Loin de mes pays de mes amis de mes amours
Se passe mon temps s’en vont mes semaines…
Seul sur des chemins qui vont au bout de mes beaux jours
Je m’en viens nommer le monde à mon tour
À suivre partout de nouveaux nuages
Chaque jour
Je perds et reprends mon nom et mon âge
Tour à tour
Je fais et défais cent fois mon voyage
Sans retour
Loin de mes pays de mes amis de mes amours
Se passe mon temps s’en vont mes semaines…
Seul sur des chemins qui vont au bout de mes beaux jours
Je m’en viens nommer le monde à mon tour
J’ai vu les amours mourir et renaître
Et parfois
Revenu chanter à cette fenêtre
J’aperçois
Celle que je n’ai pas su reconnaître
C’était toi… !
Loin de mes pays de mes amis de mes amours
Se passe mon temps s’en vont mes semaines…
Seul sur des chemins qui vont au bout de mes beaux jours
Je m’en viens nommer le monde à mon tour
J’aurai
fait mon temps, occupé l’espace
D’un regard
Je n’aurai laissé partout que la trace
D’un départ
Et c’est un oiseau qui prendra ma place
Quelque part…
Loin de mes pays de mes amis de mes amours
Se passe mon temps s’en vont mes semaines
Seul sur des chemins qui vont au bout de mes beaux jours
Je m’en vais nommer le monde à mon tour
tu as dit Est
-il quelque chose qui
mort ou vivant soit plus beau
que mon corps, l’avoir entre tes doigts
(tremblant toujours un peu)?
Te regardant
au fond des yeux Rien,ai-je dit,sinon cet
air printanier fleurant le jamais le toujours.
…et au travers du treillage qui s’agitait comme
si une main touchait une
main(qui
s’agitait comme si
des doigts touchaient d’une fille
les seins,
légèrement)
Crois-tu en toujours,a demandé
le vent à la pluie
je suis trop occupé avec
mes fleurs pour croire,a répondu la pluie
***
you said Is
there anything which
is dead or alive more beautiful
than my body,to have in your fingers
(trembling ever so little)?
Looking into
your eyes Nothing,i said,except the
air of spring smelling of never and forever.
….and through the lattice which moved as
if a hand is touched by a
hand(which
moved as though
fingers touch a girl’s
breast,
lightly)
Do you believe in always,the wind
said to the rain
I am too busy with
my flowers to believe,the rain answered
(Edward Estlin Cummings)
Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers
Je n’avais jamais vu tes yeux si grands
Je n’avais jamais vu ton appétit si complètement occupé
Ailleurs est ton festin d’amour
Je sais… il y a longtemps nous nous étions entendus pour garder ça léger
Alors marions-nous encore pour une autre nuit
C’est léger, assez léger
pour nous permettre de le faire
C’est assez léger pour nous permettre de le faire
Souviens-toi quand le paysage a commencé à s’effacer
Je t’ai tenue jusqu’à ce que tu apprenne à marcher dans les airs
Alors ne regarde pas en bas, il n’y a plus de sol
Il n’y a personne qui attend de toute façon
La vie enfumée est pratiquée partout
Alors ajuste ton coeur insatiable à ta guise
Apprends des feuilles d’automne
Qui ne perdent pas leur temps à attendre la neige
Ne dis pas avant que tu seras en retard
Il n’y a rien à cacher
C’est léger, assez léger
pour nous permettre de le faire
C’est assez léger pour nous permettre de le faire
Souviens-toi quand le paysage a commencé à s’effacer
Je t’ai tenue jusqu’à ce que tu apprenne à marcher dans les airs
Alors ne regarde pas en bas, il n’y a plus de sol
Il n’y a personne qui attend de toute façon
La vie enfumée est pratiquée partout
Reviens ici si le moment s’y prête
Tu peux chercher parmi tous mes meilleurs amis
C’est léger, assez léger
pour nous permettre de le faire
C’est assez léger pour nous permettre de le faire
***
THE SMOKEY LIFE
I’ve never seen your eyes so wide
I’ve never seen your appetite quite this occupied
Elsewhere is your feast of love
I know … where long ago we agreed to keep it light
So lets be married one more night
It’s light, light enough
To let it go
It’s light enough to let it go
Remember when the scenery started fading
I held you til you learned to walk on air
So don’t look down the ground is gone,
there’s no one waiting anyway
The Smoky Life is practiced
Everywhere
So set your restless heart at ease
Take a lesson from these Autumn leaves
They waste no time waiting for the snow
Don’t argue now you’ll be late
There is nothing to investigate
It’s light enough, light enough
To let it go
Light enough to let it go
Remember when the scenery started fading
I held you til you learned to walk on air
So don’t look down the ground is gone,
there’s no one waiting anyway
The Smoky Life is practiced everywhere
Come on back if the moment lends
You can look up all my very closest friends
Light, light enough
To let it go
It’s light enough to let it go
À cause de quelques chansons
où je parlais de leur mystère,
les femmes ont été
d’une exceptionnelle bienveillance
envers mon grand âge.
Elles ménagent un endroit secret
dans leurs vies occupées
et elles m’y emmènent.
Elles se mettent nues
chacune à sa façon
et elles disent :
« Regarde-moi, Leonard,
regarde-moi une dernière fois. »
Puis elles se penchent sur le lit
et me recouvrent
tel un bébé qui grelotte.
***
Because of a few songs
Wherein I spoke of their mystery,
Women have been
Exceptionally kind
To my old age.
They make a secret place
In their busy lives
And they take me there.
They become naked
In their different ways
And they say,
« Look at me, Leonard
Look at me one last time. »
Then they bend over the bed
And cover me up
Like a baby that is shivering.
(Leonard Cohen)
Recueil: Le livre du désir
Traduction: Jean-Dominique Brierre et Jacques Vassal
Editions: Cherche Midi