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Posts Tagged ‘nymphe’

Ô Fontaine Bellerie (Guillaume de Lorris)

Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2022



Illustration: Helena Nelson-Reed
    
Ô Fontaine Bellerie

Ô Fontaine Bellerie,
Belle fontaine chérie
De nos Nymphes, quand ton eau
Les cache au creux de ta source,
Fuyantes le Satyreau,
Qui les pourchasse à la course
Jusqu’au bord de ton ruisseau,

Tu es la Nymphe éternelle
De ma terre paternelle :
Pource en ce pré verdelet
Vois ton Poète qui t’orne
D’un petit chevreau de lait,
A qui l’une et l’autre corne
Sortent du front nouvelet.

L’Été je dors ou repose
Sur ton herbe, où je compose,
Caché sous tes saules verts,
Je ne sais quoi, qui ta gloire
Enverra par l’univers,
Commandant à la Mémoire
Que tu vives par mes vers.

L’ardeur de la Canicule
Ton vert rivage ne brûle,
Tellement qu’en toutes parts
Ton ombre est épaisse et drue
Aux pasteurs venant des parcs,
Aux boeufs las de la charrue,
Et au bestial épars.

Io ! tu seras sans cesse
Des fontaines la princesse,
Moi célébrant le conduit
Du rocher percé, qui darde
Avec un enroué bruit
L’eau de ta source jasarde
Qui trépillante se suit.

(Guillaume de Lorris)

 

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JE CHANTE (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Charles Trenet

JE CHANTE

Je chante !
Je chante soir et matin,
Je chante sur mon chemin
Je chante, je vais de ferme en château
Je chante pour du pain je chante pour de l’eau
Je couche
Sur l’herbe tendre des bois
Les mouches
Ne me piquent pas
Je suis heureux, j’ai tout et j’ai rien
Je chante sur mon chemin
Je suis heureux et libre enfin.

Les elfes
Divinités de la nuit,
Les elfes
Couchent dans mon lit.
La lune se faufile à pas de loup
Dans le bois, pour danser, pour danser avec nous.
Je sonne
Chez la comtesse à midi :
Personne,
Elle est partie,
Elle n’a laissé qu’un peu d’riz pour moi
Me dit un laquais chinois

Je chante
Mais la faim qui m’affaiblit
Tourmente
Mon appétit.
Je tombe soudain au creux d’un sentier,
Je défaille en chantant et je meurs à moitié
« Gendarmes,
Qui passez sur le chemin
Gendarmes,
Je tends la main.
Pitié, j’ai faim, je voudrais manger,
Je suis léger… léger… »

Au poste,
D’autres moustaches m’ont dit,
Au poste,
« Ah ! mon ami,
C’est vous le chanteur vagabond ?
On va vous enfermer… oui, votre compte est bon. »
Ficelle,
Tu m’as sauvé de la vie,
Ficelle,
Sois donc bénie
Car, grâce à toi j’ai rendu l’esprit,
Je me suis pendu cette nuit… et depuis…

Je chante !
Je chante soir et matin,
Je chante
Sur les chemins,
Je hante les fermes et les châteaux,
Un fantôme qui chante, on trouve ça rigolo
Je couche,
Parmi les fleurs des talus,
Les mouches
Ne me piquent plus
Je suis heureux, ça va, j’ai plus faim,
Heureux, et libre enfin !

(Charles Trenet)

 

 

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LE GRAND DÉFI (Jacques Rabemananjara)

Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021




LE GRAND DÉFI

I

Ton corps était tendu de grâce et d’insolence :
Le grand défi brillait d’un feu de diamant
dans tes yeux où l’amour en pleine virulence
rutilait comme un astre au fond du firmament.

Nous reprîmes le chant de nos premières fêtes :
Le monde de nouveau chancela sous nos poids,
tellement nous étions lourds de tous nos émois ;
royale tu m’ouvris les alcôves secrètes.

Aussitôt jaillissant du sarcophage d’or
telle tu m’apparus qu’en songe j’avais prise :
reine Néfertiti sans voile ni trésor,

ayant pour seul atour sa beauté reconquise
ou bien, livrée à la caresse de nos brises,
ondine d’Alassour, nymphe des lacs du Nord.

II

Royale tu m’ouvris les alcôves du ciel :
Par quel prodige, par quelle métamorphose
dans ton lit devenu l’axe de toute chose,
l’Univers retrouva son centre essentiel !

Ce fut le tourbillon fantastique des sens
pris soudain dans la ronde éternelle des astres.
Et tel fut le combat que jouant les désastres
il nous rongea les os et nous brilla le sang.

Cherchant de nos volcans les plus riches vestiges
nous tournions, nous tournions sur nos propres vertiges
avant la chute d’or dans le cratère en feu.

Le bonheur renaissait de la chaude coulée
des laves dévalant les flancs nus et nerveux
de ta divinité de nouveau révélée.

III

O Déesse, voici le temps de l’apogée :
La terre disparaît avec son rituel
et son cortège de soucis habituels.
C’est l’ivresse du ciel par l’amour propagée

qui déferle sur nous en beaux cyclones d’or.
Quelle force nous lance au-delà de nous-mêmes,
plus haut que notre rêve et plus loin que la mort.
Le zénith nous délivre un message suprême

pour franchir la frontière au col de l’infini.
Nous avons à passer la charge la plus lourde
dont un simple mortel se soit jamais muni.

Notre soif est si grande et si fraîche la gourde
que du désert brillant le sable et les rocailles
s’en trouvent attendris jusque dans les entrailles.

(Jacques Rabemananjara)

Illustration

 

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Filles d’ondes (Hubert Juin)

Posted by arbrealettres sur 20 mai 2021



 

Bryce Cameron Liston - (8)

Filles d’ondes habillées sous le miroir des eaux,
nymphe adverse des algues qui poussent à l’envers,
ce sont vers moi tes jambes qui se meuvent, hors
la corolle sinueuse de la toison ouverte et la
perle incertaine de ton souffle.

(Hubert Juin)

Illustration: Bryce Cameron Liston

 

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LE CHANSONNIER (extrait) (Lorenzo De Medici)

Posted by arbrealettres sur 19 mai 2021



Illustration: Anders Zorn
    
LE CHANSONNIER (extrait)

Cherche qui veut les grands honneurs, les pompes,
Les hauts monuments, les places, les temples,
Les plaisirs, les trésors, accompagnés
De cent dures pensées, de cent douleurs.

Un petit pré vert, plein de belles fleurs,
Un ruisselet, qui arrose l’herbette,
Un oiselet, que fait Amour se plaindre,
Peuvent bien mieux apaiser mes ardeurs,

Et les bois ombreux, les rocs, les hauts monts,
Les antres noirs, les bêtes fugitives,
Avec quelque jolie nymphe craintive.

Là-bas je vois en mes pensées errantes
Les beaux yeux tels que s’ils étaient vivants;
Ici m’en prive une chose ou une autre.

***

CANZONIERE

Cerchi chi vuol le pompe e gli alti onori,
Le piazze, i templi e gli edifizi magni,
Le delizie e il tesor, quale accompagni
Mille duri pensier, mille dolori.

Un verde praticel piem di be’ fiori,
Un rivo che l’erbetta intorno bagni,
Un augelletto che d’amor si lagni,
Acqueta molto meglio i nostri ardori;

L’ombrose selve, i sassi e gli alti monti,
Gli antri oscuri e le fère fuggitive,
Qualche leggiadra ninfa paurosa:

Quivi vegg’io con pensier vaghi e pronti
Le belle luci corne fussin vive,
Qui me le toglie or una or altra cosa.

(Lorenzo De Medici)

Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières

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Tu rentres en chantant (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021



Tu cueilles un rêve dans la fleur
D’où s’envole un papillon
Tu composes un bouquet
De plantes aromatiques
Et emplis ta corbeille
De fruits de toutes les couleurs
Et quand l’arbre retrouve
Le rythme de ses feuilles
Et qu’un silence fébrile
Etouffe tous les bruits
Tu rentres en chantant
Et déployant ta robe légère
Sur tes jambes de nymphe.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration: Andrzej Malinowski

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Rêvé de toi (Jean Joubert)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2020



Rêvé de toi
deux nuages
couleur cuisse de nymphe émue

(Jean Joubert)


Illustration

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LES NYMPHES DES EAUX (Henry Bauchau)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2020



Illustration
    
LES NYMPHES DES EAUX

Avec leurs ailes
en diamants
d’écuyères de cirque
tous les moulins sont arrêtés
dans le village des sirènes

Et tous les gestes pour mourir

(Henry Bauchau)

 

Recueil: Poésie complète
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Retouche à l’effort (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 29 mai 2020



 

Don Hong -Oai 016

retouche à l’effort

écume aux lèvres
le vent monte les îles inclinées
ainsi je peine à vous dompter
nymphes de l’amertume

(Daniel Boulanger)

Illustration: Don Hong

 

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La métaphysique du corps (Carlos Drummond de Andrade)

Posted by arbrealettres sur 8 mai 2020



La métaphysique du corps

La métaphysique du corps s’entr’aperçoit
dans les images. L’âme du corps
module en chaque fragment sa musique
de sphères et d’essences
au-delà de la simple chair et de simples ongles.

Dans chaque silence du corps on identifie
la ligne du sens universel
qui à la forme brève et transitive imprime
la solennelle marque des dieux
et du rêve.

Parmi les feuilles, on surprend
dans la dernière nymphe
ce qui dans la femme est encore branche et rosée;
et, plus que nature, pensée
de l’unité initiale du monde:
femme plante brise mer,
son être tellurique, spontané,
comme si elle était un rameau de l’arbre
infini qui condense
le miel, le soleil, le sel, le souffle âcre de la vie.

Dans l’extase et le tremblement plonge le regard
devant la lumineuse fesse opalescente,
la cuisse, le ventre sacré, assigné
à l’office d’exister, et puis tout ce que le corps
résume de l’autre vie, plus florissante,
dans laquelle nous avons tous été terre, sève et amour.

Voici ce que révèle l’être, dans la transparence
de l’enveloppe parfaite.

(Carlos Drummond de Andrade)


Illustration: Théodore Chassériau

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