En quelques morceaux
Soif et joie;
pieds lavés dans la rivière
remontent à la source.
Rêve d’élan.
De l’engagement.
Nos propres découvertes
portées haut et partagées,
repas pris en commun.
Ensemble sur
un même chemin,
vers une oeuvre.
Solidarité des oiseaux;
une mésange guette,
surveille, annonce, prévient.
Rouges-queues, chardonnerets,
passereaux au sol picorent,
partage équilibré.
Parfois, une colère, une révolte.
Et tu déposes tes sentiments,
affirmes l’être que tu es,
insuffle une direction.
Parfois, oui,
une mise à nu simple.
Révélation de l’être,
reconnaissance.
Tu es, je te vois, t’entends.
Mots, portée d’une page,
mots murmurés, répétés.
Ils pénètrent l’intérieur,
mordant d’une oreille, elle
écoute.
Un feu; le feu en nous
n’incendie plus la forêt et son
entêtante illusion du sauvage en gestation
avant son réveil brutal, brûlure vive.
Ici, seul le désir partagé, désir commun,
s’érige contre-feu.
Embrasement des coeurs.
Nous puiserons dans la flamme
ravivée chaque matin.
Opiniâtreté des jours
courage de l’oiseau éclatant,
persistante volonté
où chacun prend part à.
Néfliers rougeoyants, éclats des regards.
Il y a de la passion dans cette terre brandonnée.
Ne rêvons-nous pas secrètement de prolonger le jour?
Le bois nourrit l’âtre,
repousse le noir de la nuit.
Coûte que coûte maintenir flamme,
chaleur et lumière.
Ne confondons pas
ombres et corps,
mirage de l’oeil.
Dissocier braises et cendres
en suivant les signaux des fumées.
N’avons-nous pas à chaque instant
à tisonner le corps ?
Une main s’ouvre pour qu’un mot
se dépose dans sa paume : ardeur.
(Arnaud Savoye)
Traduction:
Editions: Bruno Doucey