Posts Tagged ‘orpheline’
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2021

LIBERATION
Une fillette brune qui n’a plus qu’un bras
Le tend sans conviction vers le soldat qui passe.
Il a perdu son casque et sous ses cheveux ras
Sa pensée s’éparpille, inconséquente et lasse.
Il lui vient un moment à l’esprit le désir
De donner une tablette de chewing-gum
Ou de chocolat à l’enfant pour son plaisir
Mais sent l’inanité d’un geste minimum.
Il se penche et saisit dans ses deux grosses pattes
Doucement le petit corps malingre et meurtri.
Le grand soldat roux s’assoit sur un tas de lattes,
Près d’un mur effondré, et bientôt il sourit
A l’infirme sur ses genoux en l’embrassant
Puis sort son pistolet, appuie sur la gâchette,
Visant au sein l’orpheline au coeur innocent,
Et se tire ensuite une balle dans la tête.
(Jean Claval)
Illustration
http://www.astrosurf.com/luxorion/esclavage7.htm
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Claval), balle, bras, casque, chewing-gum, chocolat, coeur, désir, embrasser, fillette, geste, infirme, innocent, libération, malingre, orpheline, pistolet, plaisir, s'éparpiller, sein, soldat, tête | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2020
![Wei Jia_ yearning-for-ease [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/wei-jia_-yearning-for-ease-1280x768.jpg?w=765&h=768)
Comme la peau
Fenêtre orpheline aux cheveux d’habitude,
Cris du vent,
Atroce paysage entre cristal de roche,
Prostituant les miroirs vivants,
Fleurs clamant à grands cris
Leur innocence antérieure aux obésités.
Ces cavernes aux clartés vénéneuses
Saccagent les désirs, les dormeurs ;
Clartés comme langues fendues
Pénétrant les os jusqu’à trouver la chair,
Sans savoir qu’au fond il n’y a pas de fond,
Il n’y a rien, qu’un cri,
Un cri, un autre désir
Sur un piège de pavots cruels.
Dans un monde de barbelés
Où l’oubli vole en dessous du sol,
Dans un monde d’angoisse,
Alcool jaunâtre,
Plumes de fièvre,
Colère dressée vers un ciel de honte,
Un jour de nouveau ressurgira la flèche
Abandonnée par le hasard
Quand une étoile meurt comme l’automne pour oublier
son ombre.
(Luis Cernuda)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Wei Jia
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Posted in poésie | Tagué: (Luis Cernuda), abandonné, angoisse, atroce, automne, étoile, caverne, chair, cheveux, clarté, cri, cristal, cruel, désir, dormeur, fenêtre, fleur, habitude, hasard, honte, innocence, miroir, mourir, ombre, orpheline, os, oublier, paysage, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2019

PARMÉNIDE
Le corps disait : je suis la vérité,
Je sais ouvrir les portes de la nuit
Et par le jour doublement me construire.
Tout est Possible. Au pays de mémoire,
L’imaginaire est la seule raison.
Ivre je suis de l’être et de ses nombres.
Et si je vis, c’est par et pour l’énigme,
Chaque planète assumant ce désir
De me baigner dans la diversité.
Ce qui n’est pas ne peut être poème,
Car tout langage est de réalité
Et je suis corps aux confins de mon souffle.
Même la nuit ne se peut orpheline.
L’oeil rond de lune ou d’espoir de demain
En font un feu conquérant sa naissance.
Mes deux maisons se rassemblent pour n’être
En devenir que cet unique lieu
Où l’être à l’être a tendu le flambeau.
(Robert Sabatier)
Illustration: Rob Gonsalves
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Posted by arbrealettres sur 14 février 2019

Il s’en faut d’une parole
Qu’elle ait l’âme comme avant
Elle court où les jours volent
Elle est née avec le vent
Ses lèvres chantent pour elle
Tous les oiseaux du couchant
Brûlent ensemble leurs ailes
A ce qui luit dans ses chants
Les heures suivent son ombre
Elle les voit dans les fleurs
Ne devinant qu’à leur nombre
Qu’elle était tout dans leur coeur
Elle est grise et se dit folle
Et danse à fermer les yeux
Un coeur bat dans ses paroles
Nul ne sait où sont ces cieux
Comme un astre dans ses branches
Sa candeur étreint les soirs
Dont elle est la rose blanche
Il faut l’aimer pour la voir
Une larme la ramène
A la lumière des jours
Où l’homme instruit de ses peines
L’enfant qu’elle est pour toujours
Et dans le vent qui chemine
C’est la nuit blanche des pleurs
Dont la lumière orpheline
A vu le jour dans le coeur
(Joë Bousquet)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2019
Stérilités
Cautérise et coagule
En virgules
Ses lagunes des cerises
Des félines Ophélies
Orphelines en folie.
Tarentules de feintises
La remise
Sans rancune des ovules
Aux félines Ophélies
Orphelines en folie.
Sourd aux brises des scrupules,
Vers la bulle
De la lune, adieu, nolise
Ces félines Ophélies
Orphelines en folie!…
(Jules Laforgue)
Illustration: John William Waterhouse
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2018

L’AGE DU CAPITAINE
il avait cent ans évidemment, le capitaine,
et avec une longue barbe blanche.
J’en avais dix-huit et j’étais orpheline.
Le capitaine trop fougueux brisa le bateau sur des récifs.
Nous touchâmes une île exquise.
Sa barbe tombée, le capitaine retrouva ses vingt ans ;
nous eûmes beaucoup d’enfants.
Et voilà les histoires que j’aime.
(Norge)
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Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

LES OBJETS PERDUS
(Extraits)
Le briquet, le canif,
ont eu raison des poches.
Ton prénom a dû prendre
ce chemin… Liane ou Line ?
Les doublures trouées
réservent à la main
une bise venue
d’en bas, du sol hostile.
Tout le désert occupe
l’espace d’un objet
perdu. Le dénuement
est de ne plus avoir
un rien qui rassurait.
*
Une veste qui s’use,
des montres qui s’arrêtent,
m’épaulent davantage
que la résignation.
Nous acceptons de vivre
parce qu’autour de nous
s’effilochent, s’éliment,
de pauvres serviteurs,
compagnons qui rejoignent
la matière orpheline,
anneaux sans annulaires,
alors que je conserve
mes mains pour te les tendre !
(Axel Toursky)
Illustration: Pierre Mornet
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Posted by arbrealettres sur 3 août 2018

CANTINES
Jour d’usine en hiver où l’aurore à midi
s’ouvre sur le repas tapageur des cantines,
le ragoût a beaucoup vieilli
mais le vin malmené chante dans les chopines.
Par la fenêtre on voit les arbres de la cour
— squelettes biscornus dont le front dodeline —
allonger entre eux leurs bras courts
pour barrer le chemin qui mène à l’aubépine.
Le pétrole a rongé tout le cambouis des mains,
le pain prendra l’odeur de son puits d’origine.
Bah ! ne dit-on pas que c’est sain ?
Le pain des travailleurs a souvent goût d’usine.
On étale un journal qui servit de panier
à l’amour conjugal parfumé de cuisine
et l’on se prend à caresser
le corps d’une femelle ornant un magazine.
Les gamelles choquées sur l’assiette en métal
larguent un fond de sauce ou bien de gélatine
Ah ! jeunots, parlez-moi d’un bal
où le fer-blanc a des mélos de mandoline.
Est-ce mardi ? ou bien jeudi ? Pas samedi
mon compagnon, car on croquerait l’orpheline
un jour où tu joues l’affranchi
pour six journées que lentement on assassine.
Prisonniers de la vie ne vous attardez pas
à rêvasser au futur labeur des machines
l’usine a besoin de vos bras
car c’est demain que le Progrès vous extermine.
(Pierre Béarn)
Illustration: Robert Doisneau
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Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2017

Don d’une larme
Quels coups de griffes et de dents
Pour la naissance d’une larme !
Maman,
celles que je t’ai prises
Dont toute ma ruche se gorge
(Fleurs du miel qui parfumera
Nos deux âmes comme une haleine),
Voudraient que leur sœur orpheline
Trouve une crèche sur ta gorge.
(Olivier Larronde)
Illustration: Jean-Claude Forez
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Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2017

Le son du cor s’afflige vers les bois
D’une douleur on veut croire orpheline
Qui vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise errant en courts abois.
L’âme du loup pleure dans cette voix
Qui monte avec le soleil qui décline
D’une agonie on veut croire câline
Et qui ravit et qui navre à la fois.
Pour faire mieux cette plaine assoupie
La neige tombe à longs traits de charpie
À travers le couchant sanguinolent,
Et l’air a l’air d’être un soupir d’automne,
Tant il fait doux par ce soir monotone
Où se dorlote un paysage lent.
(Verlaine)
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), abois, agonie, assoupi, âme, bise, bois, caline, charpie, colline, cor, couchant, décliner, dorloter, douleur, doux, errer, loup, monotone, mourir, navrer, orpheline, paysage, pleurer, ravir, s'affliger, sanguinolent, son, soupir | 3 Comments »