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Poésie

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Nous dans la campagne (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021



Nous dans la campagne

Nous percevons des joies vagabondes
De claires paroles
Dans le bec d’oiseaux fabuleux
Alors que des vagues nonchalantes
Déferlent sous un ciel séraphique

La forêt est en nous
Éternellement l’arbre reverdit
L’herbe repousse
Et la fleur s’épanouit
Sous un ciel inaltérable

Quand la campagne frissonne
Nous nous frayons un passage à travers le vent
Complices des heures bleues
Sous des poussées de lumière
Longeant des rivières qui rêvent
Nous sommes pleins d’un plaisir aérien
Alors que sans raison
L’écho résonne au confluent.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration: ïle de Nancy (Confluent)

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PALE ET LENTE, SI PALE EN SA ROBE D’ÉTÉ… (André Rivoire)

Posted by arbrealettres sur 13 août 2019



Christophe Gilbert la mariée aux gants [800x600]

PALE ET LENTE, SI PALE
EN SA ROBE D’ÉTÉ…

Pâle et lente, si pâle en sa robe d’été,
Si lente en ses langueurs, oh ! si pâle et si lente,
Elle va promenant sa douleur nonchalante,
Par les prés sans parfum, sous le ciel sans clarté.

Et voici qu’en son cœur, serré d’une agonie,
L’adieu d’un cor se traîne en de mornes abois…
Oh ! s’en aller ainsi, quand les feuilles des bois
S’entassent, pour mourir, parmi l’herbe jaunie !

Mourir aussi, mourir avec les feuilles d’or,
Dans la douceur et la tristesse de l’automne,
En écoutant pleurer la bise monotone,
Sourire au soir qui tombe, et rêver qu’on s’endort !

(André Rivoire)

 

 

 

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Les paroles de l’eau (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2019




    
Les paroles de l’eau

La lumière était de plus en plus lumière
clarté pure et sèche froide avec douceur
pendant que nous montions le chemin des alpages
où les clochettes des vaches tintent nonchalamment
Nous avons pris ensuite le sentier de terre
qui longe la forêt de grands sapins noirs
noirs du noir bleuté d’un plumage de choucas

Tout le long de la route une eau secrète nous parle
visible un instant quand le léger ruisselet traverse
le sentier puis de nouveau cachée mais toujours s’enchantant
parole de fraîcheur patience murmurée
l’incessante la volubile l’eau qui avance à notre pas

Toi dans ma vie ma chantante en sourdine
rire caché dans l’herbe source ma continuelle

(Claude Roy)

 

Recueil: À la lisière du temps suivi de Le voyage d’automne
Traduction:
Editions: Gallimard

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Qui est toi qui est moi (Jacqueline Risset)

Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2019



Illustration: Lucie Llong   
    
Qui est toi qui est moi
dans cette flamme?
Dès lors :

— le seul mot toi
brûle à cette flamme
et reste –

feu frénétique

vent nonchalant qui traverse le corps

corps
déjà plus là

dans cet état de métamorphose

(Jacqueline Risset)

 

Recueil: L’Amour de loin
Traduction:
Editions: Flammarion

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LA PORTE VITRÉE (Jean de la Ville de Mirmont)

Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2018



porte colorée

LA PORTE VITRÉE

L’ombre du corridor obscur est éclairée,
Tout en haut, par le jour d’une porte vitrée
Aux carreaux de couleur, jaunes, rouges et verts.
Je suis l’enfant rêveur qui regarde à travers.

Son esprit maladif longuement se récrée
A voir sur le jardin une lueur dorée,
Une lumière glauque ainsi qu’au fond des mers
Ou bien un soleil pourpre ensanglantant les airs.

II se plaît en ce monde irréel, où la vie
Semble douce à sa nonchalante rêverie,
Mais si la porte cède, il trouve avec effroi

Le jour gris de l’hiver, au lieu de ce qu’il croit,
Le vent aigre et mauvais, non la douceur amie,
Et dans son coeur qui souffre il sent entrer du froid.

(Jean de la Ville de Mirmont)

 

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Descendre dans les fonds d’une mer de mystère (Maryvonne Boyer)

Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2018



Descendre dans les fonds d’une mer de mystère
Pour subir son étreinte en une longue nuit
Et se prendre à rêver en quittant cette terre
Couler avec langueur, si bas, quand le jour fuit

Frissonner au contact des algues nonchalantes
Cueillir une merveille, un bouquet de corail
S’éclairer en chemin de lanternes mouvantes
Suivre un bébé dauphin tout près d’un soupirail

Colorer les poissons d’une encre lumineuse
Découvrir l’arc-en-ciel au creux d’un tourbillon
Se noyer dans la vague à l’ivresse berceuse
Et voir s’éterniser un paradis sans nom.

(Maryvonne Boyer)

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ENNUI (Maurice Maeterlinck)

Posted by arbrealettres sur 5 juin 2018



ENNUI

Les paons nonchalants, les paons blancs ont fui,
Les paons blancs ont fui l’ennui du réveil ;
Je vois les paons blancs, les paons d’aujourd’hui,
Les paons en allés pendant mon sommeil,
Les paons nonchalants, les paons d’aujourd’hui,
Atteindre indolents l’étang sans soleil,
J’entends les paons blancs, les paons de l’ennui,
Attendre indolents les temps sans soleil.

(Maurice Maeterlinck)

 

 

 

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Le poëme de la femme (Théophile Gautier)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2018



Illustration: Auguste Clésinger
    
Le poëme de la femme
Marbre de Paros

Un jour, au doux rêveur qui l’aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.

D’abord, superbe et triomphante
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d’infante
Un flot de velours nacarat :

Telle qu’au rebord de sa loge
Elle brille aux Italiens,
Ecoutant passer son éloge
Dans les chants des musiciens.

Ensuite, en sa verve d’artiste,
Laissant tomber l’épais velours,
Dans un nuage de batiste
Elle ébaucha ses fiers contours.

Glissant de l’épaule à la hanche,
La chemise aux plis nonchalants,
Comme une tourterelle blanche
Vint s’abattre sur ses pieds blancs.

Pour Apelle ou pour Cléoméne,
Elle semblait, marbre de chair,
En Vénus Anadyomène
Poser nue au bord de la mer.

De grosses perles de Venise
Roulaient au lieu de gouttes d’eau,
Grains laiteux qu’un rayon irise,
Sur le frais satin de sa peau.

Oh ! quelles ravissantes choses,
Dans sa divine nudité,
Avec les strophes de ses poses,
Chantait cet hymne de beauté !

Comme les flots baisant le sable
Sous la lune aux tremblants rayons,
Sa grâce était intarissable
En molles ondulations.

Mais bientôt, lasse d’art antique,
De Phidias et de Vénus,
Dans une autre stance plastique
Elle groupe ses charmes nus.

Sur un tapis de Cachemire,
C’est la sultane du sérail,
Riant au miroir qui l’admire
Avec un rire de corail ;

La Géorgienne indolente,
Avec son souple narguilhé,
Etalant sa hanche opulente,
Un pied sous l’autre replié.

Et comme l’odalisque d’Ingres,
De ses reins cambrant les rondeurs,
En dépit des vertus malingres,
En dépit des maigres pudeurs !

Paresseuse odalisque, arrière !
Voici le tableau dans son jour,
Le diamant dans sa lumière ;
Voici la beauté dans l’amour !

Sa tête penche et se renverse ;
Haletante, dressant les seins,
Aux bras du rêve qui la berce,
Elle tombe sur ses coussins.

Ses paupières battent des ailes
Sur leurs globes d’argent bruni,
Et l’on voit monter ses prunelles
Dans la nacre de l’infini.

D’un linceul de point d’Angleterre
Que l’on recouvre sa beauté :
L’extase l’a prise à la terre ;
Elle est morte de volupté !

Que les violettes de Parme,
Au lieu des tristes fleurs des morts
Où chaque perle est une larme,
Pleurent en bouquets sur son corps !

Et que mollement on la pose
Sur son lit, tombeau blanc et doux,
Où le poète, à la nuit close,
Ira prier à deux genoux.

(Théophile Gautier)

 

Recueil: Émaux et Camées
Traduction:
Editions: Gallimard

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L’été dans la montagne (Li Po)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2017



L’été dans la montagne

Nonchalant, j’agite mon éventail de plumes blanches,
Mon corps est nu dans le bois verdoyant.
Ôtant mon bonnet, je l’accroche au rocher,
Mon chef découvert se baigne dans le vent des sapins.

(Li Po)

 

 

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En silence elle peigne, peigne ses longs cheveux (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2017



En silence elle peigne,
Peigne ses longs cheveux.
En silence, avec aise
Et maint air gracieux.

Le soleil luit par place
Dans l’herbe et dans les saules,
Elle, devant la glace,
Peigne ses longs cheveux.

Ah, cesse, je te prie,
De peigner tes cheveux :
J’ai ouï d’une magie
Sous un air gracieux

Qui rend aussi léger
Le séjour que l’adieu,
Belle aux airs gracieux,
Belle aux airs nonchalants.

***

Silently she is combing,
Combing her long hair,
Silently and graciously,
With many a pretty air.

The sun is in the willow leaves
And on the dappled grassy
And still she’s combing her long hair
Before the looking-glass.

I pray you, cease to comb out,
Comb out your long hair,
For I have heard of witchery
Under a pretty air,

That makes as one thing to the lover
Staying and going hence,
Ail fair, with many a pretty air
And many a negligence.

(James Joyce)


Illustration: Pierre-Auguste Renoir

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