Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘nombre’

Ma naissance n’existe pas (Anise Koltz)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




Illustration: Jeanne Balas
    
Ma naissance n’existe pas
c’est un nombre
qui ouvre le ventre de ma mère
comme un coffre-fort

Ma mort n’existe
pas c’est un mirage
j’ai existé avant moi
le temps m’a plagiée

Avec le ciel et l’enfer
sous mes ongles
je marche
vers mon inconciliable éternité

(Anise Koltz)

 

Recueil: Un monde de pierres
Editions: Arfuyen

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SOLEIL DE MES VINGT ANS… (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2023



Illustration: Alexis Leborgne
    
SOLEIL DE MES VINGT ANS…

Soleil de mes vingt ans vous offensez mes ombres
Par vos jeux indiscrets
Car d’un temple inconnu je déchiffre les nombres
Et les calculs secrets.

Du sommeil de l’amour j’avais chanté l’étude.
Son flux et son reflux
Peuplaient et dépeuplaient l’île de solitude
Où je n’habite plus.

Vers un lieu sous-marin environné de pieuvres
Dans mon sommeil parti
Mon regard de noyé observe de mes œuvres
Le navire englouti.

J’avais pour vous rêvé, navire, des voyages
Toutes voiles dehors…
Et voilà maintenant qu’algues et coquillages
Recouvrent vos trésors.

Vitesse enivrez-vous je vous cède la place
Passez votre chemin
Votre orgueilleuse gloire étant que je vous fasse
Un signe de la main.

Passez m’éclaboussant de boue et de lumière.
Je ne le ferai pas.
Je vous laisse à vos buts. Le mien c’est la manière
Dont je pose mes pas.

(Jean Cocteau)

 

Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Tout aura donc été pensé pour l’éternité (Nicole Brossard)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2022



Illustration

    
tout aura donc été pensé pour l’éternité:
le paradis, l’enfer et l’absolu
ou jusqu’à la mort : l’amour
le poème,
le nombre, et le soi spéculaire

(Nicole Brossard)

 

Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Nombre (Aristote)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2022


solution-exemple-nombre-croise-2

S’il n’y a pas de nombrant
il n’y a pas de nombre.

(Aristote)

Posted in méditations | Tagué: , , | Leave a Comment »

Ton art (Rupi Kaur)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2022



Illustration: René Baumer
    
ton art
n’est pas de savoir
le nombre de personnes
qui aiment ton travail
ton art
est de savoir
si ton coeur aime ton travail
si ton âme aime ton travail
si tu es honnête avec toi-même
et tu ne dois jamais
troquer l’honnêteté
pour l’art de plaire

– à vous tous jeunes poètes

(Rupi Kaur)

Recueil: lait et miel
Traduction: de l’anglais (USA) par Sabine Rolland
Editions: Charleston

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Guetteur des nombres (Michel Deguy)

Posted by arbrealettres sur 24 juin 2022


ciel

Guetteur des nombres
au sémaphore du ciel

(Michel Deguy)

Posted in poésie | Tagué: , , , , | Leave a Comment »

Dans cette heure qui meurt sur un saule qui tremble (Paul Valéry)

Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2021




    
Dans cette heure qui meurt sur un saule qui tremble,
Où l’on aime en silence et comme en souvenir,
Tant l’amour se fait âme et la chair se fait ombre,
mais ombre palpitante, ivre de soutenir
L’infini d’un instant délicieux et sombre
moment de diamant qui vaut des jours sans nombre
Et nous fait pressentir l’immensité de nous,
Alors, serrant nos mains jointes sur tes genoux
Nous savons dans nos coeurs leurs forces se répondre
Et nous laissons gravir nos degrés les plus doux
Par la nécessité suprême de nous fondre…

(Paul Valéry)

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Mathématique (Lise Lagnel-Lefèvre)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2020



Pierre Avocat_ crbst_Editions_20du_20Pommier_206 (2) [1280x768]

 

Mathématique

Les nombres premiers grandissaient avec notre infortune;
En quantité illimitée, voilà que s’additionnaient nos malheurs.
Je connus un instant les lois éparses et presque vaines
de cette raison qu’on qualifie souvent de science exacte;
Et alors, proscrite aux sens, humide face au brouillard,
Elle sentait la complexité de ce qui dépasse la vie.

L’exactitude est tributaire de l’infini.

(Lise Lagnel-Lefèvre)

 

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

DIALOGUE AVEC JALÂL UD DÎM RUMI (I) (Serge Pey)

Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2020



Emilia Castaneda  (12)

 

DIALOGUE AVEC JALÂL UD DÎM RUMI (I)

Un plus un égale un
car deux est la séparation

La plus haute addition
soustrait car elle unit

Le nombre ne calcule pas
son unité
Il se renverse jusqu’à ne plus
se compter

(Serge Pey)

Illustration: Emilia Castaneda

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Ce que dit la bouche d’ombre (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2020



 

Illustration: Josephine Wall
    
Ce que dit la bouche d’ombre

Tout parle, l’air qui passe et l’alcyon qui vogue,
Le brin d’herbe, la fleur, le germe, l’élément.
T’imaginais-tu donc l’univers autrement ?
Crois-tu que Dieu, par qui la forme sort du nombre,
Aurait fait à jamais sonner la forêt sombre,
L’orage, le torrent roulant de noirs limons,
Le rocher dans les flots, la bête dans les monts,
La mouche, le buisson, la ronce où croît la mûre,
Et qu’il n’aurait rien mis dans l’éternel murmure ?
Crois-tu que l’eau du fleuve et les arbres des bois,
S’ils n’avaient rien à dire, élèveraient la voix ?
Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte ?
Crois-tu que l’océan, qui se gonfle et qui lutte,
Serait content d’ouvrir sa gueule jour et nuit
Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit,

Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole,
Si son rugissement n’était une parole ?
Crois-tu que le tombeau, d’herbe et de nuit vêtu,
Ne soit rien qu’un silence ? et te figures-tu
Que la création profonde, qui compose
Sa rumeur des frissons du lys et de la rose,
De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu,
Ne sait ce qu’elle dit quand elle parle à Dieu ?
Crois-tu qu’elle ne soit qu’une langue épaissie ?
Crois-tu que la nature énorme balbutie,
Et que Dieu se serait, dans son immensité,
Donné pour tout plaisir, pendant l’éternité,
D’entendre bégayer une sourde-muette ?
Non, l’abîme est un prêtre et l’ombre est un poëte ;
Non, tout est une voix et tout est un parfum ;
Tout dit dans l’infini quelque chose à quelqu’un ;
Une pensée emplit le tumulte superbe.
Dieu n’a pas fait un bruit sans y mêler le verbe.
Tout, comme toi, gémit ou chante comme moi ;
Tout parle. Et maintenant, homme, sais-tu pourquoi
Tout parle ? Ecoute bien. C’est que vents, ondes, flammes
Arbres, roseaux, rochers, tout vit !

Tout est plein d’âmes.

(Victor Hugo)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :