Souvent a l’école, on se moque de nous
Les enfants rigolent, ce sont des jaloux
Ma princesse a osé, quelle bien jolie scène
Elle a déposé sa main dans la mienne
Nous faisons le mur, ce n’est pas de tout repos
Je suis sans armure, elle est sans château
Souvent dans la rue, on nous montre du doigt
Les gens sont bourrus, mais les gens sont comme ça
Tout ça parce que tous les deux, nous oublions d’être sages
On est amoureux, et nous enjambons les nuages!
Nous avons fugué entre deux paragraphes
Nous avons largué les leçons d’orthographe
Tout par dessus bord, les dictées, les problèmes
On est tombé d’accord, pour se dire je t’aime.
Ici les oiseaux sont dans la confidence
Quand on est en haut, plus rien n’a d’importance
Au premier baiser, plus rien ne bouge
J’ai senti passer, mes joues de roses à rouges
Selon les vents, si ça nous sonne
Quand nous serons de grandes personnes
Nous redescendrons sur Terre
Et quand les archers auront des ailes
Le cœur de tout les écoliers
Nous viendrons vous chanter ces vers
Levez bien la tête! Ouvrez grand les yeux!
Vous verrez peut être les enfants amoureux.
Fleurter sur les stratus, quelle sensation étrange.
Flâner sur les nimbus, deux apprentis-anges.
Nous oublions d’être sages, et nous enjambons les nuages.
Nous oublions d’être sages, et nous enjambons les nuages!
La cour de mon école
Vaut bien, je crois,
La cour de Picrochole,
Le fameux roi :
Elle est pleine de charme,
Haute en couleur;
On y joue aux gendarmes
Et aux voleurs;
Loin des Gaulois, des Cimbres
Et des Teutons,
On échange des timbres,
À croupetons;
Des timbres des Antilles,
De Bornéo…
Et puis on joue aux billes
Sous le préau.
Qu’on ait pris la Bastille,
C’est merveilleux,
mais que le soleil brille,
C’est encor mieux !
Orthographe et problèmes
Sont conjurés.
École, ah ! que je t’aime
À la récré !
J’écrirai le jeudi j’écrirai le dimanche
quand je n’irai pas à l’école
j’écrirai des nouvelles j’écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j’irai jusqu’en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d’Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l’orthographe mélancoliquement
Une lampe naquit sous la mer
Un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule
Le plus beau des poèmes
Elle n’avait pas appris l’orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des coeurs
Elle ne disait rien de l’amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
« Et maintenant cherche ta vie. »
Une lampe naquit sous la mer
Un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule
Le plus beau poème
Elle n’avait pas appris l’orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l’amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
« Et maintenant cherche ta vie. »