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Poésie

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Au clair de lune, à travers la forêt (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2023




    
Au clair de lune, à travers la forêt,
J’ai vu tantôt les elfes chevaucher;
J’ai entendu aussi leurs cors résonner,
J’ai entendu aussi leurs clochettes tinter.

Leurs blanches montures portaient
Des bois de cerfs dorés et filaient,
Comme un vol de cygnes sauvages
Leur cortège traversait les airs.

Souriant, la reine me fit un signe,
Souriant, en passant près de moi.
Était-ce un signe pour mon nouvel amour,
Ou voulait-elle me parler de mort?

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

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On a déjà tout vu sur la terre (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023



Illustration: Zinovy Shersher
    
On a déjà tout vu sur la terre,
il n’y a rien de nouveau,
mais malheur aux amants
qui ne savent pas découvrir
dans chaque baiser
une fleur nouvelle.

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

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Un visage signé de rides (Jean-Vincent Verdonnet)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




    
Un visage signé de rides
qu’une rose en s’ouvrant
lira

la poix de la suie douce aux poutres
où reposèrent un moment
les oiseleurs de sortilèges

le baiser des millénaires aux graminées
dans un tourbillon d’allégresse

la manne de ciels
qui naissent de faims pauvres

des gestes anciens fondant
l’espace nouveau des journées

et ces révélations d’étoiles
dont l’eau des fontaines frémit

pourraient changer
l’ordre du monde

(Jean-Vincent Verdonnet)

 

Recueil: D’ailleurs
Editions: Saint-Germain-des-Prés

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Le désert entre en toi (Bernard Perroy)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



Illustration: Rachid Koraïchi
    
Le désert entre en toi
comme une nouvelle ivresse,

une amitié avec ce que
tu ne connais pas…

Tu lèves le verre
au péril de la vie,

à sa musique entr’aperçue
derrière les voiles du vent…

(Bernard Perroy)

 

Recueil: Une gorgée d’azur
Traduction:
Editions: Al Manar

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Pour qui parle le poète ? (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: René Baumer
    
Pour qui parle le poète ?

Où est-il celui qui parlait le langage des astres ?
Celui capable de réformer le monde
Ou de l’embraser d’un souffle acide
De l’enrouler d’un bon mot
Jusqu’à l’implosion des sens
De faire de tout ce qui était
Cendres incandescentes

Où es-tu ?

Toi le dernier Nadir
Fais-nous entendre ta voix
Tu ne peux plus t’adresser qu’à une poignée d’hommes
Tu dois parler à tous
Descends de ton Zénith
De ta copieuse bibliothèque
Reviens-nous d’Abyssinie
Avec de l’or autour de la taille
Distribue tes trésors au peuple
Accompagne-les dans leur retraite
Mais il est peut-être déjà trop tard
Car voici venu le temps des nombrilistes
Des briseurs de rêves
Dans ta silencieuse fureur
Tu nous as tourné le dos à tous
Sans distinction aucune
Ton verbe est à présent inaudible
Ta race est devenue la triste risée des puissants
Invente donc un nouveau langage
Libère-nous des mères abusives
Des costumes étriqués
Embarque-nous dans tes soirs bleus d’été
Fais de chaque vision
Notre éternité

Reviens-nous
Toi l’enfant
Le voyant
Le dernier mendiant

(Grégory Rateau)

 

Recueil: Conspiration du réel
Traduction:
Editions: Unicité

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Je suis (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: Mario Cossu

    

Je suis

Je suis ce gamin lancé dans le monde
cherchant « la maison » partout
où les sourires se souviennent encore

Je suis cette langue exilée
dont l’héritage en fuite
le retient par la peau du Verbe

Je suis cette cigarette de trop
et qui, une fois éteinte
attend sagement de nouvelles brumes

Je suis cet être en chantier
à la recherche du frère ou de la sœur
passant outre les quelques miettes de sang

Je suis cette raison vacillante
accoquinée aux maudits
mais se refusant à partager leurs tristes sorts

Je suis ce bohémien avide de sensations
aveuglé par ses chimères
mais s’accrochant désespérément à une branche d’éternité

Je suis cet imposteur
dont la lucidité vengeresse
lui désigne la blessure du soleil

(Grégory Rateau)

Recueil: Imprécations nocturnes
Traduction:
Editions: Conspiration

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Vêtement de voyage (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
Vêtement de voyage
si nouveau pour moi:
elle en veut mouiller
la manche
cette pluie soudaine

***

Tabi-goromo
mada ki mo narenu
sode no uhe ni
nurubeki mono to
ame ha hurikinu

(Anonyme)

Recueil: En longeant la mer de Kyôto à Kamakura
Traduction: Le groupe Koten
Editions: Le bruit du Temps

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UNE LUMIÈRE ACROPOLE (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
UNE LUMIÈRE ACROPOLE
à Jean Tardieu

Une lumière, acropole au sommet de mes songes,
ayant lui s’éboula, les bêtes m’ont repris
dans le tourbillon de leurs serres froides
et me creusent en nouveau nid
pour que j’y puisse à loisir irrité
cuver ma cendre
et soudain m’éclairer à ma réalité,
avant de retomber par l’épaisseur si lente.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

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Souvent (Martine Laffon)

Posted by arbrealettres sur 3 février 2023




Illustration: Marie Boutroy
    
Souvent elle s’assoit sur le pas de sa porte,
les mains abandonnées.
Elle regarde passer les saisons
qui s’en viennent et qui s’en vont
par le sang vermeil des vendanges
et par le givre de novembre,
attendant patiemment l’aube nouvelle,
ensoleillée, de chaque printemps,
promesse de l’été.

Depuis longtemps déjà elle s’applique à vivre.
Elle s’applique et pour ne rien oublier,
elle inscrit dans son livre la plainte des marais,
le cri obsédant des engoulevents tournoyant dans les champs.
Elle inscrit la mort, en lettres noires,
celle des bêtes, celle des gens
et puis aussi les arabesques
et le vagabondage des nuages.

Elle inscrit le parfum des roses pâles
et de la menthe sauvage qui envahit son coeur
d’une étrange langueur dans la tiédeur du soir.
Elle inscrit dans son livre le bleu-gris des toits d’ardoise,
le vert du lierre et le rouge perlant à la gorge des oiseaux.
Jours après nuits, elle inscrit
l’éclat des pierres, de l’éclair et du feu.
Elle inscrit
l’air léger qui l’emporte et la berce,
aussi fragile qu’un nouveau-né.

(Martine Laffon)

 

Recueil: Le Dit d’Amour
Traduction:
Editions: Alternatives

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La vie a commencé de ramper (Rajvi Patel)

Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2023



Illustration
    

La vie a commencé de ramper
hors de mes yeux
comme une longue et mince colonne
de fourmis
à la recherche d’un nouveau nid

(Rajvi Patel) (1939-1968)

Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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