Posts Tagged ‘obus’
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
![guerre [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/01/guerre-800x600.jpg?w=648&h=600)
Ils étaient six dans la cave.
On sait qu’ils y sont encore.
Mais où est la cave ?
***
Tronçonné par les obus,
Le blanc serpent de la route
Rampe sur une nouvelle piste.
***
Sur l’écoutille d’une péniche
Sombrée dans le petit port,
Un pinson chante.
***
Dans les arbres fracassés
Miracle!
Un alléluia d’oiseaux!
(René Druart)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (René Druart), alléluia, arbre, écoutille, cave, chanter, fracassé, miracle, obus, oiseau, péniche, pinson, piste, port, ramper, route, serpent, six, tronçonné | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

RELÈVE
À notre place
On a posé
Des soldats frais
Pour amorcer
La mort d’en face.
Il a fallu toute la nuit pour s’évader.
Toute la nuit et ses ténèbres
Pour traverser, suant, glacé,
Le bois martyr et son bourbier
Cinglé d’obus.
Toute la nuit à se tapir,
À s’élancer éperdument,
Chacun choisissant le moment,
Selon ses nerfs et son instinct
Et son étoile.
Mais passé le dernier barrage,
Mais hors du jeu, sur la route solide,
Mais aussitôt le ralliement
Aux lueurs des pipes premières,
Dites, les copains, les heureux gagnants,
Quelle joie titubante et volubile !
Ce fut la joie des naufragés
Paumes et genoux sur la berge
Riant d’un douloureux bonheur
En recouvrant tout le trésor ;
Tout le trésor fait du vaste monde
Et de la mémoire insondable
Et de la soif qu’on peut éteindre
Et même du mal aux épaules
Qu’on sent depuis qu’on est sauvé.
Et l’avenir ! Ah ! l’avenir,
Il sourit maintenant dans l’aube :
Un avenir de deux longues semaines
À Neuvilly dans une étable…
*
Ah ! les pommiers qui sont en fleurs !
Je mettrai des fleurs dans mes lettres.
J’irai lire au milieu d’un pré.
J’irai laver à la rivière.
Celui qui marche devant moi
Siffle un air que son voisin chante ;
Un air qui est loin de la guerre :
Je le murmure et le savoure.
Et pourtant ! les tués d’hier !
Mais l’homme qui a trébuché
Entre les jambes de la Mort
Puis qui se relève et respire
Ne peut que rire ou sangloter :
Il n’a pas d’âme pour le deuil.
La lumière est trop enivrante
Pour le vivant de ce matin ;
Il est faible et tout au miracle
D’aller sans hâte sur la route.
Et s’il rêve, c’est au délice
D’ôter ses souliers pour dormir,
À Neuvilly, dans une étable.
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), air, aller, amorcer, aube, avenir, âme, épaule, éperdu, étable, éteindre, étoile, ôter, barrage, berge, bois, bonheur, bourbier, chanter, choisir, cingler, copain, délice, dernier, deuil, dormir, douloureux, en face, en fleurs, enivrer, faible, fleur, frais, gagnant, genoux, glacer, guerre, hâte, heureux, homme, insondable, instinct, jambe, jeu, joie, laver, lettre, lire, loin, lueur, lumière, maintenant, mal, marcher, martyr, matin, mémoire, miracle, moment, monde, mort, naufragé, nerf, nuit, obus, passer, paume, pipe, pommier, poser, pré, rallier, rêver, recouvrir, relève, respirer, rire, rivière, route, s'élancer, s'évader, sangloter, sauver, se relever, se tapir, siffler, soif, soldat, solide, soulier, sourir, suer, ténèbres, tituber, traverser, trébicher, trésor, tuer, vaste, vivant, voisin, volubile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

Illustration
… Jean Ruet aussi est mort ;
Il avait vingt-quatre ans ;
C’était un gars de Saint-Ay
Dans les vignes, sur la Loire.
Jean Ruet a été tué !
Qui donc aurait pu croire
Que celui-là mourrait ?
Il était si vivant
Que c’était grand plaisir
De voir ce garçon-là,
Son nez humant l’espace,
Ses fins sourcils farceurs
Ses gestes de danseur,
Et d’entendre son rire !
Son œil, quand il lisait
La guerre dans les journaux,
Était l’œil de Panurge
Écoutant Dindenault.
Et la belle santé
Excluant la rancune,
Nos grands chefs militaires
Excitaient sa gaîté.
Il est mort un matin
Qu’il pliait son grand corps
Pour saisir aux épaules
Un mort dans un boyau.
Un obus est tombé
Au bord du parapet
Et sa gerbe a criblé
Notre gentil Jean Ruet.
Sur le brancard j’ai vu
Son corps blanc et splendide :
La mort n’avait pas pu
Abîmer sa poitrine.
Hélas ! j’ai vu ses traits
S’amincir et se fondre
Pendant qu’il répétait
L’adresse de sa mère.
Nous l’avons enterré
Dans un bas-fond d’Argonne ;
J’ai vu trois jours après
L’eau qui couvrait la place.
[…]
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), abîmer, adresse, écouter, épaule, bas-fond, boyau, chef, corps, couvrir, cribler, croire, danseur, eau, entendre, enterrer, espace, exciter, exclure, farceur, fondre, gaîté, garçon, gars, gerbe, geste, guerre, hélas, humer, journal, lire, matin, mère, militaire, mort, mourir, nez, obus, oeil, place, plaisir, plier, poitrine, rancune, répéter, rire, s'amincir, saisir, santé, sourcil, tomber, trait, tuer, vigne, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2019

Illustration
Ce noir qui remonte
Les trous d’obus les fosses
les tranchées et les tombes
sont les lieux de naissance privilégiés
du coquelicot
de même que les blessures les non-dits
les plaies et les silences
sont les nurseries habituelles
du poème
voilà le véritable mouvement
de la lumière
ce noir qui remonte
de tout au fond du monde
et fait pousser les fleurs
(Thomas Vinau)
Recueil: Juste après la pluie
Traduction:
Editions: Alma
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Thomas Vinau), coquelicot, fleur, fond, fossé, lieu, lumière, monde, mouvement, naissance, noir, non-dit, nurserie, obus, plaie, poème, pousser, privilégié, remonter, silence, tombe, tranchée, trou, véritable | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2019

Images de l’homme immobile
Recroquevillé
la main lourdement plaquée sur sa hanche
mon camarade a murmuré : ça y est.
Le silence était lisse — comme la prairie était verte
qui hacha le sifflement des obus.
C’est très simple — et c’est cela la mort.
Je pars les bras ballants.
Un camarade est mort
qui me souriait racontait et chahutait…
Et c’est arrivé
et je ne suis pas certain que ce soit arrivé
et que mille morts soient plus tragiques qu’un mort.
(Guy Lévis Mano)
Illustration: Gaspare Traversi
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Guy Lévis Mano), camarade, chahuter, hanche, homme, image, immobile, lisse, main, mort, obus, partir, prairie, raconter, recroqueviller, sifflement, silence, sourire, tragique, verte | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2018

A un nuage qui bougeait au fond d’une mare
J’ai crié: Qui va là ?
Il était loin déjà.
***
Septentrion plein d’éclairs roses,
Pourpre répons de l’est,
Quel des deux, ce matin, est l’aurore ?
***
Grise et jaune plaine pommelée,
Toison pelée
Où les camions sont des mites.
***
On riait bien. (Tu te rappelles?) On causait. (V’lan l’entends-tu?)
Ah! Reboirons-nous jamais de ce petit vin
Dans la chambrée blanche et chaude, un soir de pluie ?
***
Nuit sereine, ciel sans nuages.
Je rengaine ma baïonnette
Et monte ma garde, lune au clair.
***
Un trou d’obus
Dans son eau
A gardé tout le ciel.
***
Montmartre, tes lumières, tes femmes
Aux jambes tièdes et douces…
Depuis hier la pluie crépite sur ma tente.
***
Fin de faction. L’aube éteint les dernières étoiles.
Assis, mon mousqueton sur les genoux,
Je sifflote à la gloire du soleil.
(Maurice Betz)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Maurice Betz), aube, aurore, éclair, étoile, camion, chambrée, ciel, crépiter, douce, faction, femme, garde, gloire, jambe, lumière, lune, maré, mousqueton, nuage, obus, plaine, rose, siffloter, soleil, tente, tiède, trou, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2018
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Posted in méditations | Tagué: (Jean-Claude Pirotte), atteindre, but, obus, stupide, temps, traverser, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 février 2018

LILAS
Ma maîtresse me fait des scènes.
Paradis fleuri de lilas
Je viens humer tes odeurs saines.
Les moribonds disent : Hélas!
Les vieux disent des mots obscènes
Pour couvrir le bruit de leurs glas.
Dans le bois de pins et de chênes
Les obus jettent leurs éclats.
Victoire? Défaite? Phalènes.
Pluie améthyste les lilas,
Sans souci d’ambitions vaines,
Offrent aux plus gueux leurs galas.
La mer, les montagnes, les plaines,
Tout est oublié. Je suis las,
Las de la bêtise et des haines.
Mais mon coeur renaît aux lilas.
(Charles Cros)
Recueil: Le Collier de griffes
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Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), améthyste, ambition, éclat, bêtise, bois, bruit, chêne, coeur, couvrir, défaite, fleurir, gala, glas, gueux, haine, hélas, humer, jeter, las, lilas, maîtresse, mer, montagne, moribond, mot, obscène, obus, odeur, offrir, oublier, paradis, phalène, pin, plaine, pluie, renaître, sain, scène, souci, vain, victoire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 février 2018

Illustration: Pascal Renoux
Au Bon Vieux Temps De L’Été.
Mon bel obus d’un jet d’intuitifs chatouillis
frappe,juste,simplement,dedans,elle. Assoiffée
s’agite. (Ça doit être l’été. Chut. La mort.)
C’est Mieux D’Être Au Lit
—hein? J’y suis
pas. Encore. Chut. Dieu. S’te Plaît tiens. Fort
***
In The Good Old Summer Time.
My gorgeous bullet in tickling intuitive flight
achesjust,simply,into,her. Thirsty
stirring. (Must be summer. Hush. Worms.)
But It’s Nicer To Lie In Bed
—eh? I’m
not. Again. Hush. God. Please hold. Tight
(Edward Estlin Cummings)
Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Edward Estlin Cummings), assoiffé, été, beau, bon, chatouillis, dedans, Dieu, encore, fort, frapper, intuitif, jet, juste, mort, obus, s'agiter, simplement, temps, tenir, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 février 2018

Illustration: Katsushika Hokusai
ma mortelle dame au corps cadavérique
d’une douceur bête exquisément,équipée
(devenant exactement passionnée agrippe
Volontiers en des gloussements de suprême sexe
ma protubérance muette-articulée)
Désirant que mon bel obus vexe
l’intuitif sillon qui se moque…
Et le vif clapotis-de-son-cerveau me mord
tendrement,
comme la lente concession-de-chair
chaude me,Prend;en de plus folles vagues de lumière
sentantbon
parfumées :
d’éclats imprononçables
Arrachés,
au soleil immense(dont le jour bave
sur la nuit—)et l’abrupt navire-de-ses lèvres
se désintègre,en une explosion!mièvre
***
my deathly body’s deadly lady
smoothly-foolish exquisitely,tooled
(becoming exactly passionate Gladly
grips with chuckles of supreme sex
my mute-articulate protrusion)
Inviting my gorgeous bullet to vex
the fooling groove intuitive…
And the sharp ripples-of-her-brain bite
fondly into mine,
as the slow give
of-hot-flesh Takes,me;in crazier waves of light
sweetsmelling
fragrant:
unspeakable chips
Hacked,
from the immense sun(whose day is drooled
on night—)and the abrupt ship-of-her lips
disintegrates,with a coy!explosion
(Edward Estlin Cummings)
Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Edward Estlin Cummings), abrupt, agripper, arracher, articulé, éclat, équipe, baver, bête, bon, cadavérique, cerveau, chair, chaud, clapotis, concession, dame, désirer, douceur, exactement, exquisément, fou, gloussement, immense, impronnoçable, intuitif, jour, lèvres, lent, lumière, mordre, mortel, muet, navire, nuit, obus, passionné, prendre, protubérance, se moquer, sentir, sexe, sillon, soleil, suprême, tendrement, vague, vexer, vif, volontiers | Leave a Comment »