Si nous ne respirons plus dans le ciel,
alors nous suffoquons dans le néant:
c’est aussi simple et net.
(Christian Bobin)
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022
Si nous ne respirons plus dans le ciel,
alors nous suffoquons dans le néant:
c’est aussi simple et net.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
ce soir je veux
une fois encore
essorer
mes pensées
puisque ce matin
les femmes
ont brossé lavé
et passé
à l’eau claire
ma vieille chemise
mes poussiéreux principes
toute mon existence
demain matin je veux
rendre net
mon poème avec du vinaigre
des larmes de l’eau de Javel
avec rien que de la joie
et pour finir
essorer vigoureusement
mon amour le poser au soleil
et accrocher
tout proprement
toute cette lessive
devant la fenêtre
***
(Conrad Winter)
Traduction de Roland Reutenauer, avec la collaboration de l’auteur
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022
Ton regard, nette ingénue
Peut bien glacer les désirs
Haut, j’ai baisé ta cuisse nue
Brûlante humide de plaisir
(Paul Nougé)
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Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2022
Vingt fois sur le métier
dépolissez l’ouvrage
un vers trop poli
ne peut pas être au net
Méfiez-vous des vers luisants.
(Jean l’Anselme)
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Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022
des noeuds les plus encordés
depuis les niches des corps
les convers arrivent dans la cour
naturels ils vont tous à leur place
de sorte que, à les voir toutes occupées,
se forme un cercle de têtes introverties
à l’intérieur il fait signe et prononce,
un fil subtil en noue l’existence
de conscience et de vaste pitié…
alentour on croirait, vif, un torrent…
mais l’air est net et vide,
hors du cercle le néant visible
(Eugenio De Signoribus)
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Posted by arbrealettres sur 23 avril 2022
Conter fleurette
(Chanson sur l’air de la « Branche suspendue »)
Je l’ai dans la peau,
La délicieuse petite,
Je meurs de ne pouvoir d’un coup l’avaler
Comme un grand bol d’eau, tant j’ai soif d’elle !
Des jours et des jours que je ne pense qu’à elle,
Des jours et des jours que j’attends.
En fin de compte, la nécessité me poussant,
J’ai pris tout mon courage,
Me suis avancé et l’ai baisée sur la bouche.
Le Ciel en soit loué, la Terre en soit remerciée :
Elle ne m’a pas repoussé.
« Si j’avais su plus tôt que tu voulais bien,
Je n’aurais pas attendu si tard d’en avoir le coeur net ! »
(Feng Menglong)
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022
Illustration: ArbreaPhotos
Où étais-tu cachée?
Qui vient là? Mais c’est ma chatte
Une brindille à la patte.
Le dos rond, elle passe le pont
Puis s’avance, l’oeil fripon.
Minou, minou, mounette,
Où étais-tu cachée?
Mounette répond tout net
Qu’elle gardait les poulettes
Depuis le déjeuner.
(Comptine du folklore Russe)
Traduction: Fabienne Finifter
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Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2021
C’EST UN COQ…
C’est un coq dont le cri taille à coups de ciseaux
l’azur net qui s’aiguise au tranchant du coteau.
Mais je veux autre chose encore?
C’est la salle à manger sur un parc, à midi.
Une femme en blanc, lourde et blonde, pèle un fruit.
— Je veux voir autre chose encore?
C’est une eau tendrement aimée par le village
qui s’y mire et dénoue sur elle ses feuillages,
— Je veux voir autre chose encore?
Mais quoi donc? — Oh! Tais-toi, car je souffre!
Je veux je veux voir, je veux voir au-delà de mes yeux
je ne sais quelle chose encore…
(Francis Jammes)
Posted in poésie | Tagué: (Francis Jammes), aimer, au-delà, azur, blond, ciseau, coq, coteau, coup, cri, dénouer, eau, encore, femme;blanc, feuillage, fruit, lourd, midi, net, parc, peler, quoi, s'aiguiser, salle à manger, savoir, se mirer, se taire, souffrir, tailler, tendre, trancher, village, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2020
Je me rappelle fort bien une autre jeune fille
[…]
Mais il me paraît si invraisemblable
que j’aie pu être cette petite Resi
et que je serai un jour une vieille femme.
[…]
Comment ces choses-là arrivent-elles ?
Comment le bon Dieu peut-Il faire cela ?
Alors que moi, je reste toujours la même.
Et s’il faut qu’il agisse ainsi, pourquoi me laisse-t-Il le voir en spectatrice,
avec une aussi nette perception ? Pourquoi ne me le cache-t-Il pas ?
Tout cela est mystérieux, si profondément mystérieux
[…]
Je suis d’une humeur où je ressens très fortement
la fragilité de toutes les choses de ce monde.
Je sens jusqu’au fond du coeur, que l’on ne doit rien garder,
que l’on ne peut rien saisir, que tout nous coule entre les doigts,
que tout ce que nous cherchons à prendre se dissout,
que tout s’évanouit comme une vapeur ou un rêve.
[…]
Le temps, c’est une chose étrange.
Tant qu’on se laisse vivre, il ne signifie absolument rien du tout.
Et puis, brusquement,
on n’est plus conscient de rien d’autre.
Il est tout autour de nous. Il est même en nous.
Il ruisselle sur nos visages, il ruisselle sur le miroir,
il coule entre mes tempes.
Et, entre toi et moi,
il coule encore, sans bruit, comme un sablier.
Oh, Quinquin ! Parfois, je l’entends qui coule— irrémédiablement.
Parfois, je me lève, au milieu de la nuit
et j’arrête toutes les pendules, toutes.
(Hugo von Hofmannsthal)
Posted in poésie | Tagué: (Hugo von Hofmannsthal), arrêter, arriver, autour, étrange, bon, bruit, brusquement, cacher, chercher, coeur, conscient, couler, Dieu, femme, fond, fort, fragilité, garder, humeur, invraisemblable, jeune fille, même, miroir, mystérieux, net, nuit, pendule, perception, petit, prendre, profond, rêve, ressentir, rester, rien, ruisseler, s'évanouir, sablier, saisir, se dissoudre, se lever, se rappeler, sentir, signifier, spectatrice, tempe, temps, vapeur, vieux, visage, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2020
DIMANCHE DE POISSONS
Et puis un jour vient encore, un autre jour,
allonger la corde des jours perdus
à reculer sans cesse devant la montagne
des livres, des lettres ; un jour
propre et net, ouvert comme un lit, un quai
à l’heure des adieux — et le mouchoir qu’on tire
est le même qu’hier, où les larmes ont séché
— un lit de pierres, et c’est là où nous sommes,
occupés à nous taire longuement,
à contempler par cœur la mer au plafond
comme les poissons rouges du bocal,
avec une fois de plus, une fois encore
tout un dimanche autour du cou.
(Guy Goffette)
Posted in poésie | Tagué: (Guy Goffette), adieu, allonger, autour, bocal, coeur, contempler, corde, cou, dimanche, heure, hier, jour, larme, lettre, lit, livre, long, mer, montagne, mouchoir, net, occuper, ouvert, perdu, pierre, plafond, poisson, poisson rouge, propre, quai, reculer, sans cesse, sécher, se taire, tirer, venir | Leave a Comment »