Posts Tagged ‘obscurcir’
Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2022

En mémoire de ma mère
Je dois encore apprendre qui tu es.
Tu es devenue le livre
où logent maintenant toutes mes années
et mon regard
Tu t’obscurcis
devant mes yeux.
Je suis en vain le chiffre des pages
depuis ta tombe jusqu’au compte
qui nous désigne
depuis la femme jusqu’à l’homme.
Je dois encore te lire.
(Leonard Nolens)
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020

EN GRANDISSANT
C’était il y a si longtemps.
Mon rêve je l’ai presque oublié.
Mais alors il était bien là,
Devant moi,
Vif comme un soleil…
Mon rêve.
Et puis le mur monta,
Il monta lentement,
Lentement.
Entre moi et mon rêve.
Il monta lentement, très lentement,
Obscurcissant,
Dissimulant,
L’éclat de mon rêve.
Il monta et toucha le ciel.
Oh! ce mur!
Ce fut l’ombre.
Me voilà noir.
Je suis couché dans l’ombre.
Devant moi, au-dessus de moi
L’éclat de mon rêve n’est plus.
Il n’y a que mur épais.
Il n’y a qu’ombre.
Mes mains!
Mes sombres mains!
Elles traversent le mur!
Elles retrouvent mon rêve!
Aidez-moi à briser ces ténèbres,
A fracasser cette nuit,
A rompre cette ombre,
Pour en faire mille rais de soleil,
Mille tourbillons de soleil et de rêve!
***
As I Grew Older
It was a long time ago.
I have almost forgotten my dream.
But it was there then,
In front of me,
Bright like a sun-
My dream.
And then the wall rose,
Rose slowly,
Slowly,
Between me and my dream.
Rose until it touched the sky–
The wall.
Shadow.
I am black.
I lie down in the shadow.
No longer the light of my dream before me,
Above me.
Only the thick wall.
Only the shadow.
My hands!
My dark hands!
Break through the wall!
Find my dream!
Help me to shatter this darkness,
To smash this night,
To break this shadow
Into a thousand lights of sun,
Into a thousand whirling dreams
Of sun!
(Langston Hughes)
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Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019

Illustration: Edward Hopper
Soir ivre
Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube à la fenêtre et désire chanter.
Les vitres peureusement se rassemblent et se pressent
dans lesquelles ses ombres se sont prises au filet.
Il obscurcit et tangue autour des maisons,
tombe sur un enfant et le chasse en criant,
poursuit tout en haletant et chuchotant
de sombres et inquiétantes déclarations.
Dans la cour humide, à la lisière sombre du mur,
il s’ébat avec les rats dans les coins.
Une femme dans sa robe grise râpée de bure
s’enfuit devant lui pour se cacher plus loin.
A la fontaine un filet mince encore coule,
une goutte s’empresse de saisir l’autre au vol ;
là, il boit sans ambages au trou encrassé de rouille
et aide à laver les noirs caniveaux et rigoles.
Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube par la fenêtre et commence à chanter.
Les vitres se brisent. Le visage ensanglanté,
il entre pour lutter avec ma terreur.
***
Betrunkner Abend
Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ans Fenster und begehrt zu singen.
Die Scheiben drängen furchtsam sich und dicht,
in denen seine Schatten sich verfingen.
Er schwankt verdunkelnd um das Häusermeer,
trifft auf ein Kind, es schreiend zu verjagen,
und atmet keuchend pinter allem her,
Beängstigendes flüsternd auszusagen.
Im feuchten Hof am dunklen Mauerrand
tummelt mit Ratten er sich in den Ecken.
Ein Weib, in grau verschlissenem Gewand,
weicht vor ihm weg, sich tiefer zu verstecken.
Am Brunnen rinnt ein dünner Faden noch,
ein Tropfen läuft, den andern zu erhaschen;
dort trinkt er jäh aus rostverschleimtem Loch
und hait, die schwarzen Gossen mitzuwaschen.
Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ins Fenster und beginnt zu singen.
Die Scheiben brechen. Blutend im Gesicht
dringt er herein, mit meinem Graun zu ringen.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 24 mars 2019
Quelquefois la forêt,
comme un corps fragile,
te demande d’ouvrir
en grand ta fenêtre,
tu obéis, avec la
complicité du jardin,
tu lui dis d’approcher,
qu’elle peut compter
sur ta joie où vibrent
encore des oiseaux que
l’âge n’a pas obscurcis
et qui planent dans
ta mémoire comme
les grandes mains
d’un crépuscule
sans blessures.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), approcher, âge, blessure, complicité, compter, corps, crépuscule, demander, fenêtre, forêt, fragile, jardin, joie, main, mémoire, obéir, obscurcir, oiseau, ouvrir, planer, vibrer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2019

Tu n’écris pas pour obscurcir
ce qui est clair,
tu es venu de la source
cherchant la transparence.
Tu es venu de la rose
et de l’intérieur du bleu,
cherchant la voix des yeux
avec sa frise de nuit.
Ce qui bouge en toi, ce que
tu donnes,
est un rivage léger.
Ce qui appelle en toi, voix
du proche, enseigne et construit
des signes d’éternité.
(Lionel Ray)
Recueil: Syllabes de sable Poèmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2018

Tu n’écris pas pour obscurcir
ce qui est clair,
tu es venu de la source
cherchant la transparence
…
Ce qui bouge en toi, ce que
tu donnes,
est un nuage léger.
Ce qui appelle en toi, voix
du proche, enseigne et construit
des signes d’éternité
(Lionel Ray)
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2018

SOI
Qui suis-je, qui
Parle, fait de poussière,
Qui regarde, fait d’argile?
Qui entend
La pierre muette,
Et touche du doigt, de l’os,
L’eau fragile?
Qui pour la forêt respire le soir,
Voit pour la rose,
Et sait
Ce que l’oiseau chante?
Qui suis-je — qui craint pour le soleil
La diabolique obscurité,
Et tient en équilibre
L’atome et le chaos?
Qui, né du rien, a contemplé
Le visage aimé?
***
SELF
Who am I, who
Speaks from the dus!,
Who looks from the clay ?
Who bears
For the mute stone,
For fragile water feels
With finger and bone?
Who for the fores! breathes the evening,
Sees for the rose,
Who knows
What the bird sings?
Who am I, who for the sun fears
The demon dark,
In order bolds
Atom and chaos?
Who out of notbingness has gazed
On the beloved face?
(Kathleen Raine)
Recueil: Sur un rivage désert
Traduction: Marie-Béatrice Mesnet et Jean Mambrino
Editions: Granit
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Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), aimé, argile, atome, équilibre, chanter, chaos, contempler, craindre, diabolique, doigt, eau, entendre, fait, forêt, fragile, muet, obscurcir, oiseau, os, parler, pierre, poussière, regarder, respirer, rose, savoir, soi, soir, soleil, tenir, toucher, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 septembre 2018

Le tour du monde au-dessus des nuages
vaut-il un seul pas
que cerne, obscurcit, capture un ciel bas ?
ô trop facile clarté des voyages
dans le bleu sans fond
(Robert Mallet)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Robert Mallet), bleu, capturer, cerner, ciel, clarté, facile, fond, monde, nuage, obscurcir, pas, tour, valoir, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2018

Un souci d’amour
Fait couler mes larmes
Qui m’obscurcissent le ciel.
A la lune qui pénètre dans ma chambre
Je ne trouve plus le même éclat.
(Fujiwara no Kintsune)
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Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2018

Etes-vous venu à moi ?
Serais-je allée vers vous ?
Je ne me le rappelle plus.
Était-ce un rêve, ou la réalité ?
Étais-je endormie ou éveillée ?
Réponse de Naribira:
Dans les ténèbres
Qui obscurcissent nos coeurs
Nous avons erré.
Si c’est un rêve ou la réalité,
Cette nuit en décidera.
(Ariwara no Naribira)
Illustration: Ary Scheffer
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