Illustration: Sabin Balasa
Une maille a l’endroit…
sur les orteils de l’univers
la jolie petite couverture tricotée
de nos tristesses
(Thomas Vineau)
Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2022
Illustration: Sabin Balasa
Une maille a l’endroit…
sur les orteils de l’univers
la jolie petite couverture tricotée
de nos tristesses
(Thomas Vineau)
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Posted by arbrealettres sur 28 mai 2020
Par le monde on voit
chambres rouges
avenues à flambeaux
femmes aux orteils posés
sur des terres chaudes
invitations à mourir
faites la nuit comme le jour
parfois près de l’usine atomique
des glaneuses penchées jusqu’au soir.
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), atomique, avenue, chambre, chaud, femme, flambeau, glaneuse, invitation, jour, mourir, nuit, orteil, usine, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2020
Illustration: Pierre Paul Rubens
BESTIAIRE DES AMANTS
Amants endormez-vous
après de tendres soins
serrez-vous aimez-vous
vos rêves iront loin
Bien au-delà du jour
au profond du sommeil
du bon-chaud de l’amour
renaîtra le soleil
Un écureuil viendra
Entre vos deux orteils
un lézard glissera
Tous vos amis de nuit
la loutre et le renard
le chat et la fourmi
accourront sans retard
à pas feutrés de rêve
jusqu’au chant de l’alouette
et se mélangeront
sans mordre ni crier
au jaune hérisson
à la fauvette huppée
Les hôtes amicaux
viendront à pas feutrés
jusqu’au cocorico
d’un grand coq très distrait
qui chassera enfin
cette ménagerie
que la soif ni la faim
n’auront jamais surpris
Sur la main de l’enfant aimée
un rossignol vient et se pose
(La gazelle viendrait aussi
mais elle a peur et elle n’ose)
La truite et le chien de mer
s’en vont naviguant de conserve
Le toucan l’étoile de mer
restent tous deux sur la réserve
Devant le bélier qui insiste
pour que le chat touche à ses cornes
ne sachant trop si elle existe
longuement pleure la licorne
La taupe et le corbeau
s’en vont à petits pas
Le renard les chevaux
marchent tout près du rat
et la chauve-souris
veille sur la dormeuse
tandis qu’une perdrix
lui chante une berceuse
La girafe et le chien
le lion le pangolin
le zèbre et la vigogne
flairent les endormis
les lèchent doucement
et parlent en amis
aux fidèles amants
qui s’éveillent enfin
lorsque le réveil sonne
et leur rend leur matin
de vraies grandes personnes.
(Claude Roy)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), accourir, aimé, aller, alouette, amant, ami, amical, amour, au-delà, écureuil, étoile de mer, bélier, berceuse, bestiaire, bon, chant, chanter, chasser, chat, chaud, chauve-souris, cheval, chien, cocorico, coq, corbeau, corne, crier, distrait, dormeur, doux, endormi, enfant, enfin, exister, faim, fauvette, feutré, flairer, fourmi, gazelle, girafe, glisser, hérisson, hôte, insister, jaune, jour, lécher, lézard, licorne, lion, loin, loutre, main, marcher, matin, ménagerie, mordre, naviguer, nuit, orteil, oser, pangolin, parler, perdrix, personne, peur, pleurer, profond, rat, réveil, rêve, renaître, renard, rendre, retard, rossignol, s'aimer, s'éveiller, s'endormir, se mélanger, se poser, se serrer, soif, soin, soleil, sommeil, surprendre, taupe, tendre, toucan, toucher, truite, veiller, venir, vigogne, zèbre | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2019
LÉDA
Au centre du bassin où le marbre arrondi
Entoure une onde léthargique qui tressaille
D’une ride qu’y fait, de son bec qui l’entaille,
Un cygne se mirant à son miroir verdi,
Elle cambre son corps qu’une attente roidit;
Son pied nu touche l’eau que son orteil éraille,
Et sa langueur s’accoude à la rude rocaille,
Et son geste s’étire au métal engourdi.
Les cygnes nonchalants qui nagent autour d’elle
Approchent de la Nymphe et la frôlent de l’aile
Et caressent ses flancs de leurs cols onduleux;
Et le bronze anxieux dans l’eau qui le reflète
Semble encor palpiter de l’amour fabuleux
Qui jusqu’en son sommeil trouble sa chair muette.
(Henri De Régnier)
Posted in poésie | Tagué: (Henri de Régnier), amour, attente, bassin, bronze, cambrer, caresser, chair, cygne, eau, fabuleux, frôler, langueur, Léda, miroir, muette, nymphe, onde, orteil, palpiter, refléter, ride, sommeil, tressaillir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2019
Ma famille est formidable:
Quand Maman quitte la table,
Elle s’envole dans les airs
Pour faire la course aux éclairs!
Ma famille est formidable:
Papa a l’air d’un comptable,
Mais c’est un super-héros
Avec des chaussures turbo!
Ma famille est formidable:
Mon grand frère est imbattable;
II arrive, rien qu’en sifflant,
A renverser quinze éléphants!
Ma famille est formidable:
Mon grand-père a des érables
Qu’il soulève d’un orteil
Pour se curer les oreilles!
Ma famille est formidable!
Et si vous m’appelez « minable »
Prenez bien garde à vos dents
Si ma famille vous entend!
(Claire Poutiers)
Posted in poésie | Tagué: (Claire Poutiers), érable, course, dents, famille, formidable, garde, maman, minable, orteil, siffler, super-héros | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 février 2019
Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), besoin, genou, orteil, rire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2018
Je ne sais pas danser sur mes Orteils —
Nul Homme ne m’a instruite —
Mais maintes fois, en pensée,
Une Jubilation me saisit,
Qui si j’étais Experte en Ballet —
Se traduirait en Cabriole
À faire pâlir une Troupe —
Ou rendre une Étoile, folle,
Et sans avoir de Robe de Tulle —
Ni de Frisottis, sur la Tête,
Ni sautiller pour des Publics — comme un Oiseau —
Une Griffe en l’Air —
Ni lancer mon corps en Boules d’Eider,
Ni rouler sur des roues de neige
Avant d’être hors de vue, dans le son,
Tant la Salle m’acclame —
Ni que l’on sache que je sais l’Art
Dont je parle — à l’aise — Ici —
Ni qu’aucune Affiche ne me vante —
C’est plein comme l’Opéra —
***
I cannot dance opon my Toes —
No Man instructed me —
But oftentimes, among my mind,
A Glee possesseth me,
That had I Ballet Knowledge —
Would put itself abroad
In Pirouette to blanch a Troupe —
Or lay a Prima, mad,
And though I had no Gown of Gauze —
No Ringlet, to my Hair,
Nor hopped for Audiences — like Birds —
One Claw opon the air —
Nor tossed my shape in Eider Balls,
Nor rolled on wheels of snow
Till I was out ofsight, in sound,
The House encore me so —
Nor any know I know the Art
I mention — easy — Here —
Nor any Placard boast me —
It’s full as Opera —
(Emily Dickinson)
Posted in poésie | Tagué: (Emily Dickinson), affiche, air, art, étoile, ballet, bon, cabriole, corps, danser, experte, folle, griffe, homme, instruire, jubilation, lancer, opéra, orteil, robe, roue, sautiller, se vanter, son, tulle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2018
LA VOIX
Ah ! cette cantatrice:
sa voix l’élevait sur la pointe de l’orteil.
Elle ne pesait plus et se maintenait très bien,
je l’ai dit, sur la pointe de l’orteil.
Un soir elle chanta plus fort, monta dans les airs
et on ne la revit jamais.
(Norge)
Posted in humour, poésie | Tagué: (Norge), chanter, fort, jamais, monter, orteil, peser, pointe, revoir, s'élever, se maintenir, voix | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 août 2018
Quand ce serait l’heure d’y aller
mais qu’on n’y est pas du tout
Quand en sauvant un papillon
attaqué par des fourmis
on se prend pour un saint
Quand on est si loin de chez soi
qu’on finit par l’oublier
Quand on est couché dans son lit
et qu’on entend soudainement craquer
le plancher du grenier
Quand le spectacle de la Nature
devient le seul spectacle supportable
Quand on est heureux
et malheureux
simultanément
sans raison
Quand
OH Regarde
Quand un arc-en-ciel
une colline jaune
un lapin à deux pas
Quand la projection
est subitement suspendue
Quand on ne saurait dire
si le monde préexiste à la perception
Quand toutes les salles se vident
et que le silence revient
Qaund passer le balai
se révèle plus efficace
qu’avaler un anxiolytique
Quand on n’est plus personne
à l’instant où le petit oiseau va sortir
Quand tout paraît
bulles de savon
à la surface
et au-dedans
Quand un changement de focale
sauve du monde bavard des hommes
Quand on se demande bien
pourquoi
on n’a pas commencé par là
Quand la montagne
déplace la Foi
Quand on hésite à frapper
au seuil de l’Inconnu
Quand on jurerait être
déjà passé par là
Quand les mots s’espacent
à mesure que le souffle s’allonge
Quand la joie se réveille
au moment où
on s’y attend le moins
Quand toute votre enfance resurgit
du simple fait d’être
monté au grenier
Quand on s’arrête
soudainement
de se croire
un monstre
Quand ça chatouille les chakras
à travers la forêt
des plaisir sensoriels
Quand tout l’éclat du monde
se concentre sur un seul point
Quand on espère très fort
que ça n’est pas une mauvaise blague
Quand bêtement
d’un coup
on ne veut plus
mourir
Quand vous n’avez
plus de tête
et que vous ne
le regrettez pas
Quand on assiste
au retour inopiné
de figures
très aimées
Quand la joie descend
jusqu’aux orteils
Quand la tentation est trop forte
bien que le panneau soit énorme
Quand ça semblerait bien
pouvoir durer toujours
Quand Ouuuiii ii i iii i i i i
Quand on n’a plus
qu’une envie
Quand il fait si bon
si doux
si tout
Quand cet élan
qui nous prend
c’est le pur Amour
[…]
(François Matton)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Matton), aller, amour, anxiolytique, arc-en-ciel, assister, attaque, au-dedans, éclat, élan, balai, bavard, blague, bon, bulle, changement, colline, commencer, couché, craquer, déplacer, descendre, dire, doux, durer, efficace, enfance, entendre, envie, espérer, foi, fort, fourmi, frapper, grenier, hésiter, heure, heureux, inconnu, inopiné, instant, joie, lapin, lit, loin, malheureux, monde, montagne, mot, mourir, nature, oiseau, orteil, oublier, oui, panneau, papillon, perception, personne, projection, pur, regretter, resurgir, s'allonger, s'arrêter, s'espacer, salle, sauver, se concentrer, se demander, se vider, souffle, spectacle, subitement, supportable, surface, suspendu, tentation, toujours, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2018
Illustration
L’ARBRE
Je me suis dévêtue pour monter à un arbre ;
mes cuisses nues embrassaient l’écorce lisse et humide;
mes sandales marchaient sur les branches.
Tout en haut, mais encore sous les feuilles et à l’ombre de la chaleur,
je me suis mise à cheval sur une fourche écartée
en balançant mes pieds dans le vide.
Il avait plu. Des gouttes d’eau tombaient et coulaient sur ma peau.
Mes mains étaient tachées de mousse,
et mes orteils étaient rouges, à cause des fleurs écrasées.
Je sentais le bel arbre vivre quand le vent passait au travers;
alors je serrais mes jambes davantage et j’appliquais mes lèvres ouvertes
sur la nuque chevelue d’un rameau.
(Pierre Louÿs)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), appliquer, arbre, à cheval, écarté, écorce, balancer, branche, chaleur, chevelu, couler, cuisse, embrasser, feuille, fleur, fource, goutte, humide, jambe, lèvres, lisse, main, marcher, monter, mousse, nu, nuque, ombre, orteil, peau, pied, rameau, sandale, se dévêtir, serrer, vent, vide | Leave a Comment »