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Posts Tagged ‘palimpseste’

Palimpseste (Pierre Coran)

Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2022



Pierre Coran
    
Palimpseste

Au-delà des présages,
Des lignes d’horizon,
Des présents sans partage,
Des années sans saison,
Des nuits de turbulences,
Des rumeurs, des silences,
Des aversions, des haines
De la folie des vents,
Des joies, des peurs, des peines
Des tours et des tourments,
Le poète à la page,
En quête de Beauté,
Se pose en messager
Des mots et des images
Qu’il imprime, à dessein,
Sur papier-parchemin
Ou sur écran-écrin
Et ainsi prête voix
Aux ondes infinies
Qui commuent les détroits
En des chemins de vie.

(Pierre Coran)

 

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Soleil inaperçu (Charles Dobzynski)

Posted by arbrealettres sur 17 septembre 2017



 

Soleil inaperçu

Le temps nous aura disjonctés, me dis-je
Dans l’opacité de nous qui s’accroît.
Je trace à la craie un semblant de croix
Sur le tombeau d’illusoires prodiges.
Plus rien ne s’accorde au flux de nos gestes
Ni rose des vents ni rose des os.
Le sang s’aveugle en son propre réseau
De notre peau subsiste un palimpseste.
La vie est notre dette. Qui l’endosse?
Des rêves le brouillon s’est détaché.
L’arrière-écrit nous demeure caché
De tout penser quelque leurre est la fosse.
Est-ce le temps qui nous creuse et divise
Semant nos feuilles mortes sur le sol
Et de nos nuits désaxant la boussole
Voile en nos yeux une terre promise ?
Pourtant nous sommes faits de ce tissu
C’est lui qui se reprend puis se démaille.
De quel aimant sommes-nous la limaille
Captifs de quel soleil inaperçu?

(Charles Dobzynski)

 

 

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Nostalgie, exaltation (Hilda Doolittle)

Posted by arbrealettres sur 13 avril 2017



Ghislaine Ameglio-Serre  Cana [800x600]

Les murs ne tombent pas
[31]

Nostalgie, exaltation,
pur noyau de cogitation brûlante,

notes dans une marge,
palimpseste indéchiffrable griffonné

de trop d’émotions contradictoires,
quête d’une définition finie

de l’infini, titubant vers
une vague expression cosmique,

sentiment évident,
dossier contenant un compte bancaire spirituel,

crédit-pertes indiqué bien trop crûment,
une débauche d’imagination non élaguée,

gribouillages d’équations psychiques numériques,
runes, superstitions, évasions,

invasion de la sur-âme dans une coupe
trop fragile, une jarre trop circonscrite,

un peu trop poreuse pour contenir l’écoulement
de l’eau-qui-va-être-changée-en-vin

aux noces ; quête stérile,
arrogance, suffisance, pitoyable réticence,

vantardise, intrusion d’allusions
inappropriées et affectées,

illusion des dieux-perdus, des démons ;
joueur d’éternité,

initié de la sagesse secrète,
épouse du royaume,

illusion, réversion des vieilles valeurs,
unité perdue, folie.

***

Wistfulness, exaltation,
a pure core of burning cerebration,

jottings on a margin,
indecipherable palimpsest scribbled over

with too many contradictory emotions,
search for finite definition

of the infinite, stumbling toward
vague cosmic expression,

obvious sentiment,
folder round a spiritual bank-account,

with credit-loss too starkly indicated,
a riot of unpruned imagination,

jottings of psychic numerical equations,
runes, superstitions, evasions,

invasion of the over-soul into a cup
too brittle, a jar too circumscribed,

a little too porous to contain the out-flowing
of water-about-to-be-changed-to-wine

at the wedding; barren search,
arrogance, over-confidence, pitiful reticence,

boasting, intrusion of strained
inappropriate allusion,

illusion of lost-gods, daemons;
gambler with eternity,

initiate of the secret wisdom,
bride of the kingdom,

reversion of old values,
oneness lost, madness.

(Hilda Doolittle)

Illustration: Ghislaine Ameglio-Serre

 

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Il est rare que les mots soient des mains secourables (Gilles Baudry)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2016



Il est rare que les mots
soient des mains secourables
pour vous hisser plus haut
que les chagrins

rare que les mots soient un baume
et le grain de la voix
le bruissement de soie
dans la gorge des roses

Il advient pourtant qu’ils sachent frémir
éveiller dans les arbres
leur rêve profus de ramures
et traduire en échos en reflets

le temps d’un battement de cils
le palimpseste des saisons
un chemin d’ailes sur la mer
rendre au silence couleur et naissance

(Gilles Baudry)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

 

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