La poésie
Il n’est ciel
Que de sourire
Fontaine
Que de clarté
Mont
Que d’orgueil
Musique
Que de vertige
(Claude Haller)
Traduction:
Editions: Hachette
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022
La poésie
Il n’est ciel
Que de sourire
Fontaine
Que de clarté
Mont
Que d’orgueil
Musique
Que de vertige
(Claude Haller)
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Posted by arbrealettres sur 3 juin 2022
Illustration: Alice de Miramon
GRAAL
Je voudrais retourner là-bas,
Où chaque geste portait charge utile,
Où mentir ne venait pas au jour,
là-bas, où je sais bien que tu m’attends,
les yeux couverts de nuages
que le matin oublie chaque jour
un peu plus de balayer.
Je voudrais, quand la chaleur
retourne se cacher entre les céréales
et que l’horizon lance son dernier cri d’orgueil,
arriver par le versant de ton sommeil
où tu tisses le suaire de ta patience,
et voir par la fenêtre
ton visage incliné sur nos souvenirs,
et te tendre la main
comme si j’étais seulement allé
te cueillir un bouquet.
Mais je ne sais plus où fleurit ce
là-bas, ni même si jamais tu existas.
(Gil Jouana)
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Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022
Nulle Vierge à l’Enfant ne pourrait se mesurer
à cette image de la tendresse maternelle
pour un fils qu’elle devrait bientôt oublier.
L’air était lourd d’odeurs
de diarrhée d’enfants non lavés
aux côtes délavées et aux derrières
décharnés qui avancent d’un pas laborieux
traînés par des ventres vides et gonflés. Tant
de mères avaient cessé depuis longtemps
de prodiguer leurs soins, mais pas celle-ci; elle arborait
un sourire fantôme entre ses dents
et dans ses yeux le fantôme de l’orgueil
d’une mère tandis qu’elle peignait telle la touffe de cheveux
couleur rouille qui restait sur son crâne et puis –
dans ses yeux un chant – elle a commencé à les
séparer avec soin… Dans une autre vie ça
aurait été un peu banal
un acte sans conséquence avant son
petit-déjeuner et l’école; mais en cet instant
son geste était de fleurir
une tombe minuscule
(Chinua Achebe)
Traduit de l’anglais par Frieda Ekotto, &ware Sou! Brother, Heinemann, 1971.
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Posted by arbrealettres sur 23 mai 2022
Illustration: Freydoon Rassouli
POUR UNE FEMME VIVE
Je ne saurai jamais quand tu m’as dit : je t’aime
je ne saurai jamais quand tu m’as dit : adieu
Si le fleuve et la mer effaçaient les poèmes,
mes mots seraient vaisseaux sur les lacs de tes yeux.
Je ne saurai jamais où commença la neige, où
revient le soleil pour les roses de mai, où ta voix
dit : je sais, quand je disais : que sais-je ? où
commença mon coeur, je ne saurai jamais.
Tu ne m’as rien donné, tu m’as donné le monde.
Lorsque tu me quittas, tu m’attendais toujours. Si
mon ciel était mort, j’aurais ta flamme blonde, et
si je revivais, je me mourrais d’amour.
Salut à toi, femme de l’aube, ma corolle,
princesse d’un hiver promise à l’églantier,
salut à toi, ma paix, mon pain, ma parabole,
salut mon indomptable et salut ma pitié.
Je te porte la palme et la farine pure,
je te livre l’orgueil avec l’humilité
Quand ces chants passeront, il restera l’été,
quand mon coeur se taira, je revivrai blessure.
Je te chante ce soir devant le monde lourd,
aux frontières d’un ciel labouré de promesses.
Je sais que je mourrai pour revivre sans cesse
et quand je revivrai, je me mourrai d’amour.
(Pierre Gamarra)
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021
PAUVRES TROPIQUES
A chaque retour, il klaxonne et klaxonne
au bas de l’immeuble,
afin que femme et enfants déchargent le coffre,
emportent les provisions de viande et de légumes.
Sous les balcons, avec le chien qui aboie,
il sent l’orgueil emplir sa poitrine,
l’orgueil du chasseur victorieux,
à mesure que les clameurs pour tel shampooing,
l’approbation de la tribu
le confirment dans son rôle et magnifient
son incroyable habileté.
(Gérard Noiret)
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Posted by arbrealettres sur 9 avril 2021
Les feuilles
A ceux qui savent les écouter,
Les feuilles font des confidences
Elles ne parlent pas aux branches
Mais aux fibres de notre corps.
Leur doux frémissement d’aile tiède
Creuse des sillons de lumière
Où l’ombre inquiète se loge
Fille de la terre et du ciel,
L’orgueil humain les fait trembler.
Le prix du temps leur est connu
Une saison et puis, et puis…
L’envol blond vers un autre ailleurs.
(Michel Bonté)
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Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020
Un bœuf, un baudet, un cheval,
Se disputaient la préséance.
Un baudet ! Direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal.
À qui l’orgueil sied-il ? Et qui de nous ne pense
Valoir ceux que le rang, les talents, la naissance,
Élèvent au-dessus de nous ?
Le bœuf, d’un ton modeste et doux,
Alléguait ses nombreux services,
Sa force, sa docilité ;
Le coursier sa valeur, ses nobles exercices ;
Et l’âne son utilité.
Prenons, dit le cheval, les hommes pour arbitres :
En voici venir trois, exposons-leur nos titres.
Si deux sont d’un avis, le procès est jugé.
Les trois hommes venus, notre bœuf est chargé
D’être le rapporteur ; il explique l’affaire,
Et demande le jugement.
Un des juges choisis, maquignon bas-normand,
Crie aussitôt : la chose est claire,
Le cheval a gagné. Non pas, mon cher confrère,
Dit le second jugeur, c’était un gros meunier,
L’âne doit marcher le premier ;
Tout autre avis serait d’une injustice extrême.
Oh que nenni, dit le troisième,
Fermier de sa paroisse et riche laboureur ;
Au bœuf appartient cet honneur.
Quoi ! Reprend le coursier écumant de colère ;
Votre avis n’est dicté que par votre intérêt !
Eh mais ! Dit le normand, par qui donc, s’il vous plaît ?
N’est-ce pas le code ordinaire ?
(Jean-Pierre Claris de Florian)
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Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2020
De passage
Pour mieux jouer mon personnage
J’avais cet orgueil ingénu
De me présenter humble et doux
Et vous ne m’avez pas pendu
Tandis que j’étais parmi vous
Pieds nus
En chemise et la corde au cou
Amis, vous m’avez bien déçu.
Chez nous on meurt par habitude
Pour survivre à titre posthume.
(Anthony Lhéritier)
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