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Poésie

Posts Tagged ‘néant’

COEUR DE PIERRE (Michel Collatti)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2023




    
COEUR DE PIERRE

Comme un quartz donnant le tempo
Coeur de pierre bat froidement
Sans le recours de son cerveau
Il cogne mécaniquement.

Depuis si longtemps sans amour
Coeur de pierre bat froidement
Désespéré de tous ces jours
Au vide proche du néant.

Depuis si longtemps sans amour
Tout son être reste en sommeil
Désespéré de tous ces jours
À tous les autres jours pareils.

Tel un loir hibernant l’hiver
Coeur de pierre bat froidement
Son âme souffre ce calvaire
Un vide proche du néant.

(Michel Collatti)

Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives

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Ô mon âme, sors! (Maître Eckart)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023


Ziya-Azazi

Ô mon âme,
sors! Dieu, entre!
Sombre tout mon être
en Dieu qui est non-être,
sombre en ce fleuve sans fond!
Si je te fuis,
Tu viens à moi.
Si je me perds,
Toi, je Te trouve,
Ô Bien suressentiel!

***

Ô sêle mîn
genk ûz, got în!
sink al mîn icht
in gotis nicht,
sink in dî grundelôze vlût!
vlî ich von dir,
du kumst zu mir.
vorlîs ich mich,
sô vind ich dich,
ô uberweselîches gût!

(Maître Eckart)

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La vie (Jacques Sternberg)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2023


Neant01

La vie est le seul raccourci
d’un néant à l’autre.

(Jacques Sternberg)

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Respect au néant (Jean Rousselot)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023




    
Respect au néant.
C’est de lui que l’on sort.

(Jean Rousselot)

 

Recueil: Minimes
Traduction:
Editions: Les Deux-Siciles

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HOMMAGE AUX UPANISHADS (Nissim Ezekiel)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2023




    
HOMMAGE AUX UPANISHADS

Sentir qu’on est Quelqu’un
Équivaut à conduire
Son propre corbillard en quelque sorte —
La destination est claire.

Je ne veux pas être
La peau du fruit
Ni la chair
Ni même la graine,
Qui ne ferait que devenir un autre
Fruit bien portant
Le secret celé à l’intérieur de la graine
Devient mon besoin, et ainsi,
Je me réduis au néant
À l’intérieur de la graine.

Au début il fait froid,
Je frissonne,
Plus tard arrive une touche de vérité,
Un ferment dans les ténèbres,
Et enfin une lumière qui agace.

Pour l’heure c’est assez
Que je sois libre
D’être le Moi en qui je suis,
Qui n’est pas Quelqu’un —
Pas, en tout cas,
L’ego mortel,
Mais l’oeil de l’oeil
Qui s’efforce de voir

(Nissim Ezekiel) (1924-2004)

Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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Sous la sérénité d’une fenêtre ouverte (Jean-Pierre Siméon)

Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2022




    
Sous la sérénité d’une fenêtre ouverte
un matin avec le froid
le coeur bat
inquiet de ne pouvoir tout contenir
un ciel avec nuages
une rumeur de vie violente
le roulement des mondes dans le loin
et des mains vers soi qui viennent
pour donner corps à la beauté
la concrète beauté
où toute peur un instant s’absout

être dans le pli d’un instant
où se joignent
le plein et l’abîme
comme au seuil d’une clarté
qui donne sur sa nuit forestière

la sensation
exubérante
d’une espérance
d’un appui idéal
entre deux néants

sous la sérénité d’une fenêtre ouverte

(Jean-Pierre Siméon)

 

Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Vers le milieu l’après-midi (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022




    
Vers le milieu l’après-midi, un silence s’est fait partout dans le pré.
Le ciel soudain a pâli comme quelqu’un qui on vient d’annoncer une mort.
Il n’y avait plus rien. Et puis tout s’est rallumé.

C’est quelque chose qui arrive très souvent,
vers le milieu de l’après-midi.
On ne le remarque guère.

Il faut être prisonnier ou malade,
ou assis devant une table, en train d’écrire, pour s’en apercevoir :
l’étoffe du jour est trouée.

Par les trous on voit le diable
— ou, si vous préférez ce mot plus
calme : le néant.

Il y a un instant où le monde est laissé seul.
Abandonné.

C’est comme si Dieu retenait son souffle.
Un intervalle de néant entre deux domaines de la lumière

(Christian Bobin)

 

Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio

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Ah ne m’enlevez pas la poésie (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Illustration: Xavier Maitre
    
Ah ne m’enlevez pas la poésie,
elle m’est plus précieuse que la vie, elle est la vie même, révélée,
sortie par deux mains d’or des eaux du néant, ruisselante au soleil.

(Christian Bobin)

 

Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio

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Si nous ne respirons plus dans le ciel (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022



 

Si nous ne respirons plus dans le ciel,
alors nous suffoquons dans le néant:
c’est aussi simple et net.

(Christian Bobin)

 

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Papier transparent (Cyril Dion)

Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2022




    
Papier transparent
que le bleu des forêts
imbibe.
Structures moléculaires
habitées par le vent.
Rythmés sur le chemin de terre,
mes pas sont-ils vraiment mes pas
et où résonnent-ils ?
Derrière quel sentiment de nous-mêmes nous abritons-nous
alors que nous ne sommes que feuilles,
terre et rocs,
que nous sommes la chaleur des rayons
et l’écho des artères ?
Nous craignons pour ce corps,
pour cet amas de chair que nous appelons nôtre,
mais comment pourrait-il se dissoudre
alors que nous sommes déjà dissolus ?
Comment pourrait-il entraîner notre être
dans les tréfonds du néant
alors que le néant n’habite en rien
et que le tout
habite en moi ?

(Cyril Dion)

Recueil: À l’orée du danger
Traduction:
Editions: Acte Sud

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