Posts Tagged ‘obscurément’
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020

Âme soumise aux mystères du mouvement,
passe emportée par ton dernier regard ouvert,
passe, âme passagère dont aucune nuit n’arrêta
ni la passion, ni l’ascension, ni le sourire.
Passe : il y a la place entre les terres et les bois,
certains feux sont de ceux que nulle ombre ne peut réduire.
Où le regard s’enfonce et vibre comme un fer de lance,
l’âme pénètre et trouve obscurément sa récompense.
Prends le chemin que t’indiquera le suspens de ton coeur,
tourne avec la lumière, persévère avec les eaux,
passe avec le passage irrésistible des oiseaux,
éloigne-toi : il n’est de fin qu’en l’immobile peur.
(Philippe Jaccottet)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Philippe Jaccottet), arrêter, ascension, âme, bois, chemin, coeur, eau, emporté, fer, feu, fin, immobile, irrésistible, lance, lumière, mouvement, mystère, nuit, obscurément, oiseau, ombre, ouvert, passage, passer, passion, pénétrer, persévérer, peur, place, récompense, réduire, regard, s'éloigner, s'enfoncer, soumis, sourire, suspendre, terre, tourner, vibrer | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2019

Illustration: Eliane Marque
À partir d’un certain point,
recueillir d’autres détails n’importe plus.
Toute information accable ou trouble.
Tout signe est destiné à s’invalider
dans l’inévitable rencontre
avec le signe contraire.
A partir d’un certain point,
seule compte la transposition de réalité
qui défait les signes,
rompt les sceaux arrogants
et ouvre les vannes
des courants imbriqués obscurément.
Alors toute donnée nouvelle
entrave la réalité,
divise l’énergie du fond,
affaiblit la pensée.
Une fleur ne s’actualise pas.
Personne n’a décrit une rose.
Une fleur est le poids de sa vision.
L’être est toujours
le contraire de ses données.
Ou la conflagration qui les détruit.
***
A partir de cierto punto,
no interesa recoger más detalles.
Ya toda información abruma o confunde.
El destino de todo signo es invalidarse
en el encuentro inevitable
con el signo contrario.
A partir de cierto punto,
sólo importa la transposición de realidad
que deshace los signos,
rompe los sellos prepotentes
y abre las compuertas
de los caudales oscuramente imbricados.
Entonces todo dato nuevo
traba la realidad,
divide la energía del fondo,
debilita el pensamiento.
Una flor no se actualiza.
Nadie ha descripto una rosa.
Una flor es el peso de su vision.
El ser es siempre
lo opuesto a sus datos.
O la conflagración que los destruye.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), accabler, actualiser, affaiblir, arrogant, énergie, être, conflagration, contraire, courant, décrire, défaire, détail, détruire, destiné, diviser, donnée, entraver, fleur, fond, imbriqué, importer, inévitable, information, invalider, nouveau, obscurément, ouvrir, pensée, personne, poids, point, réalité, recueillir, rencontre, rompre, rose, sceau, signe, toujours, transposition, troubler, vanne, vision | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 mars 2019

Oh ! de grâce, fleur que je cueille,
Ce soir, que le long de mes mains
Mon âme en toi ne passe,
Que tout ce que je touche, hélas !
Ne veuille devenir humain,
Déjà je sens, obscurément, tes feuilles
Qui s’allongent, et ta corolle,
Lourde de songe, qui se pose
Comme un beau front sur mon épaule ;
Déjà je sens ton corps frémissant,
Qui m’aspire et devient vivant…
Ah ! reste hésitante ainsi, incertaine,
Nymphe à mon âme, fleur à mes yeux
Aux confins de la vie humaine.
(Charles Van Lerberghe)
Illustration: Bryce Cameron Liston
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Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2018

Illustration: ArbreaPhotos
quand je lis Paul de Roux je m’arrête
j’écoute les échos d’une voix que je connais
au coeur de cette voix j’ai l’impression de me connaître
un peu mais obscurément j’ai le sentiment d’être
un peu plus près de moi sous un soleil voilé
et même lorsque je me récite ce vers
et tout a la tristesse des choses abandonnées
je soupçonne autour de moi cet envers
des choses mortes qui s’obstinent à durer
(Jean-Claude Pirotte)
Recueil: Revermont
Traduction:
Editions: Le temps qu’il fait
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Posted by arbrealettres sur 23 avril 2018

Fronton de la grâce
Tremble
Au fronton de la grâce
Tremble l’épaule
Du baptême des pentes
Eau et sable
Scellés d’angoisse et d’obscur
Comme est la buée du monde
Eau et sable naissant
Aimer cherche une main
Obscurément une autre
Une autre encore
Aimer tremble
Au fronton de la grâce
Et le sel y fait un jour redoutable
(Béatrice Douvre)
Recueil: Oeuvre poétique
Traduction:
Editions: Voix d’Encre
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Posted by arbrealettres sur 22 mars 2018

Aujourd’hui j’aime
et de ma main
je dessine chaque nervure
chaque noeud en or
Aujourd’hui je suis
et aux feuilles
jaillissant de l’arbre
au doux pelage de l’herbe qui poussera
aux pommes qui vont mûrir
à l’oreille verte du printemps je chuchote
qu’hier obscurément
dans la mer bleue
on a noyé la mort
(Halina Poswiatowska)
Découvert chez Lara ici
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 12 mars 2018

La nuit les mains dansent obscurément.
(Ariane Dreyfus)
Recueil: Iris c’est votre bleu
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 12 février 2018

Illustration: Odilon Redon
Quel bonheur de vivre
en se sentant vécu.
De se livrer
obscurément à la grande certitude
qu’un autre être, hors de moi, très loin,
est en train de me vivre.
(Pedro Salinas)
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Posted by arbrealettres sur 3 février 2018

une masse parfumée de fruits distinctement regroupés.
Une semaine que je n’ai pas mangé de poivrons.
Dans cette rue les maisons parlent d’abondance
(il est six heures passées de neuf minutes)
le rugissement immaculé en boucle du Métro replet
se redresse, dans une distance plus nette …
Un nouvel arc d’enfants se crispe d’allégresse
à l’endroit où un orgue de Barbarie halète avec précision.
et les vieux juifs pompeux se convulsent obscurément
dans le grouillement cahoteux du Grand. une écume
confuse de visages obstrue la Seconde tandis que Mme. Machinwich
(dont la chair est pareille à un vieux ballon d’enfant)
lourdement nage vers Chez Strunsky,
la bouche
de Monia mange des mandarines en contemplant la lune—
(Edward Estlin Cummings)
Recueil: XLI Poèmes
Traduction: Thierry Gillyboeuf
Editions: La Nerthe
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Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2017

Le dernier adieu
Quand l’être cher vient d’expirer,
On sent obscurément la perte,
On ne peut pas encor pleurer :
La mort présente déconcerte ;
Et ni le lugubre drap noir,
Ni le dies irae farouche,
Ne donnent forme au désespoir :
La stupeur clôt l’âme et la bouche.
Incrédule à son propre deuil,
On regarde au fond de la tombe,
Sans rien comprendre à ce cercueil
Sonnant sous la terre qui tombe.
C’est aux premiers regards portés,
En famille, autour de la table,
Sur les sièges plus écartés,
Que se fait l’adieu véritable.
(René-François Sully Prudhomme)
Illustration: Paul Delvaux
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