Posts Tagged ‘oie’
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2023
Illustration: Edvard Munch
À la maison, ma tante
mon frère et mes soeurs
croient que la mort n’est que sommeil —
que mon père voit et entend —
Qu’il se promène
dans la splendeur et la joie là-haut.
Qu’ils le retrouveront dans quelque temps —
Je ne peux rien faire d’autre
que de laisser libre cours à mon chagrin
dans le jour qui pointe
et le jour qui décline
Je reste assis solitaire
avec des millions de souvenirs…
autant de millions de poignards
qui me déchirent le coeur —
et mes plaies sont béantes
(Edvard Munch)
Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais
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Posted in poésie | Tagué: (Edvard Munch), béant, chagrin, coeur, cours, croire, déchirer, décliner, entendre, faire, frère, joie, jour, laisser, là-haut, libre, maison, million, mort, oie, père, plaie, poignard, pointer, quelque temps, rester, rien, se promener, se retrouver, soeur, solitaire, sommeil, souvenir, splendeur, tante, voir | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023

RETOUCHE AU POÈTE DÉCADENT
Du cygne il ne montre que l’oie
gavée de vers nacrés.
Péniche
bourrée de meubles en bois de rose à jours,
avec un lit qui n’en finit plus
porté par de grosses musiques
où l’on discerne le bruit d’enfant qui tète
d’une eau sans voyage
à quai dont les pierres se descellent.
(Daniel Boulanger)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), bruit, cygne, décadent, discerner, eau, enfant, lit, meuble, montrer, musique, oie, péniche, pierre, poète, porte, quai, rose, se desceller, téter, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mars 2023
![Kristine Kvitka [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/kristine-kvitka-1280x768.jpg?w=746&h=937)
LES FILLES DES GOBES
Dans un de ces jours-là qui sont pâles et gris
Comme les flancs humides de la craie
Dans le jour gris d’une marée de novembre
Qui attire très loin le bord bruissant de l’eau
Un homme inquiet regarde le ciel noir
Entre les découpures de la crête de marne
Au-dessus de la crête le ciel sombre où passent
Des voiliers d’oies sauvages en route vers le sud.
Il faut descendre encore un peu parmi les éboulis
Aller sur le chemin des ramasseurs d’épaves
De l’autre côté d’un tas rocheux où le pied glisse
Passer un cailloutis où des charognes pourrissent
Pour la joie des crabes verts à marée haute
Là-bas se trouve une grève secrète
Murée de blocs précipités jadis
Solitaire entre toutes les plages de ce rivage désolé.
Nous vîmes là dans un matin de fin d’automne
Trois filles de la mer qui dansaient tristement
Pâles aussi couronnées de varech
Nues comme la craie soumise à l’érosion.
Leurs cheveux ondulaient sur leurs épaules maigres
Comme les laminaires flottant aux creux des Haumes
Leurs ventres plats remuaient des croûtes de sable
Avec des mousses marines rouges et roses.
La plus belle portait un long collier d’or
Toutes trois apportaient le grand froid de la mort.
Trois filles nues battues du vent du nord
Le sel brillait au bout de leurs menus seins gris
Leurs pieds dans l’eau faisaient un clapotis
Monotone. Et la mort habitait leurs yeux clairs.
Froides filles accrues aux trous de la falaise
En quelque vieux nid de pygargue
Elles se paissent de moules crues et d’algues
Pêchées à mer basse
L’iode seul court dans leurs veines.
Quand le vent chasse la brume du matin
Déroulée comme un suaire en lisière du ciel
Quand le vent du nord hérisse de glaçons
Les rets blonds des parcs qui sèchent sur les pieux
Les filles des falaises sortent de leurs cavernes
Dans un tourbillon de plumes blanches.
Aux cris des guillemots et des grèbes
Les filles des falaises dansent devant les gobes.
(André Pieyre de Mandiargues)
Illustration: Kristine Kvitka
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Posted in poésie | Tagué: (André Pieyre de Mandiargues), algue, attirer, automne, éboulis, épaule, épave, bloc, brume, caverne, charogne, chemin, clair, clapotis, collier, crête, découpure, falaise, fille, froid, gris, guillemot, iodé, marée, menu, mer, monotone, mort, moule, mousse, oie, parc, pâle, pêche, sein, sel, solitaire, tourbillon, varech, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023
Illustration: Dai Dunbang
SUR UN AIR LENT
Quêter, quérir, fouiller, fureter,
Froidure vide, froid dur limpide,
Morne monotonie, amère mélancolie, lamentable ennui…
Douceur subite, retour du froid,
Cette saison où je souffre le plus de respirer ;
Avec trois gobelets et deux coupes de vin clair,
Comment y résister, quand le soir vient, quand le vent s’énerve ?
Voici les oies sauvages parties,
Le plus cruel à mon coeur,
Pourtant nous étions bien complices aux temps passés.
Partout au sol les chrysanthèmes s’amoncellent,
Défraîchis et déchus
à présent, qui viendrait prendre la peine de les ramasser ?
Veillant près de la fenêtre,
Solitaire, par moi-même comment parviendrai-je à rejoindre l’obscurité ?
Au sterculier vient s’adjoindre la bruine,
Qui jusqu’au crépuscule dégoutte et dégouline ;
Et toute cette composition,
Comment le seul mot de « souci » pourrait-il en donner le sens ?
***

(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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Posted in poésie | Tagué: (Li Qing Zhào), adjoindre, air, amer, bruine, chrysanthème, clair, coeur, comment, complice, composition, coupe, crépuscule, cruel, déchu, défraîchi, dégouliner, dégoutter, donner, douceur, dur, ennui, fenêtre, fouiller, froid, froidure, fureter, gobelet, lamentable, lent, limpide, mélancolie, monotonie, morne, mot, obscurité, oie, partir, partout, parvenir, passé, peine, quérir, quêter, ramasser, résister, rejoindre, respirer, retour, s'amonceler, s'énerver, saison, sauvage, sens, soir, sol, solitaire, souci, souffrir, subite, veiller, venir, vent, vide, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Vent d’automne
Le vent d’automne se lève,
La course tranquille des nuages blancs se précipite.
Plantes et arbres jaunissent et se dépouillent.
Les oies sauvages rejoignent le sud.
L’orchidée garde sa beauté
Et le Chrysanthème son parfum
Je me languis de mon unique amour,
Impuissant à oublier.
Nous lançons le grand navire sur la rivière Fen
Il fend sans peine son courant,
S’agitant en vagues blanches.
L’écho des tubes et des tambours
Amplifie le chant des rameurs.
Au sommet de la joie, les pensées tristes me pointent
Jeunesse et force, comme vous passez vite !
Sans espoir possible, nous déclinons.
(Liu Che)
l’empereur Wu des Han (156-87)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Liu Che), amour, amplifier, arbre, automne, écho, beauté, bla, blanc, c, chant, chrysanthème, courant, course, décliner, espoir, fendre, force, garder, impuissant, jaunir, jeunesse, joie, lancer, navire, nuage, oie, orchidée, oublier, parfum, passer, peine, pensée, plante, possible, rameur, rejoindre, rivière, s'agiter, sauvage, se dépouiller, se languir, se lever, se pointer, se précipiter, sommet, sud, tambour, tranquille, triste, tube, unique, vague, vent, vite | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2022

les frontières sont là, les rues, l’oubli
et l’herbe et les concombres, et les chèvres et le genêt,
l’enthousiasme est là, oui les frontières sont là;
les branches sont là, le vent qui les agite
est là, et l’unique signe des branches
de cet arbre qu’on appelle précisément le chêne est là,
de cet arbre qu’on appelle précisément le frêne, le bouleau
le cèdre est là, et le signe répété
est là, sur le gravillon de l’allée; elles sont là
aussi les larmes, l’armoise et le laurier sont là,
les otages, l’oie cendrée, et les petits de l’oie cendrée;
et les fusils sont là, un jardin d’énigmes,
sec et sauvage, orné des seules groseilles,
les fusils sont là; au milieu du ghetto
éclairé et chimique ils sont là les fusils oui,
avec leur précision ancienne et paisible ils sont là
les fusils, et les pleureuses sont là, rassasiées
comme hiboux inassouvis, le lieu du crime est là;
le lieu du crime oui, insouciant, naturel, abstrait,
baigné d’une lumière de chaux, pitoyable,
ce poème tout blanc, vénéneux, qui s’effrite
***
grænserne findes, gaderne, glemslen
og græs og agurker og geder og gyvel,
begejstringen findes, graenserne findes;
grenene findes, vinden der løfter dem
findes, og grenenes eneste tegning
af netop det træ der kaldes egetræet findes,
af netop det træ der kaldes asketræet, birketræet,
cedertrœet findes, og tegningen gentaget
findes, i havegangens grus; findes
også gråden, og gederams og gråbynke findes,
gidslerne, grågåsen, grågåsens unger;
og geværerne findes, en gådefuld baghave,
tilgroet, gold og kun smykket med ribs,
geværerne findes; midt i den oplyste
kemiske ghetto findes geværerne,
med deres gammeldags, fredelige præcision findes
geværerne, og grædekonerne findes, mætte
som grådige ugler, gerningsstedet findes;
gerningsstedet, døsigt, normalt og abstrakt,
badet i et hvidkalket, gudsforladt lys,
dette giftige, hvide, forvitrende digt
(Inger Christensen)
Traduction de Zéno Bianu,
avec la collaboration de Karl Ejby Poulsen
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Inger Christensen), agiter, allée, ancien, arbre, armoise, éclairer, énigme, baigner, blanc, bouleau, branche, cèdre, cendre, chaux, chêne, chimique, concombre, crime, enthousiasme, frêne, frontière, fusil, ghetto, gravillon, groseilles, herbe, hibou, inassouvi, jardin, larme, laurier, lieu, lumière, oie, orage, orner, oubli, paisible, pitoyable, pleureuses, poème, précis, précision, rassasier, répéter, rue, s'effriter, sauvage, sec, signe, unique, vénéneux, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022
Traversant le ciel nocturne
Une oie sauvage s’est posée
Sur la lune
(Sôseki)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Sôseki), ciel, lune, nocturne, oie, sauvage, se poser, traverser | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022

Illustration: Tachibana Morikuni
Excursion en montagne un jour d’automne
L’oie sauvage d’elle-même vole haut, les eaux d’elles-mêmes coulent,
Nuages blancs, arbres rouges, se mêlent aux cimes des monts.
Les feuilles mortes au bord du torrent au retour vous égarent,
Une cloche lointaine en forêt dissipe votre tristesse.
(Sonsu)
***

Recueil: Ivresse de brumes, griserie de nuages
Traduction: Ok-sung / Anne Baron / Jean-François Baron
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Sonsu), arbre, automne, égarer, blanc, bord, cime, cloche, couler, dissiper, eau, excursion, feuille morte, forêt, haut, jour, lointain, mont, montagne, nuage, oie, retour, rouge, sauvage, se mêler, torrent, tristesse, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Illustration: Tachibana Morikuni
En mission à la frontière
Char solitaire sur les routes frontalières
Long-jour passé, voici les pays soumis
Herbe errante hors des murailles des Han
Oie sauvage égarée dans le ciel barbare
Vaste désert où s’élève, droite, une fumée
Long fleuve où se pose le disque du couchant
A la passe Désolée enfin une patrouille
Le quartier général? Au mont Hirondelles !
(Wang Wei)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Wang Wei), égaré, barbare, char, ciel, couchant, désert, désolé, disque, errer, frontalier, frontière, général, herbe, hirondelle, jour, mission, muraille, oie, passer, patrouille, pays, quartier, route, s'élever, sauvage, solitaire, soumis, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Illustration: Leslie Goh
Départ à l’aube sur le mont Shang
Départ avant l’aube : les clochettes qui tintent
Ravivent la nostalgie des voyageurs –
Gîte de chaume sous la lune : chant d’un coq
Pont de bois couvert de givre : traces de pas
Tombent les feuilles sur la route de montagne
Quelques fleurs éclairent les murs du relais
Rêvant encore au pays de Du-ling
Les oies sauvages, près de l’étang, s’attardent
(Wen Ting-yun)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Wen T'Ing-Yun), aube, éclairer, étang, bois, chant, chaume, clochette, coq, couvert, départ, feuille, fleur, gîte, givre, lune, mont, montagne, mur, nostalgie, oie, pas, pays, pont, raviver, rêver, relais, route, s'attarder, sauvage, tinter, tomber, trace, voyageur | Leave a Comment »
SUR UN AIR LENT (Li Qing Zhào)
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023
SUR UN AIR LENT
Quêter, quérir, fouiller, fureter,
Froidure vide, froid dur limpide,
Morne monotonie, amère mélancolie, lamentable ennui…
Douceur subite, retour du froid,
Cette saison où je souffre le plus de respirer ;
Avec trois gobelets et deux coupes de vin clair,
Comment y résister, quand le soir vient, quand le vent s’énerve ?
Voici les oies sauvages parties,
Le plus cruel à mon coeur,
Pourtant nous étions bien complices aux temps passés.
Partout au sol les chrysanthèmes s’amoncellent,
Défraîchis et déchus
à présent, qui viendrait prendre la peine de les ramasser ?
Veillant près de la fenêtre,
Solitaire, par moi-même comment parviendrai-je à rejoindre l’obscurité ?
Au sterculier vient s’adjoindre la bruine,
Qui jusqu’au crépuscule dégoutte et dégouline ;
Et toute cette composition,
Comment le seul mot de « souci » pourrait-il en donner le sens ?
***
(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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