Ils devaient faire un bon millier,
banderoles et slogans, à dire non, à rire non.
Sur une place, derrière les jongleurs,
un couple s’embrassait.
(Jean L’Anselme)
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2023
Ils devaient faire un bon millier,
banderoles et slogans, à dire non, à rire non.
Sur une place, derrière les jongleurs,
un couple s’embrassait.
(Jean L’Anselme)
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Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2022
Nuit de quatre lunes
et d’un seul arbre,
avec une seule ombre
et un seul oiseau.
Je cherche sur ma peau
les marques de tes lèvres.
La source embrasse le vent
Sans le toucher.
Je porte ce Non
que tu m’as laissé
dans la paume de la main,
comme un citron de cire presque blanc.
Nuit de quatre lunes
et d’un seul arbre.
Sur la pointe d’une aiguille
tourne mon amour !
(Federico Garcia Lorca)
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Posted by arbrealettres sur 26 septembre 2022
Aux regards de l’homme
les yeux de la femme répondent
de deux façons:
Oui, mais non, ou:
Non, mais oui.
(Henri-Frédéric Blanc)
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2021
Si souvent tu as dit non,
que j’ai cru à des réserves de ouis.
(Jacques Biolley)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Biolley), croire, non, oui, réserve | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021
LE TEMPS DES CERISES
Comme on découvre en plein jour
les fragments d’un rêve,
ils insistent au portail.
Gêné, à la fenêtre, tu dis non.
Mais ils ne vendaient rien.
Ton refrain était l’unique raison.
Et c’est bien tard quand tu cours
dans la rue les serrer contre toi.
(Gérard Noiret)
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Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2021
Si j’étais petite bête des gazons
Je ne dirais ni oui ni non
Je me foutrais de l’horizon
Je ne demanderais pas mieux
Et je ne dirais pas nom de dieu
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 25 février 2021
Mon amour c’est ma bien-aimée adorée
et ma bien-aimée est à adorer dans ma bien-aimée
et j’adore l’adorée, l’ardente, la toujours-adorée, la partout-odorante,
je l’adore, j’adore son odeur,
ce tout et ce non-tout éventés par ma bien-aimée partout et cette aimantation adorée
qui est son non-ventre adoré, adorant et amoureusement fabriqué en or fabriqué dans l’âge d’or fabriqué de mon Amour,
comme un grand vide troué dans un grand trou à vider jusqu’à la fin des âges.
(Ghérasim Luca)
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Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2020
Patapim, Patapam,
Je ne sais d’où elle est sortie,
Elle ne m’a même pas regardé,
Et j’ai perdu tout de suite
Et la faim et la soif.
Patapim, Patapam,
Je ne sais ce qui m’arrive,
Et sans aucune pitié,
Elle va son chemin,
Elle chemine tout droit,
Je ne sais pas son nom,
Pour moi, c’est l’Enchantée,
Pour la voir passer,
Moi, je me mets ici,
Tous les matins à la guetter,
Je ne sais pas son nom,
Pour moi, c’est l’Enchantée,
Je ne fais qu’y penser
Et la nuit et le jour
Et le jour et la nuit.
Moi, toujours j’avais su,
Et dire non et dire adieu,
Moi, jamais je n’avais voulu,
Jamais prier homme ni Dieu,
Maintenant j’ai plié le genou,
Dans l’église, la tête baissée,
Pour mendier ce que je veux :
Respirer à côté d’elle.
De la terre ou du ciel,
Comme la foudre,
Et tout a chaviré,
Rien ne sera plus,
Non, jamais comme avant,
Ni le froid de la neige,
Ni le vert de la prairie,
Ni le chant d’un enfant,
Ni la marche du soleil
Qui fait courir les années.
Je ne sais pas son nom,
Pour moi, c’est l’Enchantée,
Et si ce n’est pas aujourd’hui,
Demain c’est sûr,
J’irai lui parler,
Je ne sais pas son nom,
Pour moi, c’est l’Enchantée,
Demain je lui dirai,
Je n’ai vécu jusqu’ici
Que pour vous rencontrer
***
L’ENCANTADA
Patapim,Patapam,
Non sèi d’on ei sortida,
Non m’a pas briga espiat,
E m’èi pergut suu pic,
E la hami e la set.
Patapim, Patapam,
Non sèi çò qui m’arriba,
E shens nada pieitat,
Que’n va lo son camin,
Que camina tot dret.
Non sèi pas lo son nom,
Tà jo qu’ei l’Encantada,
Tà la véder passar,
Jo que’m hiqui ací,
Tot matin a l’argueit,
Non sèi pas lo son nom,
Tà jo qu’ei l’Encantada,
Non hèi pas qu’i pensar
E la nueit e lo dia
E lo dia e la nueit.
Jo tostemps qu’avi sabut
E díser non e díser adiu,
Jo jamei n’avi volut,
Jamei pregar òmi ni Diu,
Ara qu’ei plegat lo jolh,
Dehens la gleisa capbaishat,
Tà mendicar çò qui voi,
Aledar au son costat.
De la tèrra o deu cèu,
Tau com la periclada,
E tot a capvirat,
Arren non serà mei,
Non jamei com avans,
Ni lo hred de la nèu,
Ni lo verd de la prada,
Ni lo cant d’un mainat,
Ni l’anar deu sorelh
Qui hè córrer los ans.
Non sèi pas lo son nom,
Tà jo qu’ei l’Encantada,
E si n’ei pas tà uei,
Tà doman qu’ei segur,
Que l’anirèi parlar,
Non sèi pas lo son nom,
Tà jo qu’ei l’Encantada,
Doman que’u diserèi,
Dinca ací qu’èi viscut
Sonque tà v’encontrar.
(Los de Nadau)
Découvert ici: https://petalesdecapucines.wordpress.com/
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Posted by arbrealettres sur 16 avril 2020
Quand je me téléphone
un autre me répond
Il n’est là pour personne
et me dit toujours non
Il comprend de travers
mon adresse mon nom
Il répète à l’envers
toutes mes commissions
Bête comme un écho
qui s’embrouille parmi
le halo de ses mots
ne comprend qu’à demi
Bête comme une voix
qui résonne résonne
dans un désert tout froid
il raccroche et je sonne
Allô Allô c’est moi
qui est à l’appareil
Mais c’est un autre moi
pareil et pas pareil
Un autre me répond
un autre ou bien personne.
(Claude Roy)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), adresse, allo, appareil, autre, à demi, écho, bête, commission, comprendre, couper, désert, dire, envers, froid, halo, mot, nom, non, pareil, personne, raccrocher, répéter, répondre, résonner, s'embrouiller, sonner, téléphoner, toujours, travers, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020
LES SOLITAIRES
Quand j’entends un amant trahi qui se lamente,
Qui maudit le printemps pour un arbre sans nid,
Qui trouve l’amour faux puisque fausse est l’amante
Comme un soleil qu’on voit par un vitrail terni,
Quand il s’enferme seul, les longs soirs de novembre,
Brûlant tout : des cheveux, des lettres, des sachets,
Et que des rais de pluie aux vitres de sa chambre
Viennent appesantir leurs douloureux archets,
Quand, sur la trahison, la tendresse l’emporte
Et que, pour oublier ce soudain abandon,
Il s’en va dans la nuit rôder devant sa porte
Pour envoyer vers elle un essai de pardon,
Alors je songe à ceux — les plus las, les plus tristes !-
Qui n’ont jamais connu la douceur d’être amant;
Les mendiants d’amour, les mornes guitaristes
Qui sur le pont du Rêve ont chanté vainement.
Ils ont été, pleurant, par des quartiers infâmes
Où claquaient aux châssis des linges suspendus,
Ils ont été rôdant et fixant sur les femmes
Des regards suppliants comme les chiens perdus.
Parfois, dans une rue assoupie et déserte,
Rêvant des amours blancs, des échanges d’anneau.
Ils regardaient longtemps une fenêtre ouverte
D’où tombait dans la rue un chant de piano.
D’autres fois ils allaient aux saisons pluviales
Attendre, sous la flamme et l’or des magasins,
Le groupe turbulent des ouvrières pâles
Dont la bouche bleuie a le ton des raisins.
Pauvres coeurs méconnus, dédaignés par les vierges !
Où seule maintenant la bande des Désirs
S’installe. pour un soir comme dans des auberges
Et salit les murs blancs à ses mornes plaisirs.
Oh ! ceux-là je les plains, ces veufs d’épouses mortes
Qu’ils aimèrent en rêve et dont ils n’ont rien eu,
Mais qu’ils croient tous les jours voir surgir à leurs portes
Et dont partout les suit le visage inconnu.
Oh ! ceux-là je les plains, ces amants sans amante
Qui cherchent dans le vent des baisers parfumés,
Qui cherchent de l’oubli dans la nuit endormante
Et meurent du regret de n’être pas aimés
« Mes bras veulent s’ouvrir…» — Non ! Étreins les nuées
— « Je suis seul ! c’est l’hiver ! et je voudrais dormir
Sur les coussins de chair des gorges remuées ! »
— Ton âme n’aura pas ce divin souvenir.
Le Solitaire part à travers la bourrasque;
Il regarde la lune et lui demande accueil,
Mais la lune lui rit avec ses yeux de masque
Et les astres luisants sont des clous de cercueil.
Alors il intercède : « O vous, les jeunes filles,
Venez donc ! aimez-moi ! mes rêves vous feront
Des guirlandes de fleurs autant que les quadrilles… »
Elles répondent : non ! et lui part sous l’affront.
« Vous, mes soeurs, ô pitié! vous, les veuves lointaines,
Qui souffrez dans le deuil et dans l’isolement,
Mes larmes remettront de l’eau dans vos fontaines,
Et votre parc fermé fleurira brusquement… »
Non encor ! — Vous, du moins, les grandes courtisanes
Portant dans vos coeurs froids l’infini du péché,
Mes voluptés vers vous s’en vont en caravanes
Pour tarir votre vice ainsi qu’un puits caché… »
Mais leur appel se perd dans la neige et la pluie !
Et rien n’a consolé de leur tourment amer
Les martyrs d’idéal que leur grande âme ennuie
Et qui vivront plaintifs et seuls — comme la mer !
(Georges Rodenbach)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Rodenbach), abandon, amant, amour, bourrasque, caravane, chair, chanter, chien, coeur, consoler, deuil, douceur, ennuyer, faux, femme, froid, gorge, intercéder, isolement, jeunes filles, las, maudire, mendiant, mer, morne, non, pardon, pêche, plaindre, plaintif, pleurer, raisin, rêve, rire, se lamenter, seul, soleil, solitaire, souffrir, supplier, tendresse, trahi, triste, veuf, vitrail, volupté | 4 Comments »