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Poésie

Posts Tagged ‘Orphée’

Triste est ta lyre, Orphée (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022



Illustration: Chagall
    
Triste est ta lyre, Orphée.
Elle ne peut changer le cours des choses
et pour la captive bien-aimée dans la cage close des morts
elle ne peut créer
un lit d’amour, ni bras, ni tresse.

meurent ceux qui meurent, Orphée.
Le temps qui accourt dans tes yeux s’effondre
et dans tes mains
la lyre s’est brisée.

La mort maintenant est sur la rive
— rien qu’une tête — et chaque fleur
chante et l’eau est une voix.

Je t’écoute maintenant
Je te vois, ombre qui fuit hors du centre.
Et commente l’errante giration.

***

(Adonis)

Traduction de Lionel Ray

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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La mort n’efface rien (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2020



Illustration: Rudolf Schäfer    
    

La mort n’efface rien. Orphée n’aura de cesse
De se retourner, tirant de l’ombre l’aimée.
Le Vide-médian changera tout cri en chant,
Et tout corps déchiré en souffle jaillissant.

(François Cheng)

 

Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard

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SI TU NE M’AIMES PAS (Mihai Beniuc)

Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020



Illustration: Titien
    
SI TU NE M’AIMES PAS

Si tu ne m’aimes pas,
Je suis le Pharaon
Qui voit ses armées englouties
Par la Mer Rouge.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Sisyphe
Qui remonte sans trêve son rocher
Au long de la montagne,
Pour à chaque fois, le voir dévaler.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Tantale,
L’éternel assoiffé de l’eau
Qui s’éloigne de ses lèvres.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Ulysse
Que Pénélope n’attend pas
En tissant, défaisant la toile de l’amour.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Orphée,
Sans Eurydice.
Si tu ne m’aimes pas,
Aie donc au moins pitié
Et laisse-moi rester dans l’enfer de ton coeur
Pour les siècles des siècles.

(Mihai Beniuc)

 

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Les maisons croissent (Alexandre Blok)

Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2017




    
Les maisons croissent comme désirs,
Mais jette un regard en arrière :
A la place d’une blanche bâtisse,
Ce n’est plus que fumée fétide.

Ainsi toutes choses permutent,
Et s’élèvent imperceptiblement.
Orphée, tu perdis ton épouse —
Qui t’a dit : «Regarde en arrière» ?

Le visage recouvert de blanc,
En criant, dans le torrent je tombe.
On verra se pencher sur mon corps
Une fleur de ruisseau parfumée.

(Alexandre Blok)

 

Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard

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Qui avait dit (Ebba Lindqvist)

Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2017



Illustration: Bryson Burroughs
    
Qui avait dit que je voulais te suivre, Orphée ?
Pourquoi étais-tu si sûr de me chercher ici ?
De me forcer pas à pas en arrière ?

[…]

Je choisis de vivre dans l’Hadès.
Ce ne fut pas le serpent qui me choisit.
Ce fut moi qui choisis le serpent.

Je le vis dans la prairie entre les fleurs.
Je désirai le venin.
D’abord ici, au pays des ténèbres,
j’ai la force de vivre.

(Ebba Lindqvist)

 

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Corps penché sur soi (Jean-Marie Barnaud)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2017



Illustration: Chagall
    
Corps penché sur soi
c’est l’âme qui sonde
ses dépouilles
et demande ce que pèse
l’intime
L’âme qui rêve questionne :

Orphée ramènera-t-il
de si loin qu’il écrive
un texte monde
qui enchante son vertige

(Jean-Marie Barnaud)

 

Recueil: Fragments d’un corps incertain
Editions: Cheyne

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Odilon Redon (José Ángel Valente)

Posted by arbrealettres sur 10 décembre 2015



 

Odilon Redon

Toi qui posas sur le songe d’Orphée,
comme celui qui aurait déposé des anémones
sur la forme non visible de l’air,
une tendresse si solitaire,
Odilon Redon,
secret, soudain, continu : l’oeil
comme un ballon étrange,
monte vers l’infini.

***

Odilon Redon

Tú que pusiste sobre el sueño de Orfeo,
como quien en el pecho no visible del aire
depositase anémonas,
una tan solitaria ternura,
Odilon Redon,
secreto y súbito y continuo : el ojo,
como un extraño globo,
sube hacia lo infinito.

(José Ángel Valente)

Illustration: Odilon Redon

 

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Chanson du départ (Georges-Emmanuel Clancier)

Posted by arbrealettres sur 30 août 2015



Chanson du départ

Adieu assis au sol,
Orphée à la voltige
Poète en panier magique
Filons sans fil aux ailes
Sans rimes ni vertige
Sans gants de filoselle
Sans regrets ni trompettes
Sans tambours ni violoncelles.

(Georges-Emmanuel Clancier)

Illustration: Andrew Wyeth

 

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