’automne vient aux amours comme aux années !
On a beau n’y pas croire et ne l’attendre pas,
La navrante saison arrive pas à pas
Et se fait un bouquet de nos heures glanées.
Dans sa robe flottante aux nuances fanées,
Faite de velours jaune et de rouge lampas,
Sa chair de fruit trop mûr garde encor des appas ;
Mais sa bouche a l’odeur des pâles solanées.
Ses grands yeux sont brouillés comme un ciel orageux.
Orgueilleuse, méchante et folle, elle a pour jeux
De tuer les oiseaux et d’arracher les feuilles.
Mauvaise saison, semeuse de remords,
Te voilà donc ! Bientôt, pour peu que tu le veuilles,
Tous mes bois seront nus et tous mes oiseaux morts.